QUÉBEC – Mathieu Germain souhaite profiter de la tribune qui lui était offerte pour lancer un message fort. Et c’est précisément ce que le poids super-léger originaire de Rosemont a réussi.

Affrontant le rival le plus expérimenté de sa jeune carrière, il a dominé Miguel Zamudio avant de l’emporter après l’abandon de ce dernier au huitième round, samedi soir au Centre Vidéotron, en demi-finale du gala de boxe d’Eye of the Tiger Management mettant en vedette Simon Kean. Ce dernier l'a aussi emporté.

Germain (14-0, 7 K.-O.) a envoyé Zamudio (40-11-1) au plancher dans les derniers instants du septième assaut et après que l’arbitre Michael Griffin se soit informé de son état de santé, le Mexicain a décidé de retourner dans l’arène. Les hostilités ont cependant ensuite été de très courte durée, puisque Zamudio semblait éteint et son coin a jeté l’éponge après 56 secondes.

Même si « G-Time » avait facilement contrôlé tous les rounds du combat jusqu’au moment de l’interruption, il a jugé qu’il aurait pu en finir rapidement et a même eu de durs mots à son sujet.

« Je ne suis pas vraiment satisfait, a lancé Germain. Je suis souvent critique [envers] moi-même et je me donne une note de 6 ou 6,5 sur 10. J’aurais pu vraiment mieux faire. En défense, c’était correct, je ne mangeais pas de coups, mais en attaque, j’aurais pu mieux choisir mes coups. »

Le Montréalais a vite mis de la pression sur le Mexicain avec son jab, parvenant même à le couper légèrement sous l’œil droit dès le premier round. Son travail avec sa main avant a ensuite porté ses fruits dès la troisième reprise, sa droite touchant régulièrement la cible.

Les coups en puissance ont continué à faire mouche au fur et à mesure que le duel avançait, Zamudio encaissant sa part de gauches et de droites au cinquième round et cela ne semblait alors plus une question de temps avant que Germain ne parvienne à mettre fin au carnage.

« Je savais qu’il était tough, parce qu’il ne s’était pas fait arrêter par de bons boxeurs et tout ce qu’il m’a montré, je m’y attendais, a ajouté Germain. Je savais qu’il était capable de rivaliser avec des boxeurs de la scène mondiale, mais jamais au point de me mettre dans le pétrin.

« Comme je l’ai mentionné, j’aurais aimé mieux choisir mes coups. C’est d’ailleurs un de mes problèmes depuis que je suis passé chez les professionnels. Mais d’un autre côté, Zamudio est venu ici pour survivre. Il frappait, mais jamais assez pour se compromettre et s’exposer. »

Aspirant obligatoire à la ceinture du Commonwealth depuis sa victoire sur Cam O’Connell en février dernier à Shawinigan, Germain espère maintenant mettre la main sur ce titre mineur, ce qui lui permettrait de se tailler une place parmi les aspirants chez les super-légers du WBC.

Martel se retire sur une note positive

Disputant le dernier combat de sa carrière, le boxeur de Québec Éric Martel-Bahoéli a conclu cette dernière de la meilleure des façons en battant Hector Aguilar par arrêt de l’arbitre à 1:12 du premier round, après que le coin du faire-valoir mexicain eut judicieusement jeté l’éponge.

« Tout ce que je peux vous dire, c’est merci, a lancé en sanglots celui qui effectuait son dernier tour de piste en l’honneur de son frère d’armes David Whittom décédé le 16 mars près de dix mois après avoir été plongé dans un coma à la suite d’un duel disputé au Nouveau-Brunswick.

Également de retour dans le ring pour la première fois depuis sa dure défaite devant Adam Braidwood en février 2017 au Centre Vidéotron, Martel-Bahoéli (12-7-1, 8 K.-O.) a juré que l’heure de la retraite était venue. Son entraîneur de toujours François Duguay n’était d’ailleurs pas dans son coin, lui qui a dit à RDS.ca plus tôt cette semaine qu’il ne cautionnait pas ce choc.

« Ce dernier combat m’a donné la possibilité de repartir sur des bases solides et de travailler positivement sur le reste de ma vie, a ajouté l’athlète âgé de 36 ans. À un moment donné, ça vient de finir et il ne faut pas étirer la sauce. Je n’irai pas la réchauffer au four à micro-ondes. »

Makhmudov, Sabirov et Akhmedov en mettent plein la vue

La filière russophone d’EOTTM et InterBox a offert un spectacle très haut en couleur, alors qu’Arslanbek Makhmudov, Nurzat Sabirov et Sadriddin Akhmedov ont remporté leur combat respectif en infligeant de sévères corrections que leurs adversaires ne sont pas prêts d’oublier.

À son premier duel sous ses nouvelles couleurs, Makhmudov (2-0, 2 K.-O.) n’a fait qu’une bouchée du Mexicain Christian Larrondo (4-4-1), l’arbitre Albert Padulo fils ne mettant que 46 secondes avant de décider d’arrêter le carnage. Du haut de ses 6 pieds 6 pouces, Makhmudov a néanmoins eu amplement le temps d’atteindre son adversaire avec plusieurs claques au menton.

De son côté, Sabirov (5-0, 5 K.-O.) a effectué un travail de démolition sur le Tchèque Stanislav Eschner (8-9-1) avant de l’achever avec un vicieux coup au corps, tandis qu’Akhmedov (1-0, 1 K.-O.) a réussi ses débuts dans les rangs professionnels en expédiant pratiquement le pauvre Tony Barreras (1-2) sur la table des descripteurs à la télévision avec une frappe au visage. Le Kazakh était précédemment parvenu à envoyer le Mexicain au tapis avec son premier coup de poing.

Thibault et Drolet comblent les leurs

Les favoris de la foule Vincent Thibault (4-0, 2 K.-O.) et Clovis Drolet (6-0) ont profité de leur première présence dans leur ville natale pour signer des victoires qui ont comblé les leurs.

Thibault, de Charlesbourg, a battu Arturo de la Cruz (5-9) par arrêt de l’arbitre à 2:29 du 3e round, alors que Drolet, de Beauport, a vaincu Sergio De Leon (7-3) par décision unanime (60-54, 60-54 et 60-54). Thibault a terrassé de la Cruz, qui n’avait pas respecté la limite à la pesée, d’une puissante gauche au visage et Drolet a tout fait sauf passer le knock-out à De Leon.

En lever de rideau, Dave Leblond (2-4), de Thedford Mines, n’a pas été en mesure de venger la défaite par décision majoritaire qu’il avait subie contre Whitney Baille (6-0) en octobre dernier en s’inclinant cette fois par décision unanime (60-54, 58-56 et 58-56). Le boxeur lavallois a encore eu le dessus grâce à la plus grande rapidité de ses mains et la qualité de ses esquives.

Le concitoyen de Leblond, Sébastien Roy (3-0) a quant à lui eu plus de veine en battant le Mexicain Rodolfo Lopez (6-4) par décision unanime (40-36, 40-36 et 40-36). Chaque boxeur a réussi à ébranler l’autre au premier round, mais Roy – qui profitait de l’appui inconditionnel de bruyants partisans – a ensuite dominé l’affrontement grâce à des coups nettement plus précis.

Finalement, Kim Clavel (3-0, 1 K.-O.) s’est offert sa première victoire avant la limite depuis le début de sa carrière en battant Ana Karen Compean (0-3) 43 secondes seulement après le début du combat. La Mexicaine s’est rapidement retrouvée dans les câbles et voyant qu’elle ne se défendait plus, l’arbitre Steve St-Germain a décidé qu’il était temps qu’elle rentre au vestiaire.

Par ailleurs, les débuts professionnels d’Ariane Goyette devront malheureusement attendre, puisque les résultats des examens médicaux de son adversaire manitobaine Samantha Johnson ne se sont pas avérés concluants aux yeux de la Régie des alcools, des courses et des jeux.