Jean Pascal qualifie son combat à  venir contre le champion des poids mi-lourds Sergey Kovalev comme le plus gros combat de l’histoire au Canada, rien de moins.

« Ce combat a été facile à organiser, explique Pascal, lors d’une conférence de presse tenue à New York, à l’hôtel Le Parker Meridien. C’est le plus gros combat de l’histoire au Canada. HBO a à cœur de mettre en scène les meilleurs combats possibles et c’est pourquoi ils m’ont choisi face à Kovalev.

Le 14 mars au Centre Bell, à Montréal, trois titres seront à l’enjeu puisque Kovalev a unifié les titres WBA, IBF et WBO lors de sa victoire par décision unanime sur Bernard Hopkins (55-7-2, 32 K.-O.) le 8 novembre dernier, des titres que tentera de s'approprier le Lavallois face un compétiteur de grand calibre.

« Il est un grand champion. Il sait se battre, il a de la vitesse, il contrôle bien sa distance et il sera très difficile à battre. Il fait tout bien, il a une bonne technique. J’aime être le négligé, mais j’aime ce genre de défi, ajoute Pascal, qui compare cet affrontement à celui qui avait opposé Rocky Balboa et le Russe Ivan Drago, dans le film Rocky 4. Je suis comme Balboa, mais noir. »

Kovalev a été sans surprise beaucoup plus sobre et moins imagé.

« La prochaine année ne sera pas moins excitante que la dernière, déjà je commence en force contre un excellent boxeur. Merci de m’accorder ton respect et l’opportunité de nous affronter, a déclaré le Russe en s’adressant directement à son futur adversaire. Ça m’importe peu où je me bats. En tant que vrai champion, je suis prêt à me battre n’importe où contre n’importe qui. C’est ça l’esprit de la boxe pour moi. »

« On peut essayer de répliquer ma préparation, mais on ne peut pas répliquer mon style. C’est mon style. C’est ce qui m’a mené à remporter toutes ces victoires et ce qui m’aidera à en acquérir d’autres.

« Gagez sur moi, on va faire de l'argent! »

Le gagnant du combat prévu pour 12 rounds entre Pascal (29-2-1, 17 K.-O.) et Kovalev (26-0-1, 17 K.-O.) deviendra l'aspirant obligatoire au champion WBC Adonis Stevenson.

Mais auparavant, le vainqueur aura le mandat d’affronter en mai ou en juin l'aspirant obligatoire de l'IBF, Nadjib Mohammedi.

Si « Krusher » Kovalev a secoué la planète boxe en détrônant Hopkins récemment, Jean Pascal a connu une sortie moins glorieuse la dernière fois qu’il est monté sur le ring, son duel contre Roberto Bolonti s’étant soldé par un verdict sans décision. Ce résultat n’a heureusement pas compromis les chances de Pascal d’affronter une des têtes d’affiche de sa catégorie.

L'entraîneur Marc Ramsay sera de retour dans le coin de l’ex-champion des mi-lourds pour l’occasion.

 « Je suis très fier de m'impliquer dans ce combat dans une ère où certains tentent de se défiler devant les vrais défis. Nous avons un vrai champion comme Kovalev qui est prêt à se battre à l’étranger et Pascal qui est toujours prêt à relever les défis », a vanté Ramsay.

Lors du gala du 14 mars, Steve Cunningham se mesurera par ailleurs à Vyacheslav Glazkov en sous-carte. Le gagnant deviendra l’aspirant obligatoire à Wladimir Klitschko.

Joël Diaz affrontera quant à lui Kevin Lavallée.

Artur Beterbiev pourrait aussi participer à la soirée face à Isaac Chilemba.

Duva sonne la charge

Kathy Duva a lancé les hostilités dès le début de la conférence de presse. La présidente de Main Events, qui gère la carrière de « Krusher » Kovalev a tenu à souligner à quel point il avait été agréable de travailler avec InterBox, « des gens qui tiennent leurs promesses », dans ce dossier, une référence directe au retrait de Stevenson et de Groupe Yvon Michel des discussions entamées l'an dernier, et qui avait amené l'Américaine à poursuivre le promoteur québécois.

Point de presse Pascal-Kovalev

« Ce combat est vraiment digne de la vieille époque : le champion affrontera le meilleur aspirant possible, chez lui en plus », a-t-elle laissé tomber.

Greg Leon, président de Jean Pascal Promotions, a pour sa part insisté pour dire qu'il « fallait féliciter les deux meilleurs boxeurs de la division de s'affronter, de ne pas s'éviter ».

« On ne recule pas devant les défis », a-t-il dit. Une autre remarque à l'endroit de Stevenson?

Pascal en a ajouté, informant l'assistance qu'il n'était plus abonné à la chaîne câblée Showtime, « qui ne présente que des combats ennuyeux ». Le Lavallois de 32 ans a expliqué cette semaine le départ de David Lemieux de GYM en raison de la proximité du promoteur québécois, et par conséquent de Stevenson, avec Showtime, alors que plusieurs boxeurs parmi les plus importants sont associés avec HBO.