Le massacre de Brooklyn n’a pas eu lieu comme prévu et personne n’a perdu la vie. Mais il y a eu un blessé qui souffre aujourd’hui d’une commotion cérébrale.

Il est peut-être arrogant dans ses gestes et paroles. Il est peut-être hautain face au monde entier, mais il sait boxer le Monsieur. Je croyais que Dominic Breazeale ne ferait pas le poids face à Deontay Wilder, mais je n’avais certes pas prévu cet électrisant knock-out dès le premier round.

Le coup a été si puissant, si percutant, si dur qu’on a pu entendre le bruit du choc dans les premières rangées du Barclays Arena.

Wilder a réussi en moins de trois minutes, ce qu’Anthony Joshua n’a pu faire avant le septième round contre le même pugiliste. Cela remet donc en question, qui est le meilleur : Joshua ou Wilder?

Mais Wilder n’est pas sorti indemne de cet affrontement. Même si le match n’a duré que 2 minutes et 17 secondes, le champion s’est blessé au bras gauche. Il prétend qu’il n’y rien de grave, qu’il s’agit simplement d’une élongation musculaire et qu’il sera en mesure de combattre en septembre prochain.

La table est maintenant mise pour un affrontement entre les deux monarques. Où... quand et comment... personne ne le sait. « C’est une question de négociations entre beaucoup de monde... le clan de Joshua et celui de Tyson Fury », soutient Wilder.

Pas de casse

Il n’y a pas eu de casse comme on le prévoyait. Au contraire, tout s’est bien passé et les deux hommes se sont donné l’accolade. C’est Wilder qui s’est avancé le premier. Quand on lui a demandé ce qu’il avait dit dans l’oreille de Breazeale, il a répondu : « Que je l’aimais. » Il n’a pas trop voulu élaborer les menaces d’avant-combat. Il est même allé parler à Mauricio Sulaiman, le président du WBC, je suppose, pour s’excuser pour ses propos d’avant-combat.

Au lieu de Breazeale c’est plutôt le gros Luis Ortiz qui est venu mettre son nez dans le portrait et a dit quelques mots. Pourquoi au juste... je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que c’est Ortiz qui a refusé 7 millions $ pour affronter Wilder pendant que Breazeale acceptait de se mesurer au champion pour la modique somme de 1,2 million $. Par la suite, il a compris qu’il avait fait une erreur et qu’il était prêt à l’affronter, mais il était trop tard, Breazeale avait déjà été choisi. Il n’est pas vite en calcul mental le Cubain.

Une certaine tension existait entre les deux hommes. Elle était palpable dès les premiers instants, quand l’arbitre Harvey Dock a demandé aux deux adversaires de toucher les gants. Breazeale a été hésitant pendant que Wilder présentait les siens.

Maintenant que Wilder a inscrit sa 41e victoire en carrière, il rejoint donc Hassim Rahman au 15e rang des meilleurs cogneurs poids lourds. Il vient donc de dépasser Michael Moorer et Vitali Klitschko, installés en 16e place.

Mais il est encore loin des 68 K.-O. enregistrés par le gros George Foreman. Je vous fais grâce des 69 mises hors de combat par l’homme de cirque Primo Carnera, dont plusieurs de ses victoires ont été arrangées par la pègre américaine.

Qui sera le suivant?

Qui sera le prochain adversaire de Wilder? Lui-même l’ignore. Naturellement, il y a Joshua et Fury dans le portrait, mais les négociations sont longues et ardues. Wilder a toujours dit qu’il n’accepterait rien de moins que 50 % des profits pour affronter Joshua et il prétend qu’il ne changera pas d’idée. Quant à Fury, il n’a pas l’air à trop s’en faire, se concentrant sur son entraînement en vue de son prochain combat contre Tom Schwarz, le 15 juin prochain au MGM Grand, à Las Vegas. Samedi soir, il était allé encourager son ami Billy Joe Saunders, qui a été couronné champion des super-moyens.

Qui reste-t-il? Dillian Whyte, son premier aspirant. Il se bat le 20 juillet prochain contre Oscar Rivas, en Angleterre. Whyte, tout comme Breazeale, est une victime de Joshua, passé K.-O. au 7e round.

Luis Ortiz? Il l’a déjà vaincu par arrêt de l’arbitre au 10e round en mars 2018.

Adam Kownacki (19-0, 15 K.-O.)? Je ne donnerais pas cher pour sa peau.

Joseph Parker (25-2, 19 K.-O.)? Pas dans la même classe que Wilder.

Kubrat Pulev (27-1, 14 K.-O.)? Il a 38 ans et est usé à la corde. C’est une ex-victime de Wladimir Klitschko.

Alexander Povetkin (34-2, 24 K.-O.). Vient de subir la défaite contre Joshua en septembre dernier. Auparavant, avait été la victime par décision de Wladimir Klitschko.

Oscar Rivas (26-0, 18 K.-O.)? Son tour viendra, mais auparavant, il lui faudra disposer de Whyte.

Votre choix du prochain rival de Wilder est aussi bon que le mien. Ce que je voudrais, c’est enfin un match entre Wilder et Joshua, sinon, un duel entre Wilder et Fury. Je ne vois personne d’autre qui pourrait lui enlever sa couronne du WBC à court terme.

Quelques statistiques

Deontay Wilder est le 29e champion à porter la couronne WBC. Le premier avait été Sonny Liston, en 1963

C’était la 145e fois que le titre WBC des poids lourds était en jeu.

La fiche de Wilder en matchs de championnat est maintenant de 9-0-1, 8 K.-O. Il est champion depuis le 17 janvier 2015, après avoir battu Bermane Stiverne par décision.

Son surnom de « Bronze Bomber » est en hommage à l’ex-champion Joe Louis, « Brown Bomber », natif de l’Alabama, tout comme Wilder. Toutefois, Louis a quitté l’Alabama pour aller vivre à Detroit.

En Angleterre

Pendant ce temps, en Angleterre, Saunders (28-0, 13 K.-O.) est redevenu champion. Aujourd’hui, il coiffe la couronne WBO des super-moyens, à la suite de son triomphe par décision sur un

plombier du nom de Shefat Isufi. Les pointages ont été de 117-111, 118-110 et 120-108. Le pointage de120-108 est celui du juge montréalais Benoît Roussel.

Ce fut un match comme Saunders nous a habitués. Par moment, on aurait dit que c’était une répétition de son duel contre David Lemieux, en décembre 2017.

Saunders, ex-champion WBO des poids moyens, ajoute donc une deuxième plume à son arc, maintenant qu’il règne en roi sur les super-moyens de la WBO. Combien de temps pourrait-il conserver cette couronne? Pas tellement longtemps, si on se fie que deux des champions sont Saul « Canelo » Alvarez et Callum Smith.

La décision venait à peine d’être rendue que déjà Saunders défiait Smith, le co- détenteur de la ceinture de la WBA et soulignait qu’il voulait unifier les titres au plus vite.

Bonne chance, mais je vous le dis tout de suite. Ne manquez pas une sortie si jamais vous voyez que Saunders est à l’affiche. Ses combats sont loin d’être des plus excitants.

Attention à Joe Joyce

Souvenez-vous du nom de Joe Joyce, un Britannique que vient de remporter sa 9e victoire professionnelle en éclipsant le vétéran Alexander Ustinov, en trois rounds.

Joyce (9-0, 9 K.-O.) faisait les frais de la demi-finale mettant en vedette Saunders et il n’a pas manqué de se mettre lui-même en évidence.

Fort d’une brillante carrière amateur, Joyce a été médaillé d’argent aux Jeux olympiques de 2016, à Rio, ayant perdu de justesse en finale aux mains du Français Tony Yoka.

Même s’il n’a que neuf victoires à sa fiche, Joyce a tout de même défié le triple champion Joshua, qu’il voudrait rencontrer avant la fin de l’année.

C’est ce même Joyce qui avait passé le knock-out au 6e round à Bermane Stiverne, en février dernier.

Personnellement, j’aimerais bien voir un tournoi entre Joyce, Daniel Dubois, Yoka, et Arslanbek Makhmudov. Tout un feu d’artifice.

Spence dit oui

Maintenant que l’IBF a décidé de laisser tomber le match que devait livrer « Canelo » (52-1-2, 35 K.-O.) à Sergiy Derevyanchenko, ce dernier a décidé de lancer un défi à Errol Spence fils (25-0, 21 K.-O.) et de l’affronter à un poids déterminé.

Spence, le champion IBF des mi-moyens serait capable d’augmenter son poids aux alentours de 160 livres et livrer combat à « Canelo ».

Déjà, une offre de 20 millions $ est sur la table pour Spence pendant que « Canelo » a toujours ses 35 millions $ en vue. On s’en reparle.

Bonne boxe!