Soudainement, les noms d’Antonin Décarie et Jo Jo Dan viennent se greffer à la liste des meilleurs boxeurs de chez nous, tel Lucian Bute, Jean Pascal David Lemieux, et Adrian Diaconu. Et pas très loin, sur la liste brouillon, il y a un certain Kevin Bizier qui montre des qualités de champions. Non, mais vous avez vu… Deux champions, quatre aspsirants et un nouveau venu qui cogne à la porte. C’est du jamais vu pour Montréal, le Québec et le Canada tout entier. Et il y en a d‘autres qui s‘en viennent. Jamais avons-nous vu autant de talentueux pugilistes québécois dominer leur sport avec autant de brio. Certains dirons que cela ressemble aux bonnes années de Johnny Greco, Dave Castilloux, Jean Richard et Armand Savoie,. Peut-être… Mais aucun de ceux là a détenu un titre mondial. Enfin, j’ai vu Antonin Décarie montrer son vrai talent. S’il avait paru nerveux, anxieux et avait boxé sur la pointe des pieds à Paris contre Suleyman M’Baye, il était détendu, frais, dispos, spectaculaire, intelligent, énergique, calme et patient sur le tapis du ring du centre Bell. En tout cas, vendredi soir au Centre Bell, il a livré le meilleur combat de sa carrière et il en a profité pour se faire valoir devant les caméras du réseau ESPN s’il vous plait. Aujourd’hui, les Américains connaissent bien Monsieur Dikèry. Par moment, je me fermais les yeux et je voyais devant moi un Johnny Greco, alors qu’il était à son meilleur. Mais quand j’ouvrais les yeux, je constatais que même mon idole d’enfance n’aurait pas fait le poids contre Décarie vendredi soir dernier.

_*TROP GENTIL*_

Antonin est un gentil garçon… Peut-être même trop gentil pour être boxeur. Il l’avoue lui-même. ¨Je suis trop gentil avec ma main droite, et je ne suis pas un bon finisseur. J’ai la puissance… Peut-être pas comme David Lemieux, mais la puissance est là. C’est tout simplement que je ne m’en sers pas.¨ N’allez jamais dire cela à Shamon Alvarez qui a visité le tapis à deux occasions l’autre soir en route vers une défaite par décision en dix rounds. Il se souviendra longtemps de son voyage à Montréal. Maintenant que réserve l’avenir à Décarie ? ¨Je veux devenir champion du monde, a-t-il répété après sa victoire. J’ai dit au réseau ESPN d’y aller sans réserve. Manny Pacquiao, Floyd Mayweather, peut importe.¨ Et pourquoi pas. Un gars a le droit de rêver. Chaque fois qu’un pugiliste monte sur le ring, il y risque sa vie. Or pourquoi ne pas la risquer pour le plus d’argent possible. Se faire battre par un (nobody) ne rapporte à peu près rien. Mais perdre face à un Manny Pacquiao, c’est gagner le gros lot. Du jour au lendemain, un boxeur devient millionnaire. Et sait-on jamais… Un combat de boxe, c’est un combat de boxe.

_*ET LA REVANCHE*_

Parmi les champions qui intéressent Décarie, il y a André Berto, Et Suleyman M’Baye. Mais je doute que ce dernier donne une deuxième chance à Décarie. Il y a bel et bien une clause de revanche, mais ce bout de papier est souvent jeté à la poubelle, surtout si le gagnant du premier combat a eu de la difficulté à remporter la victoire. Or, pour le moment, M’Baye ne se montre pas trop le bout du nez. Et, félicitation à Antonin et son groupe d’entraineurs. Contrairement à d’autres boxeurs, ces derniers ont étudié sérieusement les bandes vidéos de Shamon Alvarez. Ils ont décortiqué ses forces, ses faiblesses, tel des footballeurs, et dressé une stratégie que Décarie a suivie à la lettre. Bravo.

_*A PRENDRE AU SÉRIEUX*_

Un autre qui s’est grandement distingué au cours de la soirée est Jo Jo Dan. Opposé à l’ex-titulaire mondiale Steve Forbes, Dan a prouvé qu’il avait bel et bien été volé contre Selcuk Aydin en Turquie. Il a utilisé la même stratégie contre Steve Forbes et le truc a fonctionné, sauf pour cet accident en sixième reprise quant les deux têtes se sont touchées. Dan est une autre tête d’affiche qui a le talent et les qualités pour aller chercher un titre mondial. Et tout comme Décarie, il a vivement impressionné les bonzes du réseau ESPN. En Steve Forbes, il avait devant lui un boxeur qui avait duré douze rounds devant des vedettes telles : André Berto, Oscar DeLaHoya et Demetrius Hopkins.

Jamais au cours de toute sa carrière, il avait été mis KO.J’ai hâte de voir jusqu’où on pourra se rendre avec ce jeune homme. Il a le talent et le désir de vaincre. Et depuis quelques combats, il est de plus en plus spectaculaire.

_*NOUVELLE COQUELUCHE*_

Il y a longtemps que je louche du coté de Kevin Bizier. J’aime son style. Il est arrogant sur le ring et ultra confiant en ses moyens. Après s’être entrainé ardument pendant deux mois avec Antonin Décarie, il nous a démontré une fougue extraordinaire. Il a réussi vendredi soir dernier, ce que personne d’autre avant lui était parvenue à faire, c’est-à-dire : Coucher Edgar Ruiz au premier round. Certes Ruiz avait déjà été passés Ko (6 fois en carrière) Mais jamais au premier round. Ce Bizier a maintenant une fiche de 14 victoires aucune défaite et pas moins de 10 KO. C’est une fiche impressionnante pour un jeune pugiliste de 26 ans qui gravite les échelons à pas de géant. Je suis convaincu que d’ici la fin de l’année, Bizier se retrouvera sur la liste des 15 meilleurs aspirants d’une association quelconque et pas tellement loin de la tête. En tout cas c’est ce que je lui souhaite.

Bonne boxe!