C'est lui le "Magic Man"? Savez-vous quelle est la différence entre un lapin, un lièvre, un octopode et une pieuvre…?

Un lapin, ça court… Un lièvre, ça saute… Un octopode, ça accroche et une pieuvre, ca vous étreint et ça vous étouffe.

Mélangez tous ces animaux et vous avez le résultat suivant : Un boxeur du nom de Paulie Malignaggi. Celui qui se prétend le "Magic Man".

Je suis déçu… Non pire que cela! Je suis dégouté… Je ne peux pas m'imaginer que les dirigeants de l'IBF ont fêté ce triomphe de leur porte-étendard.

Quand je pense que certains scribes américains comparent Malignaggi à Willie Pep, le cœur me lève.

J'ai ressenti le même dédain que lorsque Éric Lucas a perdu aux mains de Markus Beyer en Allemagne il y a quelques années. De la frustration, c'est presque devenu de la colère.

Ce n'est pas que j'accepte mal la défaite de Hermann Ngoudjo. C'est que je n'accepte pas la victoire par décision unanime de Paulie Malignaggi, surtout pas par un pointage de 117/111.

Un tel pointage de la part du juge Al Bennett devrait obliger la régie du New Jersey de lui passer un test d'urine. Il devait être certainement sous l'effet de quelque chose pour allouer un tel pointage à son champion de paille.

Yvon Michel avait raison

Dans le fond, c'est Yvon Michel, le gérant de Ngoudjo qui avait raison. Lorsqu'il a appris que les trois juges et l'arbitre seraient tous des Américains, il n'a pu s'empêcher de souligner : "Il aurait été tout a fait normal que la Régie du New Jersey utilise au moins deux juges de l'extérieur de l'Amérique du Nord. Surtout que ces gens là viennent tous de la région ou tout près du New Jersey."

Personnellement j'avais opté pour une victoire de Ngoudjo par la marge de 115/113. Mais je me disais que j'avais peut-être été trop partisan. Mais je voyais quand même Ngoudjo être couronné champion.

Pour moi, la performance de Malignaggi a été une vraie honte pour la boxe. Comment peut-on favoriser un champion qui refuse de se battre?

Durant tout le combat Paulie a couru à reculons. Il a accroché, il s'est sauvé refusant de se battre en corps à corps. Bref, il a conservé sa couronne avec un jab et un uppercut et de l'accrochage.

Et vous savez quoi ? Certains sites américains prétendent que Malignaggi en a fait assez pour gagner… Quoi… Vite amenez-moi les sels…

Il n'y a pas que les trois juges qui ont fait la vie dure à Hermann. Que penser du travail de l'arbitre Allan Huggins. Durant tout le combat, il a passé son temps à critiquer la façon de s'agripper de Ngoudjo. Il ne l'a jamais lâché des yeux pendant les douze assauts. Pourtant, il était évident que c'était le champion qui retenait le plus.

Et que penser aussi des deux arrêts de l'arbitre pour permettre au champion de lacer ses souliers à pompons en cinquième et onzième reprises. Ces deux repos ont permis à Malignaggi de reprendre son souffle au moment où Herman y allait à fond de train.

Enfin, pour les besoins de la cause, disons que Ngoudjo a été le plus offensif des deux boxeurs. Il a donné des coups plus percutants que le champion. Il lui a ouvert l'œil gauche en quatrième reprise et en septième, il s'est même payé le luxe d'ébranler quelque peu le Magic Man.

Un fait demeure. Malignaggi était beaucoup moins arrogant à la fin qu'au début du combat. Il a même admis que ça n'avait pas été sa meilleure performance. Mais il était certain tout de même d'avoir remporté la victoire. "J'ai un cœur de Lion", a-t-il lancé. "Si vous ne m'envoyez pas au tapis, je vais rester en place. Il a été un aspirant respectable et il s'est bien battu. Il m'a ébranlé un petit peu pendant le septième round, mais rien de plus." Vite allez chercher le violon…

Donc, mon Hermann, reviens à Montréal la tête haute.

Toi, tu ne savais pas que tu devais vaincre le champion, son organisation et peut-être des membres de sa famille. Un jour, ce sera ton tour