L‘entraîneur Marc Ramsay n‘envisage rien de positif pour le Canada lors du tournoi de boxe masculine des Jeux Olympiques de Londres dans moins de 2 ans.*

Il s‘appuie sur les résultats obtenus par son équipe lors des Jeux du Commonwealth. Les 5 boxeurs de l‘équipe n‘ont pas été en mesure de grimper sur un des podiums. « C‘est décevant mais ce n‘est pas surprenant. Nos jeunes boxeurs sont talentueux, mais ils n‘ont pas d‘expérience» explique l‘entraîneur. «Nos boxeurs avaient en moyenne 30 combats d‘expérience et Didier Bence était le plus expérimenté avec 61 combats derrière lui.» À titre comparatif, Benoit Gaudet a disputé 200 combats dans les rangs amateurs. «Le problème pour acquérir cette expérience, c‘est qu‘il faut aller se battre à l‘extérieur du pays, ce qui est très dispendieux.»

Au passage, Marc Ramsay déplore le système de financement de Sports Canada. La politique de cet organisme est de financer les sports où le Canada connaît du succès, ce qui n‘est plus le cas pour la boxe canadienne qui est bien loin des années de Lennox Lewis et de Shawn O‘Sullivan. «À New Delhi, nous étions 2 entraîneurs pour 5 boxeurs. L‘Angleterre avait 11 boxeurs encadrés par six entraîneurs, un préparateur physique, un médecin et un psychologue. Ils ont aussi connu un bon tournoi.»

Marc Ramsay est toutefois optimiste pour l‘avenir à long terme et fait confiance au directeur de haute performance pour Boxe Canada, Daniel Trépanier. Lors des Jeux de Pékin en 2008, le Canada n‘avait pu qualifier qu‘un seul boxeur. Daniel Trépanier espère amener à Londres 3 ou 4 boxeurs. Mais pour ce qui est des médailles, il faut plutôt envisager les Jeux de 2016.

La faute indirecte des pros?

Embauché quelques mois avant les Jeux de Pékin, Daniel Trépanier affirme que la boxe amateure canadienne est maintenant sur la pente ascendante. Il estime qu‘un manque de structure a plongé la boxe amateure canadienne dans un gouffre de 5 ans.

Monsieur Trépanier travaille sur l‘élaboration d‘une structure et veut créer une équipe nationale “B“. En créant son équipe “B” «qui serait l‘équivalent d‘un club-école de la LNH», il espère retenir ses athlètes plus longtemps, et ainsi créer un plus grand bassin de boxeurs amateurs.

Un des problèmes de la boxe amateure est l‘attrait que représente la boxe professionnelle selon Daniel Trépanier. «Interbox et GYM ont du succès et les boxeurs amateurs signent avec eux chez les pros dès qu‘ils en ont l‘opportunité.» Monsieur Trépanier donne en exemple le cas de Mikael Zewski. «Mikael était ciblé comme un espoir de médaille olympique. C‘est difficile de le remplacer!» Même situation en ce qui concerne le boxeur ontarien Tyler Asselstine qui disputera son premier combat professionnel vendredi prochain au Centre Bell.

Quant aux résultats obtenus aux Jeux du Commonwealth, Daniel Trépanier y voit des signes encourageants. «Quatre de nos boxeurs en sont à leur première année sur l‘équipe nationale. Notre équipe a tout de même récolté sept victoires contre cinq défaites.»

*Ce blogue traitait uniquement de boxe amateure masculine. Je parlerai de l‘équipe féminine à une autre occasion. Aux Jeux de Londres 2012, la boxe présentera des épreuves féminines pour la première fois depuis 1904.