Listen to "Le compte de 8 - 6 mars 2018 - Wilder, une prestation digne d'un grand champion" on Spreaker.

Il y a tellement de choses à parler présentement dans le monde de  la boxe, qu’il est facile d’y perdre son latin. Mais au lieu de vanter le travail de Dmitry Bivol, de Sergey Kovalev ou encore de Deontay Wilder, il faut se rabattre sur les maudits stéroïdes.
 

On venait à peine d’apprendre que Canelo Alvarez avait utilisé du Clenbuterol qu’une nouvelle nous informait que le poids lourds français Tony Yoka avait lui aussi enfreint la loi anti-dopage en France. Il a donc été suspendu pendant un an avec sursis.

Mais c’est le cas du petit ange Canelo Alvarez qui m’intéresse. Surtout et de la façon dont on a propagé la nouvelle.


Deux poids, deux mesures. La nouvelle était rendue publique depuis environ deux heures que déjà le président de la WBC, Mauricio Sulaiman, mettait ses gants blancs et disait : « Canelo a toujours testé négatif dans le passé... »
 

Ces paroles, de la bouche du président,  ont été prononcées avant même qu’une enquête soit menée.
 

C’est vrai, que Canelo n’a jamais été soupçonné d’utilisation de produits défendus auparavant et nombreux sont les pugilistes qui ont testé négatifs dans le passé. Pourtant, s’ils rataient un test, tout de suite on les accusait d’utilisation de substances défendues. On ne leur donne pas une deuxième chance. Tout de suite, ils sont soupçonnés et tout de suite, ils sont déclarés coupables.
 

Pas comme Lucian Bute
 

On n’a certainement pas été aussi conciliant avec Lucian Bute quand on l’a accusé d’utiliser de l’ostarine dans son régime alimentaire. Pourtant, c’est son préparateur physique, Angel Harrera, qui lui préparait cette broue maudite. Lui non plus, tout comme Canelo, n’avait jamais été soupçonné d’utilisation de stéroïdes.
 

Personne n’est venu à sa défense.
 

Bute a donc été condamné à faire un don de 50 000 $ au programme anti-dopage de la WBC. C’est la Commission athlétique du district de Columbia qui a rendu la décision.


Présentement, on marche sur des œufs dans l’affaire Alvarez et cela se comprend. Canelo est l’une des meilleures vaches à lait de la boxe actuellement. Et il doit se battre le 5 mai prochain, à Las Vegas contre Gennady Golovkin.

Des millions de dollars ont déjà été dépensés pour cette revanche du Cinco de mayo à Las Vegas.

Ne devait pas être drogué

Un fait demeure : Canelo ne devait pas être drogué au Clenbuterol lors du premier affrontement entre les deux hommes, sinon il n’aurait pas manqué de souffle à presque tous les rounds comme ce fut le cas.
 

Canelo déclaré positif

Je crois le Mexicain quand il prétend n’avoir jamais fait usage de drogues. C’est lui-même qui a demandé à être contrôlé. Avant lui, plusieurs boxeurs, tels Erik Morales et Francisco Vargas, avaient été soupçonnées d’usage de drogues mais l’enquête avait bel et bien révélé que la contamination venait plutôt de la viande de bœuf mexicaine qu’ils avaient mangée.
 

 Canelo a mangé de cette viande et il a testé positif. Immédiatement, il a entrepris de déménager son camp d’entraînement aux États Unis.
 

Je me souviens qu’une telle situation s’était produite lors des premiers matchs entre le Canada et la Russie lors de la Série du siècle en 1972. De crainte de manger de la nourriture teintée durant leur séjour en Russie, les joueurs  canadiens avaient apporté avec eux toutes leurs victuailles, s'évitant ainsi d’avoir des problèmes.


Mais c’est quand même une histoire à suivre...


Une facile pour Mickey Garcia

 

Il y a maintenant huit mois qu’on ne l’a pas vu à l’œuvre et il se peut qu’on ne le voit pas tellement longtemps samedi soir, alors que Mickey Garcia tentera de ravir la couronne IBF des super-légers à Sergei Lipinets.


Lipinets est un de ces champions qui détient sa couronne grâce à l’abandon du titre IBF par Terrence Crawford. On lui a fait cadeau d’un boxeur bien ordinaire en Akhihiro Kondo (29-6-1, 17 K.-O.) en novembre dernier et on a décidé  que ce match serait pour le titre.

 

Lipinets n’a eu aucune difficulté à vaincre le Japonais par décision unanime et devenir champion IBF des super-légers même s’il n’avait que 12 combats à sa fiche.

La revanche aura tout de même lieu?


Il présente un certain talent, mais il est lent et sa force de frappe peut laisser à désirer. Garcia ne devrait avoir aucune difficulté à le vaincre et ainsi lui enlever sa couronne.

Garcia est déjà champion des légers de la WBC. S’il bat Lipinets, il en sera à son quatrième titre en carrière. Il a aussi porté les couronnes WBO des supers légers et des plumes.
 

S’il gradue chez les mi-moyens, Garcia visera certes un match avec Keith Thurman, le monarque WBC. Mais ce que les gens voudraient voir, moi le premier, c’est un affrontement contre Errol Spence fils.

Je doute que ce match ait lieu en 2018.
 

Prédiction : Garcia par K.-O. avant le 8e round

 

Ça me chicote
 

Quelques questions me chicotent cette semaine. Et comme vous j’aimerais bien avoir des réponses.
 

1- Pouvez-vous bien me dire pourquoi l’arbitre David Fields a exigé la présence du médecin dans le coin de Deontay Wilder, avant le début du 8e engagement?


Il avait été sonné en septième par Luis Ortiz, mais il ne souffrait d’aucune coupure ni de blessure apparente. Il était encore quelque peu ébranlé de la raclée du 7e round. On le voyait bien dans son coin. Or, cette visite par le médecin lui a donné assez de temps pour récupérer pleinement et revenir à la charge pour finalement passer le K.-O. à King Kong.


C’est à cause de cette visite du médecin si aujourd’hui, Ortiz demande un combat revanche. Il n’obtiendra pas gain de cause et pourtant, il a entièrement raison de se plaindre.

 

2- Artur Beterbiev a-t-il vraiment signé un nouveau contrat avec Top Rank? J’en doute. Top Rank est dirigé par son président Bob Arum et Maitre Arum est avocat. Il sait fort bien que Beterbiev est toujours lié légalement par contrat avec GYM.
 

Si jamais il devait le faire boxer, je suppose qu’il devrait payer un montant à GYM et ceci persiste tant et aussi longtemps qu’un juge n’aura pas statué sur son contrat avec le promoteur montréalais.

Pour le moment, Beterbiev se défend devant le tribunal, pour bris de contrat,  face à son ex-gérante Anna Reva.

 

3- Grâce à une bande vidéo montrant que le 16 septembre dernier, à l’issue du combat entre Saul Alvarez et Gennady Golovkin, le président de Golden Boy Promotions Eric Gomez  déclarait à Abel Sanchez que le combat se terminait par un verdict nul.

 

Seul problème, au moment de cette déclaration, l’annonceur maison n’avait pas encore dévoilé l’issue de la rencontre. Comment se fait-il qu’il connaissait la décision des juges avant même qu’elle soit annoncée?
 

Cela ne vous rappelle par la saga Eric Lucas-Marcus Beyers, en Allemagne le 5 avril 2003?

D’après des gens sur place, Beyers savait même avant que ne débute le 12e engagement qu’il était en avance dans le combat. Tellement qu’il a pris les choses aisément dans les trois dernières minutes. Pourtant, l’allure du duel donnait officieusement l’avantage à Lucas.
 

On avait même commencé à célébrer la victoire de Beyer avant même que l’annonceur maison déclare officiellement qui était le vainqueur du combat.


Vraiment, rien ne change dans le monde de la boxe.