Au cours des mois de février et mars, j‘ai eu l‘occasion de prendre le pouls de l‘industrie de la boxe québécoise. Par un sondage anonyme de 25 questions remis aux boxeurs, entraîneurs, promoteurs, de toutes les organisations, médecins, gens de la Régie, arbitres, juges, j‘ai voulu avoir l‘opinion “de l‘intérieur”.

Sur les 85 enveloppe remises, j‘en ai reçu une cinquantaine par la poste. À mon avis, l‘échantillonnage est suffisant et permet d‘avoir un bon aperçu sur l‘état réel de la boxe au Québec.

Au niveau de la boxe, on a pu constater que Jean Pascal et Lucian Bute sont presque à égalité considérés comme le meilleur boxeur au Québec, avec un léger avantage pour Pascal. Cela, malgré l‘échec foudroyant de Bute il y a un an.

À Pascal on accorde aussi le titre de meilleur athlète. Alors que l‘on dit de Bute qu‘il partage le meilleur jab de la province avec Eleider Alvarez, et qu‘il compte sur le meilleur entraîneur en Stéphan Larouche (légèrement devant le polyvalent Marc Ramsay.) À ce sujet, Yvon Michel croit ainsi que « avoir un boxeur, je n‘hésiterais pas à le donner à Stéphan Larouche ou Marc Ramsay, car je serais confiant qu‘il peut l‘amener au maximum de son potentiel. »

La reconnaissance de Dierry Jean et EYOTM

On donne à Adonis Stevenson le titre de cogneur le plus puissant loin devant David Lemieux. Ces deux boxeurs ont récolté la presque totalité des voix.

Toutefois on ne reconnait pas d‘autres qualités à Adonis Stevenson. À l‘opposé, le nom de Dierry Jean revient régulièrement dans les réponses. Il est le 3e boxeur à avoir récolté le plus de voix dans la catégorie “meilleur boxeur“ et “meilleur athlète“. Il enlève aussi la palme dans la catégorie “meilleur jeu de pieds”.

Le nouvel aspirant obligatoire au titre IBF des 140 livres est entraîné par Mike Moffa (3e dans la catégorie de “meilleur entraîneur“) et guidé par Camille Estephan de Eye of the Tiger Management. Cette firme crée une certaine surprise en s‘insérant derrière GYM mais devant InterBox à la question “si vous aviez le choix, à qui confieriez-vous votre carrière?”. Une surprise car Interbox est établi depuis plusieurs années, a créé des champions du monde, et est pratiquement dirigé par M. Larouche.

Laxisme de la Régie?

Si le travail de la régie québécoise des sports de combat est majoritairement saluée en matière d‘arbitrage, un doute subsiste dans sa volonté ou ses aptitudes à contrôler le dopage, qui est présent dans la boxe québécoise comme le confirme aussi notre sondage (sans toutefois parler de fléau.)

Ving personnes sur 37 estiment qu‘il n‘y a pas de volonté d‘enrayer le dopage. Ceci paraît contradictoire avec la réponse favorable au travail de la Régie dans son devoir de protéger l‘intégrité de la boxe et de ses athlètes. Car oui, le dopage nuit à l‘intégrité d‘un sport.

Personnellement, j‘ai été surpris de voir la réponse à la question qui demande ce que l‘on devrait choisir entre les combats locaux ou internationaux. C‘est presque 50–50! Décidément la saveur locale demeure très forte.

En terminant, le travail des médias obtient une appréciation mitigée. Ce serait mieux du côté francophone qu‘anglophone. Jean-François Bergeron me disait que c‘est pas mal mieux qu‘il y a 15 ans.