Murat Gassiev-Yunier Dorticos : bataille de rue en perspective
Boxe jeudi, 1 févr. 2018. 18:14 jeudi, 12 déc. 2024. 15:10Listen to "Le compte de 8 - 31 jan. 2018 - Usyk-Briedis, du grand art" on Spreaker.
Attendez-vous à un vrai combat de rue, comme dans le bon vieux temps de Montréal, Ville Ouverte, des années 50, avec ces fameux affrontements rangés entre le « Bouncer » de club et les matamores éméchés, voulant montrer leurs talents pugilistiques.
À la suite de ces batailles, c’est l’urgence de l’hôpital St-Luc, aujourd’hui, le CHUM qui devait soigner, la plupart du temps, les dents cassées et les mâchoires sensibles des fiers-à-bras et parfois aussi les jointures des gagnants.
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Le 2 février, on s’attend à un tremblement de terre en Russie. Quel sera le degré d’intensité de la bataille de rue sur l’échelle de Richter? Personne ne le sait.
Ce samedi on devrait revivre une partie de ces moments lointains de chez nous, mais cette fois entre les câbles, avec des gants et surtout avec des règlements.
N’oubliez pas que ce match vous sera présenté sur Super Channel en après-midi.
Pendant qu’Oleksandr Usyk se repose gentiment chez lui en compagnie de son épouse et de ses trois enfants, en songeant à défier un jour Anthony Joshua, les deux prochains demi-finalistes, le Russe Murat Gassiev et le Cubain Yunier Dorticos sont en train de mettre la touche finale à leur entrainement en vue du match de samedi au Bolshoi Ice Dome, d’Adler, en Russie.
Lequel sortira vainqueur? Le premier qui atteindra son rival avec un coup de puissance.
Les deux pugilistes sont de durs frappeurs.
Les deux n’ont jamais perdu un match de boxe.
Les deux sont relativement jeunes (Dorticos 31 ans), Gassiev (24 ans)
Les deux mesurent 6’3’’ (1/2 pouce de plus pour Gassiev)
Les deux sont champions.
Je t’assomme, tu m’assommes…
Pour les mathématiciens, Dorticos est reconnu comme une sorte d’exécuteur des hautes œuvres avec un pourcentage de K.-O. de 95% comparativement à 69 % pour Gassiev. Ensemble, ils ont assommé 82,9% de leurs rivaux.
Dorticos est issu des rangs amateurs tandis que Gassiev vient surtout de la rue.
Le Cubain est champion de la WBA depuis le 19 juin dernier tandis que le Russe se promène avec sa couronne IBF depuis le 3 décembre 2016.
Dorticos a été médaillé d’argent et de bronze en coupe du monde et aux championnats nationaux de Cuba.
En 2006, à la coupe du monde par équipe, il avait perdu en finale contre Artur Beterviev.
K.-O. des 17 premiers
Pour vous donner une idée de la force de frappe de Dorticos, il a passé le K.-O. à ses 17 premiers adversaires. Ce n’est qu’à son 18e rival, en 2014, qu’il a connu son premier triomphe par décision contre nul autre que la « testa dura » de Colombie, Edison Miranda.
Gassiev n’est peut-être pas aussi explosif que Dorticos, mais ses coups sont aussi puissants. En quart de finale, Krysztof Wlodarczyk l’a appris à ses dépens en baissant pavillon dès le troisième round. Dorticos a fait encore mieux avec un K.-O. en deuxième reprise de son adversaire Dmitry Kudryashov.
On peut donc conclure que cet affrontement se terminera par une mise hors de combat. Mais lequel des deux sortira victorieux ? Votre choix est aussi bon que le mien. Par contre, il faut prendre en considération que Gassiev a affronté des adversaires de plus haut calibre que son rival.
Les tactiques
Contrairement à la coutume cubaine Dorticos est une sorte de rebelle. Parfois, il se met lui-même dans le trouble, comme ce fut le cas dans les rangs amateurs contre Artur Beterbiev.
Il n’y a pas si longtemps, il a même passé le K.-O. accidentel à son entraineur durant une séance d’entrainement.
Il aime occuper le ring au complet et foncer tête première sur son rival. Si jamais il tente d’échanger coup pour coup avec le Russe, il pourrait avoir la surprise de sa vie.
Gassiev a affronté des rivaux supérieurs à ceux du Cubain. Sa victoire contre Denis Lebedev en octobre dernier a prouvé sa valeur, bien que la décision laisse à désirer à cause d’un juge incompétent.
Un autre incompétent
Gassiev a bel et bien battu Lebedev, mais un des juges, Pawel Kardiny, de Pologne, avait dû en fumer du bon, car son score était totalement à l’encontre des deux autres. (116/111), (116/112) pour Gassiev et Kardiny 114/113 pour Lebedev.
On voit qu’il n’y a pas qu’à Las Vegas que certains juges ont besoin de lunettes. Il y a des myopes aussi en Russie.
Le champion de l’IBF a tenu à spécifier qu’il s’entrainait pour un affrontement de 12 assauts, même s’il croit pouvoir gagner par K.-O.
Les meilleurs triomphes de Dorticos ont été contre Dmitry Kudrayashov, Youri Kalenga et Edison Miranda. Quant à Gassiev, il a déjà vaincu Denis Lebedev, Jordan Shimmell et Isiah Thomas.
Le gagnant va donc passer en finale coiffé des couronnes WBA et IBF contre Oleksandr Usyk détenteur des ceintures de la WBC et de la WBO
Les deux finalistes vont donc se retrouver en mai prochain en Arabie Saoudite, ou l’argent comme le pétrole coule à flots.
Prédiction : Gassiev avant 7e round.
GGG devrait refuser Vegas
Enfin, juste un petit mot pour vous dire que Gennady Golovkin et Saul Alvarez en sont venus à une entente et se mesureront à nouveau l’un à l’autre le 5 mai prochain, lors des célébrations américaines du Cinco de mayo.
Où le combat aura-t-il lieu ?
Pour le moment, c’est un secret de polichinelle, ou presque… Mais disons que Vegas est en avance… En tout cas, on manifeste un certain penchant pour la ville du pêché, où a eu lieu le premier combat et la première controverse.
Là où le promoteur de Canelo Alvarez, Oscar DeLaHoya voudrait le voir combattre.
Naturellement, le Golden Boy n’ose pas trop parler de la décision sans vainqueur du 5 mai 2017 alors que la juge Adalaide Byrd avait tout bousillé avec sa carte de 118/112 en faveur de Barbe rouge. Et même si le verdict avait été à l’avantage de GGG, on aurait droit quand même à une revanche.
Vegas, c’est Vegas… Ce n’est jamais comme ailleurs.
Personnellement, si j’étais Gennady Golovkin, je refuserais de combattre dans la ville de Sodome et Gomorrhe des temps modernes, ou il s’est fait voler une victoire, car il devrait savoir qu’il ne gagnera jamais contre le Mexicain, à moins de le vaincre par K.-O.
Par contre, il faut se souvenir que lors du premier combat, GGG avait quand même touché plus de 25 millions $ pour sa soirée de travail. Un tel montant, c’est comme un baume sur une plaie et cela fait souvent oublier les déboires d’antan.
Une histoire à suivre en attendant le dévoilement du site officiel de la revanche. Il ne faut pas s’en faire. Où que ce soit… Si Canelo perd, il y aura un troisième affrontement entre les deux hommes.
Parole de Vegas...
On s’en reparlera au cours des prochaines semaines.
Bonne boxe!