J’aurais tant voulu!
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:17 mardi, 6 nov. 2012. 17:48Au moins j’avais raison à 50 %. Lucian Bute n’a pas perdu contre Denis Grachev. Oui… Il a gagné, mais pas comme je l’aurais voulu.
J’aurais tant voulu qu’il gagne par K.-O. Au 4e si possible…
J’aurais tant voulu qu’il s’éloigne des câbles…
J’aurais tant voulu qu’il garde ses mains un peu plus hautes…
J’aurais tant voulu qu’il lance plus d’uppercuts. Vous savez, cet excellent coup de la gauche dans la région du foie.
C’est difficile de ne pas aimer Lucian Bute. Il est si gentil, si… pas comme les autres.
Même s’il ne l’a jamais laissé paraître… Lucian avait énormément de pression sur les épaules. Une défaite et c’était pratiquement la fin d’une brillante carrière. Même Jean Pascal et Adonis Stevenson, qui étaient assis juste derrière moi l’acclamaient au cours de son combat. Pour quelle raison? Votre opinion est aussi bonne que la mienne.
J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Lucian et son entraîneur Stéphane Larouche sur les ondes du 98,5 FM après l’affrontement et les deux n’étaient pas tout à fait d’accord sur la performance du premier.
« Plusieurs fois, Lucian s’est fait prendre le long des câbles…? »,
aie-je fait remarquer lors de l’interlocution. « C’est vrai, de répondre Larouche. Mais chaque fois, Lucian en est sorti vainqueur. Il a donné plus de coups qu’il en a reçus.
D’accord… Mais Dennis Grachev, ce n’est pas Carl Froch.
FROCH A VU LE COMBAT
D’ailleurs, Froch a pu visionner ce combat et il n’a pas tardé à dire : « Je ne suis pas impressionné du tout! Par contre il faut comprendre que Bute remontait sur le ring pour la première fois depuis sa défaite contre moi. Donc, il fallait s’attendre à une telle performance. Maintenant qu’il a repris confiance en lui-même après ce triomphe… Allons-y avec notre revanche Je suis confiant que même devant les siens au Canada, je sortirai victorieux.»
Pour le moment, Froch se prépare en vue de son combat contre Yusaf Mack, le 17 novembre prochain devant les siens à Nottingham, alors que son titre IBF des super-moyens sera en jeu.
CE QUI ME DÉRANGE
Ce qui me dérange, c’est que Lucian a utilisé la même stratégie qu’il avait en tête lors de sa rencontre contre Froch en mai dernier.
Vous connaissez l’issue de cette rencontre. Et justement à cause de cette copie conforme, j’aimerais voir Lucian livrer un autre combat avant de finalement monter sur le ring contre le Cobra.
TOUJOURS POPULAIRE
N’allez pas croire que Bute a été ridiculisé par Grachev. D’ailleurs, j’ai scoré le combat 118–110 en sa faveur.
Jean Pascal m’a demandé de lui montrer mon score, avant que l’annonceur maison rende la décision officielle.
Il a quelque peu froncé les sourcils. Mais il a tout de même avoué que lui aussi avait Bute vainqueur. Peut-être pas par une aussi forte marge, mais quand même Bute, victorieux. Stevenson a approuvé ce triomphe.
Au moins, il y a un juge qui a vu comme moi. Les deux autres ont opté pour des pointages de 115/113 et 116/114.
Ce qui m’a plu, c’est que le Centre Bell était rempli à craquer. On a même ouvert les derniers gradins du haut quelques heures avant le début des hostilités. C’est donc dire qu’en dépit de cette défaite contre Froch, Lucian Bute demeure un grand favori dans le cœur des amateurs de boxe.
VENU POUR SE BATTRE
C’est Jean Bédard, le maître d’œuvre de la soirée, qui déclarait après la rencontre que : « Ce Grachev est venu pour se battre… »
Entièrement d’accord avec lui. Alors que Bute terminait le combat avec le visage meurtri et une coupure à un œil, Grachev ne montrait pratiquement aucune séquelle du combat qui a pourtant eu ses moments forts, surtout après le troisième engagement.
En farce, j’ai dit que la peau de Grachev ressemblait à du cuir de Cadillac et que son menton était aussi dur que le granite d’une pierre tombale.
Tout au long de la soirée, le Russe en a mangé des coups. En tout cas beaucoup plus qu’il en a donné. Mais en aucun temps, exception faite du 12e engagement alors que Lucian y est allé à fond de train, il n’a bronché ou montré des signes de déséquilibre.
Si vous n’étiez pas au Centre Bell, je le répète, vous avez raté une bonne soirée de boxe.
MÊME BLESSÉ
Même perdant et royalement amoché au visage et à une main, Sébastien Gauthier a tenu à jouer son rôle d’analyste à la radio. Une demi-heure plus tôt, il avait été déclaré perdant par TKO/8 par l’arbitre.
L’entraîneur Francois Duguay faisait aussi partie des analystes, tout comme Jeremy Filosa du 98,5.
Disons que nous n’avons pas eu trop de divergence d’opinion sur l’issue des combats, exception faite de la carte de pointage de Jeremy qui était de 114/114, donc un verdict nul entre Bute et Grachev.
Pour revenir à Grachev, il était mécontent de la décision. Il ne s’est pas gêné pour dire que si le combat avait eu lieu aux États-Unis, il serait sorti victorieux.
Je ne le crois pas. Il pourra toujours se vanter qu’il a réussi à faire 12 rounds face à un ex-champion mondial, mais il n’a pas gagné ce combat.
LES AUTRES FAITS SAILLANTS
Pour un boxeur de 40 ans, Renan St-Juste mérite une médaille de bravoure. C’est vrai qu’il a perdu par abandon au 7e engagement contre le vétéran Allan Green.
Utilisant son fameux crochet de gauche, St-Juste est parvenu à envoyer Green au tapis au 5e engagement au grand plaisir de la foule. Mais il n’a pu continuer dans cette veine contre un rival beaucoup plus gros que lui.
Il y a aussi Mikaël Zewski qui n’a pas lésiné sur le ring du Centre Bell. Ce jeune pugiliste de Trois-Rivières est un diamant à l’état brut. D’ailleurs, il n’a pris que 23 secondes pour disposer du remplaçant de dernière minute, Cesar Chavez. Une combinaison un-deux et le tour était joué. Zewski conservait sa fiche vierge même sans avoir eu à suer à grosses gouttes.
Ce Zewski fait exactement le contraire des autres boxeurs. La plupart tentent de faire de leur mieux dans le but d’aller se battre un jour à Las Vegas. Zewski, lui, est déjà une vedette de la ville qui ne dort jamais, où il avait livré ses trois derniers combats avant de finalement revenir au Québec pour cet affrontement.
Dans l’ensemble, une belle carte de boxe, un Centre Bell rempli à craquer. Mais si seulement Lucian avait pu gagner par K.-O.
Cette soirée aurait été presque parfaite…
Bonne boxe.