« J’ai fait la paix avec ça » – Marie-Pier Houle
Boxe mardi, 22 févr. 2022. 15:35 jeudi, 12 déc. 2024. 09:00RDS et RDS Direct présenteront le gala de GYM : Akdeniz c. Encinia & Marie-Pier Houle c. Reynoso dès 19 h jeudi soir.
À tout jamais, le nom de Marie-Pier Houle sera associé au tragique destin de Jeanette Zacarias Zapata. Chaque fois qu’elle remontera sur le ring, on lui rappellera sans doute les événements du 28 août 2021 au Stade IGA, son K.-O. qui a mené au décès de la boxeuse mexicaine cinq jours plus tard.
Ils font partie de sa feuille de route, à l’instar de ses quatre victoires.
Mardi matin, à deux jours de son retour sur le ring en demi-finale d’un gala présenté à huis clos au Casino de Montréal, mais diffusé sur les ondes de RDS, Houle a participé à une visioconférence au cours laquelle il a été question de son camp d’entraînement « dans le gym caché dans le fin fond d’un sous-sol à Sainte-Adèle », du pedigree de son adversaire – Yamila Esther Teynoso – et, bien sûr, de son état mental.
« J’aurais aimé ça rembarquer en 2021 et vraiment tourner la page sur ce qui s’est passé. Je ne peux pas effacer ce qui est arrivé, ça fait partie de mon bagage, ça fait partie de qui je suis maintenant, de la boxeuse que je suis. Je sais que ça va me coller à la peau pour le restant de ma carrière, mais c’est sûr et certain que d’avoir un peu plus de mois pour me préparer [a aidé]. Ç’a fait en sorte que les mauvaises langues sur Internet ont fini par arrêter un peu. Ça, déjà, c’est un plus. »
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Épaulée par sa famille, son conjoint et son entraîneur Sébastien Gauthier, la Québécoise de 31 ans affirme avoir tout fait pour passer à autre chose et s’estime fin prête à combattre à nouveau.
« Ce combat-là, je l’appréhende d’une très bonne façon. Je n’ai pas de craintes, le sparring a bien été et je n’ai jamais eu de blocage depuis que je suis revenu. Donc, je pense que c’est juste bon signe. C’est quelque chose qu’il faut que je mette derrière moi parce que je ne veux pas que ça me paralyse pour le restant de ma carrière. Je ne pense pas que ça va arriver non plus, parce que je me sens vraiment mieux. J’ai fait la paix avec ça, puis ça va bien. »
Des patients bientôt comblés
Confrontée à Yamila Esther Teynoso, une boxeuse qu’elle décrit comme agressive et ayant un penchant pour la bagarre, mais qui n’a remporté qu’un seul de ses six derniers combats, Houle (4-0-1, 2 K.-O) promet de ne pas reculer.
« J’aime ça quand ça brasse et j’ai l’intention de vraiment m’imposer physiquement », a-t-elle avancé.
Teynoso (12-9-3, 8 K.-O.) n’a certes pas enchaîné les victoires récemment, outre un gain contre la modeste Natalia Alejandra Juarez à son plus récent combat en décembre dernier, mais l’Argentine de 25 ans a néanmoins atteint la limite contre les anciennes championnes du monde Victoria Noella Bustos, Chis Namus, Layla McCarter et Amanda Serrano, notamment. Elle a de plus atteint la limite contre la Québécoise Marie-Ève Dicaire, en 2017, avant que cette dernière ne devienne championne du monde.
« À 31 ans, je veux des combats, la pandémie m’a ralenti. Je ne veux pas sauter d’étapes, mais en boxe féminine, il n’y a pas grand monde qui ne prend pas de risque. Je pense que c’est une bonne chose pour moi justement de prendre un risque, et à la suite du combat de cet été (contre Zapata), je n‘avais pas envie de ravoir quelqu’un qui allait encore être un combat supposément facile. Je veux montrer que je sais boxer, que je suis capable de m’imposer. »
Sortie d’un camp d’entraînement isolé dans le sous-sol d’un gymnase des Laurentides « où il faisait à peu près -40 °C avec des tuyaux qui pètent et des toilettes qui ne flushent plus » selon elle, Houle affirme être équipée mentalement et physiquement pour le défi qui l’attend au centre du ring du Casino de Montréal.
« On s’est vraiment isolé et je me dis que j’ai vraiment [monté] d’un niveau dans ma technique de boxe. C’est ce qu’on voulait amener pour ce combat-là parce qu’on a vraiment réussi à se focaliser avec aucune distraction autour de nous », s’est réjouie celle qui a multiplié les rounds d’entraînement avec son entraîneur, l’ancien boxeur Sébastien Gauthier.
« On s’est préparé ensemble, il a été mon sparring partner pendant tout ce camp-là. On a fait de gros rounds de sparring. On est aussi prêts que si c’était lui qui s’était préparé pour ce combat. »
Si elle pourra compter sur le support de ce dernier dans son coin, Houle ne pourra se produire devant les siens, qui ne pourront assister à cette soirée tenue à huis clos. N’empêche, elle se console à l’idée rejoindre un public encore plus large sur les ondes de RDS.
« Pour moi, le fait que ce soit diffusé sur RDS, c’est vraiment quelque chose de merveilleux parce que tous mes patients de ma clinique veulent me regarder, ils veulent me suivre », a noté celle qui mène en parallèle une carrière de thérapeute en réadaptation physique. « Tout le monde m’en parle. Ça, c’est le fun pour moi et je sais que je vais quand même les sentir dans le ring avec moi, même si je ne les entends pas crier pour moi. »