Il y a 13 ans, le 5 mars 1998, un homme d’affaires jusque là inconnu dans le monde de la boxe, sauf pour l’ex -arbitre Guy Jutras, serrait la main à Yvon Michel, déposait 5 millions de dollars dans un compte de banque et fondait ce qu’on appelle encore aujourd’hui : INTERBOX.

Depuis longtemps, Yvon Michel mijotait son plan d’action. Stéphane Larouche serait son entraineur principal et tous les boxeurs sous contrat avec Interbox seraient rémunérés comme des employés journaliers, c‘est-à-dire avec un salaire à chaque semaine, un endroit pour loger et même une voiture pour certaines des têtes d’affiches.

Parmi les (stars) de la nouvelle organisation, il y avait Stéphane Ouellet, Eric Lucas, et Dale Brown.

Il s’en est passé des choses au cours de ces treize années. D’ailleurs, Interbox d’aujourd’hui n’est plus ce qu’Interbox était en 1998. Plus de jounalier payé à la semaine. Plus de logement. Plus de voiture de location. Non… Chacun a un contrat individuel.

Aujourd’hui, c’est comme si la compagnie s’était scindée en deux. Il y a Interbox et le nouveau bébé GYM, fondée en 2004 encore par Yvon Michel. La lutte est féroce entre les deux, mais depuis quelque temps, il semble y avoir une accalmie.

EN FAILLITE

C’est à la suite d’une énorme tension entre Hans Mulhegg et Yvon Michel que GYM a été créé. En 2004, Mulhegg a préféré se réfugier sous la loi de la protection des faillites plutôt que de céder les rennes à Yvon Michel, qui avait déjà fait une proposition d’achat.

Mulhegg ne voulait absolument pas que la compagnie dans laquelle il avait supposément perdu près de 5 millions de dollars se retrouve entre les mains de son ex directeur général.

Finalement, c’est Eric Lucas qui s’est porté acquéreur d’Interbox, grâce aux précieux conseils de son conseiller financier Jean Bédard, qui dirige de main de maitre Interbox encore aujourd’hui.

Voyant qu’Interbox lui glissait des mains en lui refusant un délai pour trouver ses nouveaux partenaires, Yvon Michel créa donc GYM en compagnie de Dino Marchitello, flanqué des commanditaires Budweiser, Loto Québec, le Casino de Montréal, le Casino de Hull et TVA, en aout 2004.

ANNEE DÉSASTREUSE
2003 a été l’année la plus désastreuse et celle qui devait éventuellement mettre Interbox en faillite. Le tout avait commencé en 2001 quand Stéphane Ouellet avait lamentablement failli à la tâche à Las Vegas contre Omar Sheika. Peu préparé et sans désir de vaincre, Ouellet s’était avoué vaincu au 2e engagement. D’ailleurs, c’est après ce revers que le Poète avait décidé de prendre sa retraite et de revenir trois ans plus tard, en 2004, pour se faire assommer dès le premier engagement par Joachim Alcine.

Et c’est en 2003 que le tout a basculé. Ce fut tout d’abord le vol manifeste de la décision à Markus Beyer, en Allemagne aux dépens d’Eric Lucas. Puis ce fut cette bêtise de Leonard Dorin qui se présenta sur la balance au dessus de la limite de poids pour son combat de championnat contre Miguel Callist, en Roumanie. On a toujours prétendu que ce désistement de la part de Dorin avaitd couté près de un millions de dollars à Interbox.
C’est à partir de la que le verre a débordé et que Hans Mulhegg a décidé de fermer son compte. Il mit Interbox en vente et voyant que les choses trainaient en longueur, il décida d`être protégé par la loi sur les faillites. Et c’est là qu’Eric Lucas est devenu le Grand Manitou d’Interbox.

TOUT CELA POUR 100 000 $

C’est à la mi-mars 2004 que j’ai constaté que mon nom apparaissait sur la requête de faillite et d’insolvabilité d’Interbox pour un montant de 3 500 $.

Alors j’ai compris que les choses allaient de mal en pis. Mais un peu comme Superman, Eric Lucas est venu à la rescousse et a pris Interbox en mains, grâce surtout à Jean Bédard et en arrière-plan, la Cage aux Sports.

Un montant de 100 000 $ était dû à Eric Lucas, suite à son combat contre Beyer en Allemagne. Ce fut donc sa mise de fonds pour devenir président d’Interbox, en plus de son implication comme publicitaire de la Cage aux Sports

Les temps ont été durs au tout début, mais aujourd’hui, on peut se vanter d’être la deuxième meilleure ville de boxe en Amérique du nord, grâce à Interbox et à GYM.

LES ROUMAINS

L’entrée en scène de Lucian Bute d’Adrian Diaconu et Leonard Dorin a beaucoup aidé le groupe Interbox. Puis ce fut au tour de Benoit Gaudet, Jo Jo Dan et Sébastien Gauthier de se greffer au premier groupe.

Durant ce temps, GYM misait sur des jeunes tels Joachim Alcine, Jean Pascal et plus récemment David Lemieux, en passant par Antonin Décarie et les autres.

Aujourd’hui, la paix semble être revenue au sein des deux organisations et non seulement Montréal, mais tout le Québec sont devenus des centres nerveux que les Américains apprécient, eux qui détiennent toujours les cordons de la bourse des combats les plus spectaculaires mais aussi les plus onéreux.

Je vous ai donné ici un simple résumé des événements qui se sont passés au cours des treize dernières années.

Il y a eu, un peu comme la bourse, des hauts et des bas. Mais présentement, nous sommes dans un cycle haussier. Donc aussi bien en profiter. Mais dites-vous bien que n’eut été de Hans Mulhegg, il y a de cela 13 ans, je me demande si la boxe serait en aussi bonne santé aujour’hui chez nous ?

Bonne boxe.