MONTRÉAL - Un an après avoir disputé son dernier combat, Artur Beterbiev est prêt à rattraper le temps perdu et souhaite même combattre pour un titre mondial d’ici la fin de l’année.

Pleinement remis d’une blessure à l’épaule droite subie à l’entraînement en novembre dernier, le Montréalais d’origine russe sera la tête d’affiche d’un gala de Groupe Yvon Michel présenté le 4 juin au Centre Bell, alors qu’il affrontera l’Argentin Ezequiel Osvaldo Maderna pour l’occasion.

Beterbiev (9-0, 9 K.-O.) n’a pas monté dans l’arène depuis qu’il a vaincu Alexander Johnson par arrêt de l’arbitre en juin dernier à Chicago, mais il n’a pas chômé au cours des 12 derniers mois.

Qui est l'adversaire de Berterbiev?

« Artur n’a jamais quitté le gymnase, même qu’il a dû mettre les freins parce qu’il allait au-devant de son programme de rééducation, a dit son entraîneur Marc Ramsay en conférence de presse jeudi avant-midi. Nous ne voulions pas qu’il se blesse, nous avons modéré ses efforts.

« Artur est le genre de gars qui accorde beaucoup d’attention sur les détails, alors nous avons profité de sa blessure pour travailler autre chose comme sa main gauche et ses déplacements. C’est une chance que nous avons eue, parce qu’en temps normal, nous étions toujours en préparation pour le prochain combat, à toujours se préparer pour un adversaire spécifique. »

Car même si Beterbiev a tout détruit sur son passage depuis ses débuts dans les rangs professionnels en juin 2013, des ajustements étaient nécessaires après son duel contre Johnson.

« Je n’avais pas aimé sa coordination et sa manière de gérer la distance, précise Ramsay. Artur est un boxeur agressif et il se retrouvait souvent trop près de l’adversaire pour rien et il n’était pas en mesure de déployer sa pleine puissance. Nous avons eu un an pour travailler cela!

« Mon rôle est de le former avec un peu de tout, même s’il a déjà tout vu dans les rangs amateurs. C’est important de répéter le tout chez les professionnels et c’est ce qu’il a fait au gymnase avec ses partenaires d’entraînement. Sauf qu’il faut bien finir par se battre… »

Ramsay et le promoteur Yvon Michel jugent que Beterbiev est déjà prêt à croiser le fer avec les meilleurs poids mi-lourds de la planète et c’est pourquoi ils espèrent une prestation d’exception pour forcer la main de la WBA et de la WBO afin de lui offrir un choc éliminatoire à l’automne.

« Les boxeurs qui possèdent une renommée ne souhaitent pas affronter Artur, car il représente un gros risque pour une petite récompense, déplore Michel. Nous avons offert à Issac Chilemba la même bourse qu’il avait obtenue pour se mesurer à Eleider Alvarez et il a dit non. Yunieski Gonzalez a également refusé beaucoup d’argent, et pourtant, il revient de deux défaites! »

Peu importe, Maderna (23-2, 15 K.-O.) est considéré comme un prix de consolation intéressant, lui qui a subi ses deux revers face à Edwin Rodriguez et Thomas Oosthuizen. Il surfe sur une série de trois victoires et n’a surtout jamais été arrêté avant la limite depuis le début de sa carrière.

« Maderna est un boxeur capable de faire un peu de tout : il possède un bon jab et il se déplace bien, analyse Ramsay. Il a aussi démontré beaucoup d’intelligence lors des moments où il s’est fait faire mal en parvenant à accrocher ses adversaires pour parvenir à survivre chaque fois. »

À noter que Beterbiev défendra ses titres WBO international et de la NABA et que le combat sera télédiffusé aux États-Unis sur l’une des antennes associées à Premier Boxing Champions.

Stevenson-Alvarez toujours prévu en décembre

Le gala tenu le 4 juin en marge du Grand Prix de Formule 1 du Canada mettra également en vedette Eleider Alvarez (19-0, 10 K.-O.), Oscar Rivas (18-0, 13 K.-O.), Sébastien Bouchard (12-1, 4 K.-O.), Vislan Dalkhaev (6-0, 2 K.-O.), Dario Bredicean (8-0, 2 K.-O.) et Parnell Fisher.

Comme Michel l’a souvent évoqué au cours des derniers mois, il envisage présenter le combat entre le champion des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson et Alvarez en décembre avec pour objectif de permettre au Montréalais d’origine colombienne d’accroître sa notoriété.

« Eleider ne veut pas juste faire une présence en combat de championnat, mais il veut avoir toutes les chances de l’emporter, a expliqué le promoteur. Pour lui, c’est un enjeu majeur. S’il se fait battre comme Kevin Bizier en Angleterre, il va peut-être être obligé de retourner chez lui.

« En prenant le reste de l’année et en disputant deux combats dans le meilleur des scénarios, il va être capable de se faire justice contre Stevenson. Son conseiller Al Haymon me disait également que cela va lui permettre de se faire mieux connaître. C’est une décision d’équipe. »