MONTRÉAL - Pour la première fois depuis des lunes, Lucian Bute a été présenté avec son surnom « Le Tombeur ». S’il s’agit d’une décision dont il est difficile d’obtenir une explication, elle témoigne néanmoins parfaitement de l’état d’esprit qui habite l’ancien champion.

Détendu comme il l’était lorsqu’il terrassait ses rivaux les uns après les autres, le Montréalais d’origine roumaine n’a eu aucun mal à respecter la limite de 171 livres à la veille du premier combat en un an et demi qu’il disputera contre Andrea Di Luisa, samedi soir au Centre Bell.

Inactif depuis qu’il s’est incliné par décision unanime des juges devant Jean Pascal en janvier 2014, Bute (31-2, 24 K.-O.) tentera de tourner la page sur les trois dernières années, soit depuis qu’il a subi sa première défaite contre Carl Froch en mai 2012 à Nottingham en Angleterre.

« C’est du passé, a affirmé Bute après avoir fait osciller le pèse-personne à 170 livres. J’étais entré dans le jeu de Pascal, mais ce n’était pas moi. J’ai une autre attitude. Je vois maintenant les choses positivement. Mon camp d’entraînement s’est déroulé dans la bonne humeur. »

« Lucian m’a dit qu’il a connu son meilleur camp depuis la préparation de son deuxième combat contre (Librado) Andrade, a ajouté son entraîneur Howard Grant. Personnellement, c’est mon meilleur camp depuis que mon frère (Otis Grant) est devenu champion du monde en 1997.»

Tous ceux qui ont côtoyé l’ancien détenteur de la ceinture des poids super-moyens de l’IBF de près ou de loin ces dernières années reconnaissent qu’il a retrouvé sa verve d’antan depuis qu’il a commencé à fréquenter le gymnase des frères Grant il y a quatre mois. La chimie est palpable.

« Ils connaissent très bien la boxe. Otis a même été champion du monde. Qu’est-ce que tu veux de plus?, a demandé Bute. Otis a vécu toutes les situations les plus difficiles dans la boxe. Il m’a appris à mieux me comporter lorsque le combat se déroule à l’intérieur et à accrocher. »

« De ce que je vois, il a l’air bien, a avoué le promoteur Jean Bédard. D’avoir un nouvel entourage est une bonne chose. Peut-être qu’il sentait (son ancien entraîneur) Stéphan Larouche stressé avant les combats parce que la préparation n’avait pas bien été.

« Stéphan a fait un job extraordinaire, mais Lucian avait besoin de repartir à zéro. Les frères Grant amènent un enthousiasme et regardent vers l’avant. Je suis convaincu qu’un gars comme Otis a des choses intéressantes à dire et que nous reverrons le Lucian des beaux jours. »

Bute a promis d’être plus agressif et méchant dans le ring, mais a reconnu qu’il a connu ses meilleurs moments en carrière quand il y avait un profond respect mutuel avec ses rivaux comme cela a été le cas avec Di Luisa, qui a affiché un poids de 169,6 livres, cette semaine.

Peu importe, le gaucher avoue qu’il a plusieurs choses à prouver à lui-même avant de pouvoir commencer à penser à répondre à ses détracteurs qui prétendent qu’il est fini. Son entraîneur est quant à lui catégorique : son protégé n’a pas dit son dernier mot et épatera la galerie.

Une mauvaise surprise pour Théroux

David Théroux devra malheureusement attendre avant de remonter dans le ring pour la première fois depuis qu’il a subi sa première défaite en carrière en avril dernier. Son adversaire Felipe De La Paz Teniente dépassait de plus de 11 livres la limite de 144 livres négociée.

Étant donné que plus de neuf livres séparaient les deux boxeurs, la Régie des alcools, des courses et des jeux a ensuite annoncé l’annulation du combat comme sa réglementation l’exige. De La Paz Teniente avait pourtant disputé ses deux derniers duels au Québec - contre Dmitry Mikhaylenko en mars et Steven Butler en mai - et avait chaque fois respecté la limite.

Le choc prévu entre l’ancien champion des super-mi-moyens Carlos Molina et Hector Munoz n’aura également pas lieu, puisque Molina n’a pas obtenu son visa pour entrer au pays. Molina a notamment eu des ennuis avec la justice américaine en mars l’année dernière.