Quand j‘ai vu l‘imposant Centurion monter sur le ring du Centre Bell, je croyais que Sophia Loren, dans le rôle de Cléopâtre, suivrait sous l‘oeil attentif de son regretté époux le réalisateur Carlo Ponti.

Je ne m‘étais pas trop trompé. Le Centurion était une sorte de boxeur/acteur comme on en voit rarement chez nous. Son nom d‘acteur est… Il Barbaro. Son nom, Silvio Branco.

Comme boxeur, je lui accorde une bonne note. Comme acteur, il n‘avait rien d‘un Rossano Brazzi ou bien Marlon Brando.

Toujours est-il que Jean Pascal a défendu avec succès sa couronne des mi-lourds pour la première fois et il a prouvé non seulement qu‘il était un boxeur talentueux mais qu‘il était aussi capable de suivre un plan de match.

Car il faut bien le dire, l‘Italien, déguisé en gardien de Jules César, ou si vous aimez mieux en membre du groupe César et ses Romains, savait se battre. Ce n‘est jamais facile de se messurer a un pugiliste qui totalise 67 combats, même s‘il est âgé de 43 ans.

Fait à souligner, pour un gars de 43 ans, Branco à l‘air d‘un jeune homme qui vient à peine de quitter l‘université.

Même s‘il avait devant lui un boxeur assez vieux pour être son père, Pascal ne l‘a pas ménagé, surtout après le troisième engagement.

Et si on l‘a accusé d‘avoir frappé Branco derrière la tête, l‘Italien n‘a que lui à blâmer, exception faite peut-être, je dis bien peut-être, du quatrième engagement, où le premier (rabbit punch) a été appliqué.

Si vraiment le coup derrière la tête de Pascal était illégal, regardez bien la reprise et dites-moi si le coup de tête de Branco était légal au 4e round. Heureusement que Pascal l‘a évité sinon il aurait pu être coupé sur cette charge.

Coups illégaux ou non, Pascal est demeuré champion sous l‘oeil attentif de Andrian Diaconu, son prochain adversaire, en décembre prochain.

Quand le combat s‘est terminé, j‘avais Pascal en avance par 87–82. Et j‘ai de la difficulté à croire que Branco veuille aller en appel de la décision d‘un TKO/10e engagement. Après deux chutes au tapis, en dixième, on a vu la serviette être lancée par ses seconds.

C‘était donc évident que tous les adjoints de Branco le voyait en péril, mais pas lui.

La foule a semblé aimer l‘allure du combat. Pascal débutait les rounds lentement et augmentait le tempo pour finir fort chaque fois. Après le 6e engagement, il était évident qu‘il était le plus fort des deux hommes.

Je persiste à croire que Pascal peut faire encore mieux et il devra monter d‘au moins un cran lors de son prochain affrontement contre Diaconu. Car j‘ignore si vous êtes de mon avis, mais le Roumain est supérieur à l‘Italien.

Un bravo à Adonis Stevenson qui est revenu sur le ring avec éclat après une absence d‘un an de la compétition et qui s‘est coiffé de la couronne de la WBC Inernational des super-moyens.

Il ne semblait pas trop rouillé sur le ring et sa force de frappe était toujours présente. Jermain Mackey l‘a appris à ses dépens.

Et que dire de Sébastien Demers… ? Pour la première fois en carrière, il réussissait un vrai KO dès le premier round contre Jose Spearman.

Demers n‘avait pas enregistré un tel exploit depuis son premier combat professionnel au Casino de Montréal en 2004 alors qu‘il avait été crédité d‘un TKO contre John Vaughn.

Demers, tout comme Stevenson possèdent de très beaux styles de boxeurs, mais les amateurs raffolent des pugilistes qui ont de la dynamite dans les poings. Stevenson est un super-cogneur tandis que Demers vient de se découvrir une nouvelle marque de commerce. Espérons qu‘il puisse continuer sur cette lancée, car il le style parfait du boxeur qui plait à la foule.

Bonne boxe…