Une chance, c'est tout ce que le boxeur de Brossard Shakeel Phinn demandait
Boxe jeudi, 30 mars 2017. 08:19 vendredi, 13 déc. 2024. 23:43Une chance, c’est tout ce que Shakeel Phinn demandait et c’est précisément ce que le boxeur de Brossard a obtenu quand Groupe Yvon Michel en a fait la tête d’affiche de l’événement de la série de boxe Chrono Aviation qui sera présenté ce soir au Cabaret du Casino de Montréal.
Évoluant sans promoteur depuis le début de sa carrière professionnelle en janvier 2015, l’athlète d’origine jamaïcaine pourrait parapher le contrat qu’il recherche tant s’il parvient à épater la galerie comme il l’a déjà fait dans le passé contre le Mexicain Josue Aguilar.
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En l’espace de seulement deux ans, Phinn (12-1, 8 K.-O.) s’est battu au Québec, en Ontario, en Saskatchewan et même au Maryland, mais il aimerait enfin avoir l’occasion d’établir ses pénates quelque part - peu importe où - afin de passer à un autre niveau et de repousser ses limites.
« Je me suis battu partout, mais personne ne me connaît vraiment, a déploré Phinn en entrevue à RDS.ca en marge de la conférence de presse faisant la promotion du gala de ce soir au Casino.
« En étant sous contrat avec un promoteur, je pourrais me battre sur de plus grosses cartes et obtenir la visibilité et les bourses qui viennent avec. Dans le fond, je veux simplement être vu. »
Même s’il a subi une défaite-surprise devant le modeste Roody René à son deuxième combat seulement en avril 2015, « The Jamaican Juggernaut » a ironiquement été lancé par cet échec en passant sur le corps de tous les adversaires qui le regardaient probablement de très, très haut.
Il en a donc profité pour enregistrer de spectaculaires victoires par knock-out sur Guillaume Tremblay-Coudé, Guillermo Herrera Campos et Mehdi Madani, plus récemment, et ainsi gagner une légion de partisans qui s’arrachent les billets chaque fois qu’il est en action au Casino.
Cet engouement a attiré l’attention du promoteur Joe DeGuardia, qui lui a récemment présenté une offre que son homologue québécois Yvon Michel a cependant le loisir d’égaler s’il le désire.
« Shakeel en sera déjà à son quatrième combat avec nous. Il a bien progressé, il est bien encadré et il est populaire. C’est un naturel, a reconnu Michel. Nous devrions en venir à une entente. »
Le promoteur a d’ailleurs profité de la présence des journalistes pour révéler qu’il avait discuté avec DeGuardia de la possibilité d’un duel entre Phinn et Joe Smith fils en sous-carte du choc que le champion des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson pourrait livrer le 29 avril à Long Island.
« Ce serait un bon combat pour lui. Tout est une question de la bourse qu’il pourrait avoir, a précisé Michel. Certains pourraient croire que c’est trop tôt, mais il n’est pas âgé de 19 ans et il a déjà subi une défaite. Il a maintenant 26 ans et on me dit que ses chances seraient bonnes. »
Phinn a évidemment eu l’occasion de démontrer sa très grande force de frappe en envoyant Campos et Madani à l’hôpital dans le passé, mais c’est surtout lorsqu’il a mis les gants avec des boxeurs établis à l’entraînement qu’il a pleinement réalisé qu’il avait sa place à leurs côtés.
« J’ai quand même eu de très bons partenaires de sparring : Christian M’Billi, Steven Butler, Artur Beterbiev, Francy N’Tetu, Schiller Hyppolite et Erik Bazinyan, a énuméré le super-moyen.
« Je suis un des seuls qui ont été capables de durer avec Beterbiev! Sa force de frappe, c’est un autre monde, mais j’ai fait nettement mieux que bien des gars qui se sont battus avec lui!
« Pendant ce sparring, j’ai réalisé que je ne suis pas juste un fonceur qui met de la pression. J’ai vu que je peux boxer. J’ai des mains rapides, je bouge très bien et ma défense est bonne. »
Déjà détenteur d’un titre du Canada - Professional Boxing Council, Phinn espère avoir la chance de mettre la main sur une ceinture nord-américaine d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Il ambitionne également d’être champion du monde d’ici deux ou trois ans.
« Quand je suis passé chez les professionnels, mon rêve, c’était d’être champion du monde, a avoué le cogneur. Être en finale d’un gala comme celui-là, c’est une première étape. Je suis prêt et content d’avoir cette opportunité afin de montrer à tout le monde ce dont je suis capable. »
En attendant de poser sa signature au bas d’un contrat, Phinn entend prouver à Michel qu’il n’a pas eu tort de lui faire confiance en lui confiant la finale de l’un de ses événements au Casino.