Même si aucun télédiffuseur majeur ne s’est impliqué dans la boxe québécoise en 2019, l’année a tout de même connu des bons moments.

Pas moins de 18 galas ont été présentés au cours des douze derniers mois. Neuf par Eye of the Tiger, et huit par GYM.  Un autre événement, celui des Gants dorés, a été organisé par EOTTM.

Le Casino de Montréal a été le présentateur de 12 galas. Deux ont été présentés à Québec, un au Centre Pierre Charbonneau, à Montréal, et trois autres ont fait les délices des amateurs de boxe de St-Jean sur le Richelieu, de Thetford Mines et de Shawinigan.

Un total de 74 combats ont été organisés par EOTT et 68 de ses protégés ont remporté la victoire. Les seuls vaincus ont été Ghyslain Maduma, François Pratte Bernard et Mathieu Germain.

Trois autres combats se sont terminés par des verdicts nuls. Aucune des têtes d’affiche n'a subi le revers.

À peu près la même chose s’est produite chez GYM. On a présenté 59 combats et seulement six boxeurs de l’écurie se sont avoués vaincus en 2019. Ce sont Simon André Pratte, Adam Ayoubi, Francesco Cotroni, Dwayne Durd et Sébastien Bouchard. Les meilleurs chez GYM sont tous sortis victorieux eux aussi.

La fiche de EOTT est donc de 68 victoires, trois défaites et trois verdicts nuls. Celle de GYM est de 52 victoires, six défaites et un verdict nul.

Trois champions

Le Québec compte toujours trois champions mondiaux. Malheureusement, deux de nos monarques ont dû défendre leurs couronnes à l’extérieur du Québec. En somme, seule Marie-Ève Dicaire est sortie victorieuse au Québec; deux fois au Casino de Montréal et l’autre fois au Centre Vidéotron de Québec.

Malheureusement, Eleider Alvarez a remis sa couronne à Sergey Kovalev et Steven Butler a dû abdiquer face au Japonais Ryota Murata.

 

En 2019, nos boxeurs, ceux que l’on qualifie de pugilistes locaux, sans égard pour leur origine, ont été les « plus meilleurs » que partout au Canada, ou presque. Maintenant, jetons un coup d’œil chez nos meilleurs et pires moments de 2019.

Surprise de l'année

Difficile de ne pas accorder ce titre à Jean Pascal, pour sa brillante victoire sur Marcus Brown,  le 3 août dernier. Peu de gens lui concédaient des chances dans ce match.

 

Il faut se souvenir que ce triomphe est survenu neuf mois après un cuisant revers contre Dimitry Bivol alors que deux juges lui avaient concédé un seul round tandis que l’autre remettait une carte de 117-111.

Déceptions de l'année

Il y en a eu quelques-unes mais rien de pire que celle d’Yves Ulysse. Le peu d’enthousiasme qu'il affiché lors de sa défaite aux mains du Vénézuélien Ismael Barrasso l’a fait reculer au 34e rang des meilleurs de sa catégorie des 140 livres.

Pour le moment, Ulysse n’a rien en vue pour 2020 et c’est à se demander si Camille Estephan est toujours intéressé à ses services...

Un autre qui devra se racheter en 2020 est notre ex-champion mondial David Lemieux. C’est vrai qu’il a gagné son combat contre Mark Bursak, au Centre Bell, en décembre dernier, après une absence du ring de 14 mois. Mais il a tout de même visité le tapis à deux occasions contre un boxeur dont la moyenne de K.-O. est de seulement 37 %. David devra se racheter en 2020 s’il veut connaitre du succès chez les super-moyens.

Un autre qui devra remonter la pente en 2020 est Eleider Alvarez. Contre Sergey Kovalev, il n’a pas fait fureur. Même qu'un juge ne lui a accordé aucun round, tandis que les deux autres lui en allouaient quatre.

Il est mieux de se reprendre contre Michael Seals,  le 18 janvier prochain, à Verona, dans l’état de New York, sinon son séjour à Montréal sera en péril.


Retour de l'année

Le titre va à Jean Pascal. En l’espace de treize mois, il est passé de boxeur pratiquement fini à champion mondial grâce à des triomphes sur Marcus Brown et Badou Jack. Tout cela à l’âge de 37 ans. Faut le faire.

Une mention honorable va au poids lourd Simon Kean pour s’être repris en mains et pour ses trois victoires en 2019, dont sa revanche contre Dillon Carman à Shawinigan, le 15 juin.


Le champion le plus effacé

Qui d’autre qu’Artur Beterbiev? On ne l’a pas vu en action au Québec depuis trois ans. Il s’est battu à Fresno, à Chicago, à Stockton, à Philadelphie et là, il y a de bonnes chances qu’il aille défendre ses couronnes WBC et IBF en Chine contre Fenlong Meng. S’il refuse, il devra abandonner son titre de champion.

On dit que Jean Pascal est un extraverti, on peut donc affirmer sans crainte que Beterbiev est un intraverti.

Découverte de l’année

Cet honneur va à Lexson Mathieu (8-0-0, 7K.-O.), un jeune homme de 20 ans  qui est arrivé sur la scène de la boxe comme une tonne de briques. Il  a tout balayé sur son passage, gagnant ses huit combats, dont sept par K.-O.

Kim Clavel vient en deuxième place. Après avoir gagné ses quatre combats  en 2018, elle est revenue à la charge avec six autres victoires en 2019, dont un K.-O. contre Luz Elena Martinez, au Casino, le 26 janvier.
 

Recrue de l’année

 

Je vous propose trois candidats pour cette catégorie.
 

Lexson Mathieu. Pour un jeune boxeur de 20 ans, il présente toutes les qualités pour se rendre loin, très loin.  De ses huit combats qu’il a gagnés en 2019, quatre sont le résultat de K.-O. au premier round.
 

Wilfred Seyi (8-0-0, 4 K.-O.). Voici un autre jeune de 21 ans qu’il faut surveiller. Après avoir livré un combat en 2017 et un autre en 2018, ce super-moyen  s’est mis résolument à l’œuvre. Il a raflé les honneurs dans ses six matchs en 2019.

 

Sadridin Akhmedov (11-0-0, 10 K.-O.) n’a que 21 ans, mais surveillez-le bien. Il a livré cinq combats en 2019 et les a tous gagnés, dont quatre par K.-O.

 

Mon choix : Lexson Mathieu pour ses huit victoires en autant de combats et ses 7 K.-O. Difficile de demander mieux.

 

 

Le champion le plus actif

Cet honneur revient à une femme en 2019. Il s’agit de Marie Ève Dicaire. 

 

Trois fois, elle a défendu sa couronne IBF des super moyennes et chaque fois elle est sortie victorieuse. Malheureusement, elle n’a pas encore réussi son premier K.-O., mais un jour, ce sera son tour.

 

Artur Beterbiev vient au deuxième rang car il coiffe maintenant deux couronnes, celle de l’IBF et celle de la WBC. Sa plus belle victoire a été ce K.-O. technique au 10e round contre Oleksandr Gvozdyk, le tombeur d’Adonis Stevenson.

 

Jean Pascal est aussi à considérer. Il a affronté deux champions en 2019 et les a battus tous les deux. Qui aurait cru qu’à 37 ans, il redeviendrait champion?

 

Le prochain champion?
 

Le Québec compte actuellement trois champions mondiaux. Qui sera le quatrième?

 

Il y a Lemieux, un ex-monarque mondial qui boxe maintenant chez les super-moyens et qui a montré certaines lacunes à son dernier combat. Pourrait-t-il un jour coiffer à nouveau une autre couronne?

Steven Butler pourra-t-il remonter la pente à la suite de son revers contre le Japonais Ryota Murata? Il y a beaucoup de talent dans ce jeune homme, mais est-ce suffisant?

 

Peut-on espérer voir Mikael Zewski porter un jour le titre de champion?

 

Eleider Alvarez passera-t-il son test contre Michael Seals et pourra-t-il reprendre son titre éventuellement?


Oscar Rivas aura-t-il enfin sa chance de se battre en match de championnat?


Kim Clavel est-elle notre prochaine reine mondiale?

 

Arslanbek Makhmudov est-il de classe mondiale et prêt à régner en roi sur la division des poids lourds? Le talent est là. Tout ce qui manque, c’est l’expérience. Mais la marche est haute, très haute.
 

Avis de recherche


Soudainement, Custio Clayton est disparu du Québec depuis le 26 mai 2018.  Il avait lors gagné son combat contre Stephen Danyo.  Depuis, il s’est produit à Toronto et à Niagara Falls.
 

Il a livré deux combats en 2019 et les a gagnés tous les deux. Sa fiche demeure parfaite (17-0-0, 11 K.-O.). Il serait le bienvenu chez nous…

 

Combat de l’année

 

Mon choix est celui entre Jean Pascal et Marcus Brown. Trois chutes au tapis pour l’ex-champion et le tour était joué pour Pascal.

 

Oscar Rivas a perdu la décision contre Dillian Whyte, mais il pourra toujours se vanter de l’avoir terrassé. Peut-être un jour, on verra un combat revanche entre les deux.

 

David Lemieux est toujours aussi populaire. La preuve, il a attiré une très bonne foule lors du retour de la boxe au Centre Bell, en décembre dernier.

 

Lemieux a fait son entrée chez les super-moyens difficilement.  Il a visité le tapis à deux occasions contre Mak Bursak, un boxeur de deuxième classe. Lemieux s’est relevé pour finalement arracher la décision par la marge d’un seul point (94-93 x 3). Malgré tout, ce fut un combat captivant mais il lui faudra se racheter en 2020.
 

K.-O. de l’année
 

On a le choix parmi les cinq victimes d’Arslanbek Makhmudov. Trois ont abdiqué dès le premier round. Un autre était battu en trois rounds et l’autre est venu à se rendre à sept rounds, mais pas plus.

Félicitations pour son travail, mais en 2020, il faudra cesser de lui présenter des « zombies » et augmenter la compétition. Pour le moment, il est bien connu au Québec mais pratiquement inconnu sur le plan international.

 

Jean Pascal est aussi dans cette catégorie avec ses trois chutes au tapis réussies contre Marcus Brown.
 

Erik Bazinyan (24-0-0, 18 K.-O.) a décoché le direct de la droite de sa carrière, à Indio, en Californie, le 13 décembre dernier, en assommant Saul Roman (46-14-0, 38 K.-O.) au 3e round. Un seul coup, un vrai coup des majeures même si le rival était de qualité inférieure.
 

Boxeur de l’année
 

Le choix est difficile à faire puisque nous avons trois champions du monde au Québec.

Artur Beterbiev détient deux couronnes, celles de la WBC et de l’IBF. Il les a défendues deux fois avec succès.

 

Pascal a 37 ans. Il devrait être à la retraite. Mais non, il est champion du monde.  Il a livré deux combats mémorables et les a gagnés contre deux boxeurs classés chez les élites. Marie-Ève Dicaire a défendu sa couronne mondiale en trois occasions en 2019. Elle ne cesse de s’améliorer de match en match. C’est la seule des trois qui a défend du son titre au Québec à trois reprises.

 

Mon choix va à Jean Pascal, pour avoir réussi son exploit à 37 ans. Mais je vous jure que les deux autres ont été impressionnants.

 

La phrase célèbre de l’année

 

Elle appartient à Camille Estephan, le grand patron d’Eye of the Tiger, qui a offert 20 millions $ à Deontay Wilder pour venir affronter Arslanbek Makahmudov au Québec. 

Aux dernières nouvelles, on n’avait toujours pas eu de réponse du clan de Wilder et on attend toujours. Il paraît que 20 $ millions, ce n’est pas suffisant…
 

Le grand disparu de l’année
 

La boxe a perdu un de ses plus dévoués serviteurs au cours de la dernière année. On se souviendra encore longtemps d’Abraham « Abe » Pervin, un gentil Monsieur dans la force du mot.
 

Abe est décédé à Toronto en Septembre dernier. II avait alors dépassé le cap des 100 ans. Il y a quelques années, on pouvait alors le retrouver au Centre Claude-Robillard donnant ses bons conseils aux jeunes boxeurs et même aux champions du temps.
 

Il se vantait toujours d’avoir participé à la première guerre mondiale.  Et pour le narguer, ma réponse était toujours : « Bravo, mais de quel bord étais-tu? »
 

La boxe a perdu un bon ami. Un homme qui ne demandait rien, mais qui donnait tout.