Le combat revanche entre Saul « Canelo » Alvarez et Gennady Golovkin est sans aucun doute le plus gros événement de boxe sur la scène internationale cette année. Il faut dire qu’il y a eu un build up pendant une année complète et que l’affrontement prévu entre les deux champions poids lourds Deontay Wilder et Anthony Joshua ne s’est malheureusement pas matérialisé.

Reste que le choc Canelo-GGG II possède absolument tous les ingrédients pour connaître du succès : le bon contre le méchant, celui qui est censé avoir triché contre le boxeur propre, l’artiste contre le matraqueur. De plus, le combat est organisé par Golden Boy Promotions, un groupe très bien capable d’optimiser tous les revenus de cette promotion. D’ailleurs, on s’attend à ce que deux millions de foyers achètent l’événement à la télévision à la carte.

Personnellement, je m’attends à ce que le deuxième chapitre de leur rivalité soit aussi bon que ce que tout le monde anticipe. Alvarez a gagné en maturité depuis un an, tandis que Golovkin continuera à vouloir mettre de la pression, à couper le ring et à s’approcher de son adversaire. Je pense également que « Canelo » sera meilleur qu’au premier combat et que le résultat sera tellement serré que les amateurs en parleront et débattront ensuite pendant très longtemps.

Malgré le verdict nul partagé du premier duel, Golovkin avait à mon avis dominé la très grande majorité des rounds. Ce ne sera pas le cas cette fois. Golovkin l’emportera, mais il n’y aura pas plus d’un ou deux rounds de différence lors de l’annonce des cartes des trois juges. Il y a fort à parier que plusieurs amateurs verront Alvarez gagnant à la conclusion des douze rounds.

Maintenant âgé de 36 ans, Golovkin n’est pas nécessairement devenu moins efficace avec le temps. Le Kazakh est un cogneur et c’est un style qui n’est pas difficile à transporter dans une carrière. La différence, c’est qu’à partir du moment où ses adversaires sont capables de prendre ses coups, son style n’est pas particulièrement compliqué à décortiquer. C’est pour cela que Daniel Jacobs avait donné de la difficulté à Golovkin, malgré une chute au plancher au 4e round.

« Canelo » n’aura ainsi pas les craintes qu’il a eues lors de leur premier rendez-vous. Il sait qu’il est assez solide pour prendre les frappes de Golovkin et qu’il possède les habiletés et l’intelligence pour s’adapter. Mais entre s’adapter et gagner, il y a un monde de différences.

Dans ce genre de combat, c’est très important de savoir qui tu es. Ce n’est pas dans le jeu d’Alvarez d’échanger coup pour coup avec Golovkin. Dans ce cas-là, c’est son cœur de macho mexicain qui lui dicterait de faire ça. Il va continuer de se déplacer de façon stratégique, mais c’est Golovkin qui sera encore et toujours le chasseur et c’est pourquoi il l’emportera.

Lemieux ne peut pas perdre

Il n’y a pas de doute : le combat entre David Lemieux et Gary O’Sullivan sera excitant. Et après avoir analysé en long et en large les deux boxeurs, il n’y a qu’un constat qui me vient en tête : je ne vois pas comment Lemieux peut perdre. Le Québécois plus rapide, plus incisif et possède plus d’expérience. Il ne faut pas oublier également qu’il est un ancien champion du monde de l’IBF.

Pour la boxe en générale, une victoire de Lemieux est préférable, étant donné qu’il est plus facile à mettre en marché pour des événements futurs. En vérité, la présence d’O’Sullivan sur cette carte est due à sa capacité à vendre le combat en Irlande, un marché assez important.

Le champion des super-mi-moyens de la WBO Jaime Munguia ne devrait pas en avoir plein les bras avec l’Ontarien Brandon Cook. Soyons honnêtes, l’opposition n’est pas farouche si on la compare à celle de son dernier combat : Liam Smith. On veut mettre Munguia en vitrine et à seulement 21 ans, il a démontré qu’il a encore énormément de choses à peaufiner.

Quant à Roman « Chocolatito » Gonzalez, on lui fait un cadeau pour se reconstruire après ses deux défaites. La série « Super Fly » avait été créée pour lui, mais il doit retrouver le chemin de la victoire pour y retourner. Son adversaire, Moises Funtes, a perdu trois de ses quatre derniers combats.

*Propos recueillis par RDS.ca