Adonis Stevenson n‘est pas passé à côté de sa chance, qui aurait pu être la seule de sa carrière.

Sa victoire foudroyante face à Chad Dawson donne une dose d‘énergie à la boxe québécoise, qui était un peu plus morose depuis que Lucian Bute et Jean Pascal ont perdu leurs titres mondiaux respectifs. C‘est du moins l‘opinion des gens rencontrés en bordure du ring après le combat, tant Jean Bédard d‘Interbox que Camille Estephan de Eye of the Tiger Management.

Après la conférence de presse, Yvon Michel avait tout du joueur qui a misé gros, et qui a aussi gagné gros. Le promoteur n‘est pas sûr de couvrir ses frais pour le combat de samedi soir présenté devant plus de 6000 spectateurs. Mais comme l‘a bien résumé Stevenson, la suite se résume à « Money, money, money! »

Yvon Michel croit qu‘avec Stevenson, il a maintenant « le gros bout du bâton » dans ses négociations avec le puissant et influent télédiffuseur américain, et que cela se reflétera sur l‘ensemble des boxeurs sous son giron. « C‘est nous qui déciderons de la date et de l‘adversaire et je peux aussi par exemple imposer un boxeur comme David Lemieux. »

Toujours en bordure du ring, Andre Ward était épaté par la prestation de Stevenson. Ward a été ciblé par le Québécois comme adversaire potentiel, tout comme Carl Froch et Bernard Hopkins.

Un choc

Pour revenir au combat, je suis encore renversé par l‘onde de choc qu‘a créée la gauche de Stevenson au 1er round. Le Centre Bell a littéralement été soulevé. On savait que Stevenson pouvait cogner. On savait que Dawson pouvait être vulnérable. Mais JAMAIS on aurait pu envisager pareil scénario! Même Darnell Boone a duré plus longtemps que Dawson.

En coulisses, certains disaient que l‘arbitre Michael Griffin aurait dû permettre au champion de poursuivre le combat. Mais les reprises démontrent que Dawson était encore sous le choc. Et le promoteur Gary Shaw a jugé que la décision rendue par l‘arbitre était appropriée.

Avant de s‘effondrer, Chad Dawson m‘avait laissé une bonne impression. Hargneux, bon jab. Mais le poulain de Javon Hill aura été plus brillant, en variant ses attaques au corps et à la tête avant de trouver l‘ouverture parfaite.

Somme toute, il fallait y être pour le vivre. C‘était une impressionnante soirée de boxe même si quelques duels (dont celui de Gamboa) n‘ont pas répondu aux attentes. Une soirée prestigieuse par les 2 derniers combats, mais aussi par les invités de marque sur le parterre (mon coup de coeur va à l‘actrice Jennifer Lawrence, gagnante de l‘Oscar de la meilleure actrice), 50 Cent, GSP, Eric Gagné, Aleksandra Wozniak, et bien d‘autres.

Des notes positives pour Didier Bence, très convainquant face à Eric Barrak (à qui je donne une note négative pour sa tentative de coup de tête), David Lemieux à la hauteur des attentes et pas blessé, et Sébastien Bouchard qui a livré une bonne bagarre efficace à Francesco Cotroni pour obtenir la victoire par décision unanime.

Enfin, j‘ai eu l‘occasion de bavarder avec Pier-Olivier Côté. Il espère revenir à la boxe un jour mais il ignore à quel moment il pourra le faire. Il souffre d‘un dérèglement des glandes surrénales qui fait qu‘il ne peut permettre à son corps de grimper en température. Il dit avoir traversé des moments difficiles. Il occupe un autre type d‘emploi en attendant de revenir un jour à la boxe.