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Il fut un temps ou Andre Ward régnait en maître sur les trois titres mondiaux des poids mi-lourds. En pleine gloire, le triple champion a décidé de quitter la boxe à tout jamais et à se dévouer entièrement à sa famille. La semaine dernière on avait donc trois titres vacants. Seul, celui du WBC, avec son roi, Adonis Stevenson, n’était pas en cause.

Aujourd’hui, on se retrouve avec encore deux couronnes à allouer puisque samedi dernier, Dmitry Bivol a coiffé celle de la WBA grâce à son triomphe explosif en un round sur Trent Broadhurst.

Cette semaine, c’est au tour d’Artur Beterbiev de réaliser son rêve de jeunesse en éclipsant l’Allemand Enrico Kölling et ainsi gagner la ceinture de l’IBF.

Dans deux semaines, ce sera à l’ex-champion Sergey Kovalev, déchu par Andre Ward, de tenter de reprendre au moins l’une des couronnes, celle de la WBO, au détriment de son rival Vyacheslav Shabransksyy.

Drôle à dire, mais il faut donc trois Russes pour prendre la relève d’un Américain.

Qui est le meilleur ?

Mais au fait... Qui est le meilleur de ces trois Russes? Lequel a des chances de prendre la relève de Ward et coiffer toutes les couronnes? Lequel cogne le plus fort? Et à 40 ans, Superman Stevenson a-t-il des chances un jour d’affronter l’un d’eux? Il faudrait que cela se fasse assez vite, avant qu’il retire sa pension de vieillesse.

Samedi soir, au Save Mart Arena, de Fresno, en Californie, Artur Beterbiev livrera le plus important combat de sa carrière contre un Allemand expérimenté, mais pratiquement sans force de frappe. (23-1-0, 6 K.-O.).

Tout comme Bivol avant lui, dont la fiche était de 11 victoires en autant de combats, Beterbiev aura la chance de rééditer son exploit. Il a le même nombre de batailles (11) et deux K.-O. de plus.

Beterbiev a gagné tous ses combats par K.-O. tandis que Bivol a dû se rendre à la décision en deux occasions.

Un seul coup de poing

Il y a à peine sept jours, à Monaco, Dmitry Bivol nous a impressionnés avec son K.-O. d’un seul coup de poing. Beterbiev peut-il en faire autant et ainsi coiffer la couronne IBF? Pouvez-vous imaginer Bivol et Beterbiev dans un face à face pour unifier leurs titres? Deux bombardiers qui peuvent s’assommer d’un seul coup de poing.

Si jamais un tel combat se matérialisait, j’opterais pour une victoire de Beterbiev. Non pas pour sa force de frappe, mais pour la façon dont il se comporte dans les corps à corps.

Bivol est un puissant cogneur de loin. Il l’a prouvé contre Broadhurst avec un direct de la droite à la tête qui l’a envoyé dans les pommes dès le premier engagement. Son round préféré est le quatrième avec six triomphes. En tout, il a 63 rounds de boxe derrière lui, tandis que Beterbiev n’en a que 31.

Plusieurs croient que Beterbiev est le meilleur de la catégorie des mi-lourds, mais il ne faudrait pas négliger Sergey Kovalev. Je veux bien croire qu’il a subi deux défaites contre Andre Ward, mais souvenez-vous... Le premier combat entre les deux hommes pouvait aller d’un côté comme de l’autre.

Une chose est certaine… Kovalev est le plus expérimenté des trois Russes. C’est un bon boxeur, dont la force de frappe est respectable, mais contrairement à Bivol et Beterbiev, rares sont les fois où il a gagné un combat d’un seul coup de poing.

La puissance de Kölling

Peu d’experts prédisent une victoire pour Kölling. Son manque de puissance dans ses coups en fera une proie facile pour Beterbiev qui possède non seulement une super force de frappe, mais dont le menton est fait de granite. Il peut prendre un coup et sa riposte est dévastatrice. Tel n’est pas le cas pour son rival.

Je doute que Kölling soit encore debout après quatre rounds. C’est vrai qu’il n’a jamais perdu par K.-O. au cours de sa carrière, mais il n’a jamais affronté un boxeur aussi puissant que le Montréalais d’adoption.

Juste pour vous donner une idée de la puissance de ses coups, il n’a pas réussi une seule mise hors de combat depuis trois ans. Il a dû se rendre à la limite dans ses sept derniers combats. Pour moi sa seule chance, serait d’obtenir la médaille de bravoure pour monter sur le même ring que Beterbiev.

En remportant la victoire et la couronne IBF, Beterbiev deviendrait ainsi le 15e boxeur québécois à coiffer une couronne mondiale. C’est Jack Delaney qui a parti le bal en 1932 et c’est David Lemieux qui a été le dernier en 2015.

Si jamais il est sacré champion le reverrons-nous à Montréal dans une défense de son titre? Sera-t-il toujours à l’emploi de GYM? Se pourrait-il que Superman le défie? Autant de questions qui restent sans réponse.

J’ai hâte de voir combien de gens vont envahir le Save Mart Arena de Fresno, en Californie, samedi soir. Ce sont deux boxeurs inconnus là-bas. Beterbiev est de Montréal et Kölling est d’Allemagne. De plus, Beterbiev n’est pas le plus souriant des pugilistes. Il est loin d’avoir l’entregent d’un Lucian Bute et le charisme d’un Jean Pascal.

Jacobs revient

Après une absence de huit mois, Daniel Jacobs revient cette fois contre un autre boxeur invaincu. Il s’agit de Luis Arias, un pugiliste qui roule sa bosse depuis sept ans et qui fait assez bien. Son plus grand fait d’armes est ce triomphe en cinq rounds sur Arif Magomedov, en juin dernier.

Arias présente une puissance modérée dans ses coups, mais il est tout de même reconnu parmi les aspirants dans les quatre associations majeures.

Chez Jacobs, la confiance règne et son rêve c’est d’affronter le gagnant entre David Lemieux et Billy Joe Sanders. En plus, il ne se cache pas pour faire savoir aux promoteurs que si jamais le match revanche entre GGG et Saul Alvarez ne parvient pas à être organisé, il est l’homme parfait pour venir en relève contre l’un ou l’autre.

Jacobs fait maintenant partie de l’écurie du promoteur Eddie Hearn, qui croit dur comme fer qu’il est le plus puissant des cogneurs à 160 livres. On se souviendra que lors de son dernier match contre Gennady Golovkin, il avait connu des bons moments. Il a perdu par décision, mais tout de même ce fut un combat serré. Le juge Max Deluca avait même remis une carte de 114-113, un seul point en faveur de GGG.

Jacobs est absent du ring depuis huit mois, soit depuis sa défaite contre GGG. En dépit de ce revers contre Golovkin, il est parvenu à demeurer deuxième aspirant à sa couronne au WBC et à la WBA. Il vient aussi au cinquième rang de ceux qui convoitent la ceinture de Billy Joe Saunders.

Je crois que Jacobs sortira victorieux de ce match, disons par K.-O. au septième engagement, mais ne vous fiez pas trop sur mon choix. Il m’arrive parfois de me tromper…

Les petites vites

Samedi soir, à compter de 22 h 30, RDS2 vous présentera en direct de Fresno, en Californie, le match de championnat IBF des mi-lourds entre Artur Beterbiev et Enrico Kölling.

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Le 11 novembre 1945, Dave Castilloux perdait une décision en dix rounds, au Forum de Montréal, contre Lenny Mancini, le père de Boum Boum Mancini.

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Le même jour, en 1953, Jimmy Carter conservait son titre des légers en passant le K.-O. au cinquième round au Montréalais Armand Savoir.

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Le 11 novembre 2000, Lennox Lewis défendait avec succès sa couronne mondiale des lourds aux dépens de David Tua.

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Alors que Deontay Wilder exige une bourse égale à celle d’Anthony Joshua, le champion de la WBO, Joseph Parker est prêt à accepter que les recettes soient divisées 60-40 en faveur du champion de la WBA et de l’IBF.

Bonne boxe!