«Fantastique!» C‘est par ce mot que Howard Grant qualifie l‘entraînement de son nouveau protégé Sébastien Demers, en vue de son combat qui aura lieu le 5 novembre contre Allan Green, lors du gala Bute/Johnson au Colisée de Québec.

Grant connaîssait un peu Demers parce qu‘il avait travaillé avec lui alors que le boxeur de St-Hyacinthe était toujours chez les amateurs. Apparemment, Demers a gardé un bon souvenir de cette collaboration puisque c‘est lui qui a sollicité les services de Grant au début de l‘été. Pour Demers il s‘agit d‘un nouveau départ après sa séparation d‘avec son entraîneur de longue date Marc Seyer.

«J‘aurais souhaité que cette collaboration se soit produite 5 ans plus tôt» m‘a révélé Howard Grant lorsque je lui ai parlé jeudi midi. «Sébastien est vraiment une bonne personne, un gars d‘équipe et qui veut toujours apprendre même s‘il a déjà disputé 35 combats. Il a un bon jab grâce à sa longue portée.»

Le dernier passage de Demers (31–4-0) sur un ring a été mémorable pour de mauvaises raisons. En décembre dernier au Centre Bell, il a été terrassé par Renan St-Juste qui l‘a emporté avec un foudroyant k.-o. au deuxième round. Plusieurs, et j‘en suis, pensaient alors que Demers se retirerait après cette deuxième défaite consécutive par k.-o. Au contraire, Demers revient et accepte un autre gros mandat contre Green (30–3-0). «Sébastien est positif» précise Grant. «Il n‘est pas le premier boxeur a se faire frapper comme il l‘a été contre St-Juste. Sa défaite contre Brian Vera est contestable puisqu‘il a été atteint avec le coude. Je lui ai dit “Je crois en toi.” Je n‘y vais pas pour perdre.»

Au début de l‘été, Demers avait accepté un défi contre Andre Dirrell dans un combat qui ne s‘est pas concrétisé. Vraiment, on ne peut pas dire que Demers a froid aux yeux. Mais pourquoi accepter des combats si difficiles? «Sébastien ne le fait pas pour l‘argent» précise l‘entraîneur Montréalais. «Il veut se battre et il est loin d‘être un boxeur fini.»

Howard respecte Allan Green, même s‘il n‘était pas nécessairement de calibre avec les autres boxeurs qui ont dominé le tournoi du Super 6. Green a été appelé à remplacer Jermain Taylor lors de ce tournoi des 168 livres et il s‘est incliné contre Andre Ward et Glen Johnson. «C‘est un gros 168 livres qui a une bonne force de frappe.»

Même si Green est donné largement favori pour l‘emporter, Grant croit aux chances de Demers de causer une surprise. Otis Grant et Bob Miller seront également dans le coin de Demers aux côtés de Grant.

Le retour de Grant

Graduellement les boxeurs reviennent consulter Howard Grant. Il y a quelques années, l‘ancien olympien perdait l‘un après l‘autre ses protégés. «Ils m‘ont tous quitté à cause de l‘argent» se défend Grant.

Le bouillant entraîneur ne cache pas qu‘il est un homme exigeant. «Je suis passionné par mon travail. Si je ne suis pas dur avec mes boxeurs, alors je sais que je ne fais pas mon travail correctement. Mes parents étaient des immigrants et comme eux, j‘ai appris à travailler plus fort que les autres.»

Celui qui entraîne également Adonis Stevenson affirme qu‘il na pas changé, ou si peu. «Avant un combat je souffrais pour mes boxeurs. J‘étais incapable de manger ou de dormir. Mais maintenant je suis un peu plus calme.»

À noter que le combat Demers-Green sera le 4e de la soirée.