Deux espoirs se sont mis en évidence cette fin de semaine à des milliers de kilomètres de distance. L’un chez les poids lourds et l’autre chez les plumes.

En Angleterre, Daniel Dubois, un jeune homme de 21 ans, a fait un pas de plus vers un titre mondial en disposant de Nathan Gorman, un autre espoir britannique qui n’avait jamais subi la défaite auparavant.

À des milliers de kilomètres de Londres, un autre jeune de 22 ans, Shakur Stevenson a continué sa marche triomphale en battant un vétéran de 32 combats avec une facilité déconcertante.

Mais commençons par ce phénomène qu’est Daniel Dubois (12-0, 11 K.-O.), un poids lourd britannique pure laine, né à Londres, en septembre 1997.

Dubois n’a jamais participé aux Jeux olympiques de 2016, même s’il présentait une fiche amateur de 69-6.

Cinq fois, il a été couronné champion national junior. Il faisait partie de l’équipe olympique de Grande-Bretagne et se préparait à participer aux Jeux de 2020, quand soudainement, en 2017, il a décidé de boxer pour de l’argent. Depuis, ce fut que succès après succès.

Il a tout battu sur son passage. Seul le vétéran Kevin Johnson (32-10-1, 16 K.-O.) est parvenu à rester debout devant lui pendant les 10 assauts. Tous les autres a été passés knock-out, y compris sa dernière victime Gorman (16-0, 11 K.-O.).

Plusieurs connaisseurs avaient prédit une défaite pour Dubois contre Gorman, surtout à cause de son manque d’expérience. Mais ils avaient oublié cette super force de frappe du jeune qui vient de gagner le titre britannique des poids lourds.

Dubois me fait tellement penser à Joe Louis, exception faite de sa taille. Il fait 6 pieds 5 pouces, tandis que Louis faisait 6 pieds 1 pouce. Mais son style est tellement comparable que c’est à s’y méprendre.

Tout ressemble au Bombardier Brun. Son jeu de pied, son jab, son crochet des deux mains, tout cela doté d’une force de frappe que peu de lourds expérimentés détiennent.

S’il n’en tenait qu’à Dubois, il se mesurerait dès demain à Deontay Wilder ou bien Tyson Fury. Tous les autres aspirants sont bienvenus, mais son promoteur Frank Warren ne veut pas le lancer dans le feu de l’action avec seulement 12 combats à sa fiche.

Dans sa victoire contre Gorman, il l’a terrassé à deux reprises avant que l’arbitre mette un terme au combat inégal.

Pour vous donner une idée du déroulement du combat, Gorman a terminé le premier round avec l’œil gauche enflé. Dans le deuxième, il a subi une coupure dans les sourcils gauches. Au troisième, il s’est retrouvé au tapis pour la première fois de sa carrière et finalement, au cinquième, après un double jab et un puissant crochet de la droite sur le côté de la tête, il n’a pu se relever à temps.

Jusque-là, c’était le plus sérieux rival qu’il avait rencontré. Maintenant, il va se reposer quelque peu et il reviendra à la compétition en septembre prochain.

On parle que Dubois pourrait se mesurer à un autre espoir britannique, Joe Joyce (10-0, 9 K.-O.), vainqueur du vétéran Bryant Jennings par décision unanime, en demi-finale du gala présenté à l’O2 Arena, de Greenwich, à Londres.

En février 2019, Joyce avait passé le knock-out au 6e round à Bermane Stiverne, mais il n’a pu répéter l’exploit d’Oscar Rivas contre Jennings, qui en était à sa deuxième défaite de suite.

Selon BoxRec, Joyce vient au 17e rang des meilleurs lourds au monde, tandis que Dubois occupe la 27e place.

Retenez bien son nom : Daniel Dubois.

Shakur StevensonCent dix livres de moins

Mon deuxième futur champion pèse 110 livres de moins que mon premier. Ce n’est pas un enfant de chœur, mais il se dit totalement réhabilité. Il s’agit du plume Shakur Stevenson (12-0, 7 K.-O.), un protégé d’Andre Ward et un ami intime de Terence Crawford, le champion WBO des mi-moyens.

Stevenson a connu une belle carrière amateur qui l’a amené jusqu’aux Jeux olympiques de Rio, en 2016, là où il s’est mis en évidence en remportant les honneurs de la médaille d’argent chez les 56 kilos.

Stevenson est tellement talentueux que rares sont les adversaires qui veulent se mesurer à lui.

Prenez le cas de sa dernière victime, Alberto Guevara (27-4-0) un vétéran de 32 combats qui a accepté le match à seulement huit jours d’avis. Ce dernier remplaçait Franklin Manzanilla, qui prenait le relève de Hairon Socarras. Selon un représentant de Top Rank, pas moins de cinq autres boxeurs ont refusé de monter sur le ring contre lui.

Devant plus de 5000 des siens au Prudential Center, de Newark, il a prouvé qu’il était de calibre pour un match de championnat. Il s’en est tiré avec une décision majoritaire, car un juge avait vu le combat nul 114-114.

On a beau donner des vétérans à Stevenson, il les bat tous. Après sa victoire devant les siens, à Newark, où il se battait professionnellement pour la première fois de sa jeune carrière, il a lancé un défi au champion de la WBO Oscar Valdez.

Des quatre champions poids plumes, Gary Russell fils, Leo Santa Cruz et Josh Warington, Valdez est peut-être le plus vulnérable, bien qu’invaincu.

L’autre possibilité est un match contre le monarque de l’IBF Warrington (29-0, 6 K.-O.) en Angleterre.

Il y a un mois, Stevenson est parvenu à obtenir une décision favorable du juge dans une cause d’assaut, à Miami Beach. C’était en avril dernier et en compagnie d’un ami que Stevenson a participé à une bagarre contre trois individus, dont deux femmes. La bande vidéo a fait le tour de la planète sur les réseaux sociaux.

Stevenson a juré qu’il avait appris sa leçon. Les accusations contre lui ont donc été annulées, mais il sera en probation pendant un an et devra participer à des travaux communautaires.

Pour le moment, il est trop tôt pour savoir s‘il pourra égaler les prouesses des plus grands chez les plumes, tels Willie Pep, Salvador Sanchez Alexis Arguello et Sandy Sadler, mais avec le temps on verra bien. Pour le moment, disons qu’il a tout pour devenir champion mondial.

Bonne boxe!