Il croyait être le nombril du monde.  Aujourd’hui, il constate qu’il s’était trompé de partie de son anatomie. Et oui. Jeff Horn a été non seulement battu, mais ridiculisé par Terence Crawford.

Au moins, il peut retourner chez lui en Australie, plus riche de 1,75 $ millions et pleurer sur son oreiller, mais il n’est plus champion WBO des mi-moyens.
 

C’est rare  qu’on voit cela, mais Jeff Horn a perdu sa couronne sans gagner un seul round.

Pourtant, il se vantait qu’il était champion et qu’il règlerait le cas de Crawford, qui en était à son premier match chez les 147 livres. Il n’a jamais été vraiment en mesure de faire mal à son rival. Il a foncé tête première depuis les tous débuts du duel mais sans succès. Crawford, utilisant son truc ambidextre, a totalement déboussolé son rival.

Par contre, plusieurs prétendent que le combat a été arrêté prématurément par l’arbitre Robert Byrd, l’époux de la juge Adalaide Byrd et le même qui avait officié dans le cirque entre Floyd Mayweather et Connor McGregor.

Horn a visité le tapis au 9^e engagement et il s’est relevé, mais une nouvelle attaque de Crawford a permis à l’arbitre à mettre un terme au duel totalement inégal jusque-là.

Trois couronnes

Crawford a donc gagné trois couronnes dans trois catégories de poids. Il a été champion des super-légers, des légers et des mi-moyens.

Maintenant qu’il a effacé le nom de Horn de la liste des meilleurs mi-moyens, il reste Keith Thurman, Lucas Matthysse, Errol Spence, Danny Garcia, Manny Pacquiao et Shawn Porter. Qui sera le prochain?

Pourquoi pas Pacquiao, à condition qu’il sorte victorieux de son match contre Matthysse, le 15 juillet prochain.

Selon le promoteur Bob Arum, Crawford est aussi bon sinon meilleur que ne l’était Sugar Ray Leonard. Belle comparaison, mais il faudra attendre la suite des choses pour voir si vraiment Bud Crawford est aussi bon.

Santa Cruz, le meilleur

Au Staples Center, de Los Angeles, Leo Santa Cruz a prouvé qu’il était le meilleur homme en remportant les honneurs de son match revanche contre Abner Mares par décision unanime.

Un bon combat dans l’ensemble, mais il était évident que Mares ne faisait pas vraiment le poids, tout comme dans le premier affrontement.

Plus grand de trois pouces sur son rival, Santa Cruz a utilisé son jab à volonté, empêchant ainsi Mares d’entrer à l’intérieur de la garde de son vis- à-vis.

Maintenant qu’il a défendu avec succès sa couronne WBA des plumes, il aimerait affronter Gary Russell, le monarque de la WBC, et ainsi unir les titres. Déjà, des pourparlers sont en cours pour organiser un tel match.

Charlo... avec misère

Jermell Charlo a conservé sa couronne WBC des super-mi-moyens en battant par décision unanime le vétéran Austin Trout.

Charlo prétend qu’il ne comprend pas pourquoi il ne fait pas partie des dix meilleurs boxeurs livre pour livre sur cette planète. Aujourd’hui j’ai une bonne idée pourquoi les experts le tiennent à l’écart de cette liste sélecte.

Charlo passait une sorte de test contre Trout, un boxeur qui s’est déjà mesuré à son frère Jermall Charlo en plus d’avoir affronté des boxeurs tels Jarrett Hurd, Erislandy Lara, Saul Alvarez et Miguel Cotto.

Charlo est un bon boxeur, mais contre Trout, il a montré qu’il était un pugiliste qui se bat par séquences. Il part à l’emporte-pièces et quand son rival commence à montrer des signes de baisse de régime, il tombe au neutre.

Il a bel et bien gagné son match contre Trout, mais j’ai de la difficulté à comprendre la carte des juges, tous des Américains.

L’un a rendu un verdict de 118-108 pour Charlo. Un autre a opté pour un compte de 115-111 et finalement le troisième a vu le combat nul, 113-113. Il y a donc une différence de cinq rounds entre le premier et le dernier.  Comment expliquer cette disparité? Pourtant, on n’était pas à Las Vegas...

Il est question que Charlo affronte prochainement le champion de l’IBF Jarrett Hurd et ainsi unir les titres. Si jamais ce match a lieu, ne le manquez pas.

Le roi des Gitans est de retour

Cela devait être un combat de boxe. Ce fut plutôt un affrontement comme on le faisait jadis dans les carnavals, ou encore les kermesses sous la grande tente ici et là en province.

Après 924 jours d’inactivité, Tyson Fury, le roi des Gitans, était de retour sur le ring. Il avait choisi lui-même son rival, Sefer Seferi, un boxeur qui a passé son temps plus souvent qu’autrement chez les lourds-légers.

Fury, qui pesait 550 grammes à sa naissance, a fait osciller l’aiguille de la balance à 276 livres pour ce match. C’était 66 livres de plus que son rival. Là ne s’arrête pas la différence entre les deux hommes : Fury fait 6 pieds 9 pouces, tandis que Sefer fait à peine 6 pieds 1 pouce.

 En tête-à-tête sur le ring avant le combat, on pouvait constater une différence de huit pouces entre les deux hommes. D’ailleurs, Fury est sorti de sa performance de quatre rounds sans même une rougeur sur le  visage.  

 « Au lieu de se battre, de dire Fury, il a couru durant tout le combat. Mais je lui pardonne.  Je voulais faire des rounds, mais son coin a décidé d’arrêter les hostilités au quatrième. »

Sourires et baisers

En somme, le meilleur combat de la soirée s’est passé dans a foule pendant le deuxième engagement.  Fury s’est même payé le luxe de quitter des yeux son rival pour s’entretenir avec la foule, ce qui a obligé l’arbitre à lui dire de se la fermer.

Comme c’est son habitude, Tyson a distribué les baisers après la rencontre. Il a embrassé Sefer et quelques autres membres de son clan.

Fury prétend qu’il sera de nouveau champion avant la fin de l’année. Si jamais on parvient à organiser un combat entre Anthony Joshua et Deontay Wilder, ce ne serait pas avant l’automne.  Donc le gagnant de ce match ne serait pas disponible avant le début de 2019.

Quant au promoteur Fran Warren, il se dit enchanté de la performance de retour de Fury. « Il avait l’air quelque peu rouillé, mais dans l’ensemble il a assez bien fait pour un type qui n’était pas monté sur le ring depuis deux ans et demi. »

Warren a admis que Fury se battrait en sous-carte du match de retour de Carl Frampton, à Belfast en Irlande le 18 août prochain, sans toutefois dévoiler le nom de son prochain rival.

Bravo Marie-Ève

Enfin, au Casino de Montréal, Marie-Ève Dicaire a conservé sa fiche vierge en conservant sa couronne NABF des super mi-moyennes en battant par décision unanime sa rivale Yamila Belen Abellaneda.

Mais encore une fois, elle n’a pas été en mesure de passer le K.-O. à sa rivale.  Elle porte donc sa fiche à 12 victoires contre aucun revers, mais tous ses triomphes ont été enregistrés par décision.

Il faut dire qu’Abellaneda n’a pas été une proie facile. Souvent, elle a attaqué mais sans succès à cause des déplacements de Marie-Ève.

La fiche d’Abellaneda est trompeuse : avant le combat, elle montrait un bilan de 6-1-0 (3 K.-O.). C'était peu, mais il faut aussi se souvenir qu’elle a très bien fait chez les amateurs.

Bonne boxe!