Andy Ruiz ressemblait beaucoup plus à Butterbean qu’à un champion mondial de boxe quand il s’est présenté sur le ring de l’aréna Diriyah, en Arabie Saoudite. On aurait dit un portier de club montréalais dans les bonnes vieilles années 50.

Malgré cette apparence, ce semblant de tablier bien ancré à l’abdomen, l’Américain d’origine mexicaine devait être pris au sérieux. Anthony Joshua connaissait bien sa force de frappe pour l’avoir goutée six mois plus tôt.

 

Dire que le combat a été excitant au possible serait mentir. Mais pour le vrai amateur de boxe, la performance de Joshua a prouvé hors de tout doute que la science de ce sport l’emportait sur la force brute.

 

Pratiquement jamais au cours de la rencontre, Joshua nous a montrés des corps à corps furieux comme le faisait si bien jadis Mike Tyson. Non il s’est tenu le plus loin possible de son rival. La méthode frappe et court était de mise. Frustré, Ortiz n’a jamais pu dégainer solidement.

 

Les juges ont bien vu le combat. Benoit Roussel et Glenn Felddman n’ont donné que deux rounds à Ruiz tandis que Steve Gray ne lui en allouait qu’un seul.

 

Il veut une trilogie

 

Après sa défaite, Ruiz a suggéré un troisième match contre le monarque qui reprenait son dû.

 

Il ne l’aura pas! Deontay Wilder, Tyson Fury et Dillian Whyte, sont en avance sur lui.

 

À la suite de cette performance,  on peut affirmer que Joshua n’a rien d’un Lennox Lewis, ni d’un Mike Tyson. Par moment, il a dansé comme un papillon, mais il n’a jamais dardé comme une abeille, comme le disait et faisait si bien  le Grand Muhammad Ali.

 

Un fait demeure, ce match ne sera pas en lice pour le combat de l’année.

 

Joshua est un bon boxeur. Sa science de boxe fondamentale est de bonne qualité, mais il n’a pas le charisme d’un Deontay Wilder ou d’un Tyson Fury. D’ailleurs, je n’hésiterais pas à favoriser Wilder, dans un match entre les deux hommes. Et il est pratiquement assuré que les deux se rencontreront en 2020. Où… et quand… reste à fignoler.

 

On ne saura jamais combien d’amateurs ont visionné ce match, car DAZN ne dévoile pas ses chiffres. Ce que j’espère, c’est que DAZN ait fait mieux que la dernière rencontre entre Deontay Wilder et Luis Ortiz qui n’a intéressé que 275 000 personnes sur le réseau Fox payant.

 

Whyte n’était pas dopé

 

L’UKAD a enfin fait connaitre le résultat du deuxième test d’urine de Dillian Whyte, à la suite de son match contre Oscar Rivas, en juillet dernier.  Il était temps. Heureusement que l’UKAD ne fait pas de test de grossesse…

 

Whyte a donc pu monter sur le ring à Ryad. Il pesait 271 livres, soit douze de plus que lors de sa victoire sur Oscar Rivas.  Il était évident qu’il n’était pas au meilleur de sa forme, mais il n’a eu aucune difficulté à remporter la décision sur le gros et grand Mariusz Wach, dont c’était  le quatrième revers dans ses six derniers combats.

 

À surveiller

 

Le poids lourd qui s’est le plus distingué dans ce gala est Filip Hrgovic (10-0-0—8/K.-O.), un jeune homme de 27 ans, natif de Croatie et vainqueur d’une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Rio, en 2016.  Il n’a fait qu’une bouchée du vétéran Eric Molina qui a dû abdiquer au troisième engagement.

 

Retenez bien le nom d’Hrgovic.  Il fait partie du groupe sélect des meilleurs jeunes aspirants chez les lourds, en compagnie de Daniel Dubois, Joe Joyce, Tony Yoka et Efe Ajagba, pour ne nommer que ceux-là.

 

Peut-être le combat le plus enlevant chez les gros hommes a été celui entre Michael Hunter et le quadragénaire Alexander Povetkin. Le tout s’est terminé par un verdict nul. Mais il faut admettre que pour un vétéran de 40 ans, le Russe a prouvé qu’il était encore capable de tenir son bout.

 

Charlo c. Canelo à 160 ?

 

Jermall Charlo est convaincu que Saul Alvarez reviendra à 160 livres pour livrer un combat et il est preneur. C’est du moins ce qu’il a déclaré à Jim Gray après sa victoire par T-K.-O. au 7e engagement sur Dennis Hogan.

 

Charlo passe le K.-O. à Hogan

L’Irlandais qui vit en Australie a constaté que Charlo n’était pas comme Jaime Munguia, son dernier tombeur.

 

Hogan est un super-mi-moyen naturel et cette fois il a décidé de graduer chez les poids moyens. Mal lui en prit, car Charlo a réussi à lui passer le K.-O., ce que personne d’autre avant lui avait réussi à faire.

 

Que fera Charlo en 2020?  Sa meilleure option serait d’unir les titres WBC et WBO en affrontant Demetrius Andrade. Le roi de la WBO ou bien encore en défiant Gennady Golovkin, le maitre de l’IBF.

 

Naturellement Charlo aimerait bien se mesurer à Canelo Alvarez, mais plusieurs doutent que ce dernier revienne combattre à 160 livres.

 

Alvarez est le roi des poids moyens, des super moyens et des mi-lourds.  Oubliez un affrontement avec Artur Beterebiev. Avec Dmitry Bivol, peut-être…

 

Canelo, qui était en Arabie Saoudite en compagnie de son épouse pour encourager son compatriote  Andy Ruiz, a plus de chance de poursuivre sa carrière à 168 livres, là où l’attendent Callum Smith, David Benavidez, Caleb Plant et Billy Joe Saunders. D’ailleurs, des négociations sont déjà en cours pour un affrontement contre Saunders en 2020.

 

Qui a volé le spectacle?

 

Alors que la boxe retournait au Centre Bell avec un grandiose spectacle, j’étais en ondes à RDS où, en compagnie d’Yvon Michel, on présentait le match de championnat entre Jermall Charlo et Dennis Hogan. Ce n’est donc que dimanche matin que j’ai pu visionner le gala de samedi soir.

 

ContentId(3.1351704):Boxe : David Lemieux remporte un combat électrisant contre Max Bursak par décision partagée
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Je pense bien que c’est David Lemieux qui a volé le spectacle, mais peut-être pas de la façon dont il l’aurait voulu. C’est de peine et de misère qu’il est parvenu à remporter la décision partagée sur Max Bursak en dépit de deux chutes au tapis.

 

Pour l’amateur, ce fut un très bon combat. En tout cas beaucoup mieux que celui entre Anthony Joshua et le gros Andy Ruiz.  Mais pour le partisan  de Lemieux, il est en droit de se poser des questions.

 

Max Bursak est loin d’être  un des meilleurs chez les super moyens.  Selon BoxRec, il vient au 29e rang et en temps normal, Lemieux aurait pu le démolir assez facilement. Mais après une absence du ring de 14 mois, il faut être conciliant.

 

Encore un combat ou deux et on verra bien si Lemieux est vraiment à son aise à 168 livres.

 

Ne partons pas en peur!

 

Le gros Russe Arslanbek Makhmudov (9-0-0—9/K.-O.) a continué sa destruction de ses rivaux et samedi soir c’est le gros Sam Peter qui a gouté à sa médecine. L’ex-champion mondial n’a duré que 2 m 23 devant le favori de la foule. Pour une cinquième fois en dix combats, il se faisait passer le K.-O.

 

ContentId(3.1351706):Boxe : Arslanbek Makhmudov ne fait qu'une bouchée de Samuel Peter
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Makhmudov est talentueux, c’est évident, mais il ne faudrait pas aller trop vite avec lui. Il a maintenant un gros nom sur sa liste de victimes.  Mais Peter n’avait que sa renommée, rien d’autre face à Makhmudov. Il est rendu au bout du rouleau. Et un de ces jours, il faudra bien venir à l’évidence que s’il continue à absorber des coups comme c’est le cas depuis les dernières années, il souffrira de séquelles à court ou long terme.

 

Maintenant, c’est le temps de permettre à Makhmudov d’augmenter la rivalité d’un cran, contre un rival qui n’est pas à moitié mort ou fatigué après avoir monté les trois marches qui le mènent au ring.

 

ContentId(3.1351705):Boxe : Simon Kean l'emporte par K.-O. au dernier round
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Kean a trimé dur

 

Pour la première fois de sa carrière, Simon Kean a pu puiser dans toute son énergie pour finalement venir à bout de l’ex-champion Siarhei Liakovich au dixième engagement. Jamais auparavant, Kean s’était rendu jusqu’au dixième round.

 

Naturellement, on peut dire que Liakovich est un ‘’has been’’ de 43 ans et qu’il en était seulement à son deuxième combat au cours des cinq dernières années, mais il reste qu’il aura permis à Kean de réussir un exploit personnel, lui permettant d’augmenter sa confiance en son talent.

 

Bonne boxe!