Par trois fois il est devenu champion du monde. La première fois, en obtenant le titre vacant face à Jean Pascal. La deuxième fois, face à Arthur Abraham encore pour le titre vacant. Puis la troisième fois, devant un Lucian Bute qui défendait son titre pour la 10e fois consécutive.

À ces exploits, il faut maintenant ajouter une victoire lors d‘un combat d‘unification face à Mikkel Kessler.

La feuille de route de Carl Froch devient de plus en plus impressionnante. Et après avoir envisagé la retraite advenant une défaite contre Bute il y a un an, le boxeur anglais qui aura bientôt 36 ans paraît au sommet de son Art.

On aurait pu le croire usé après toutes ces guerres contre les meilleurs super-moyens de la planète depuis 5 ans. Malheureusement la retraite hâtive de Joe Calzaghe nous aura privé d‘une grande bagarre entre les deux Britanniques. Mais sans se tromper, on peut classer Froch dans le Top-5 des meilleurs super-moyens depuis le début des années 2000.

Samedi lors de son combat contre Kessler, Froch m‘a d‘abord impressionné par son jab qui piquait le visage de Kessler à toutes les 3 secondes lors des 2–3 premiers rounds. Et lorsque Kessler (impressionnant aussi) a retrouvé ses repères dès le 4e round, Froch a démontré à quel point il était un guerrier. Et que même s‘il se faisait frapper, jamais il n‘irait au plancher.

Froch-Kessler, c‘est une rivalité et une intensité, bref une combinaison parfaite comparable à Pacquiao-Marquez. Le 2e combat de samedi a été phénoménal. Je m‘interroge toutefois sur la tenue d‘un 3e combat. Kessler a tellement été frappé que je m‘inquiète encore pour sa vision. Malgré un courage immense et une menace soutenue, il n‘a remporté à mon avis que 4 rounds.

Si j‘étais Froch, je tenterais immédiatement d‘affronter Andre Ward. Et en cas de défaite, pourquoi pas un 3e combat très en demande contre Kessler ou un 2e combat contre Bute (en raison de l‘obligation contractuelle envers Interbox.)