MONTRÉAL - Le temps des devoirs et des leçons est terminé. David Lemieux doit maintenant ranger ses livres et ses notes, car le moment de l’examen est arrivé.

Il obtiendra ainsi une deuxième chance de prouver qu’il appartient à l’élite mondiale, alors qu’il affrontera Fernando Guerrero, samedi soir au Centre Bell, en demi-finale du combat de championnat du monde des poids mi-lourds du WBC entre Adonis Stevenson et Andrzej Fonfara.

« Je n’irais pas jusqu’à dire que ça passe ou ça casse, mais je sais qu’il faut que j’offre une bonne performance », a reconnu Lemieux en conférence de presse jeudi midi. « Je ne me suis pas spécialement mis de pression pour le combat. La pression, je me la mets à l’entraînement. »

« Il y a une approche particulière pour les combats majeurs, David ne peut pas aborder ce combat-là comme un combat avec un adversaire de moindre importance », a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. « Tant et aussi longtemps qu’un boxeur n’a pas appliqué dans un vrai combat ce qu’il a appris dans le gymnase, c’est difficile d’évaluer s’il passe le test ou pas. »

Lemieux (31-2, 29 K.-O.) et Guerrero (26-2, 19-K.-O.) se disputeront le titre vacant des moyens de la NABF, ce qui permettra au gagnant d’améliorer sensiblement son rang au classement du WBC. Le Québécois occupe présentement la 13e position, tandis que l’Américain est 32e.

Après s’être incliné devant Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine en plus de perdre un lucratif contrat avec le réseau américain HBO il y a trois ans, Lemieux aura cette fois la chance d’impressionner les bonzes de Showtime. Si ces derniers étaient conquis, cela favoriserait grandement la tenue d’un éventuel duel avec le champion des moyens de la WBO Peter Quillin.

« Je ne suis pas vraiment un rêveur, je suis plutôt un optimiste », a continué Lemieux. « Je suis content de boxer sur Showtime, mais en même temps, je ne suis pas surpris. Je sais que j’ai travaillé très dur pour en arriver où j’en suis. Je suis plutôt fier de ce que j’ai accompli. »

En Guerrero, Lemieux retrouvera un boxeur qui, tout comme lui, était promis à un très bel avenir. Une défaite contre Grady Brewer en juin 2011 a ralenti sa progression, puis il a baissé pavillon devant Quillin en avril 2013. Là s’arrêtent toutefois les similitudes, selon le cogneur montréalais.

« Il n’y a aucun boxeur similaire à moi, je suis un boxeur très unique », a répondu Lemieux. « Nos cheminements sont peut-être similaires, mais mon cheminement est particulier. Je le respecte, mais avec l’opportunité qui se présente à nous, j’ai tendance à être très égoïste. »

« J’avais connu l’un de mes pires camps d’entraînement depuis le début de ma carrière », s’est défendu Guerrero. « Mon entraîneur n’était pas là, car il était avec Amir Khan. Je n’étais pas là émotionnellement et mentalement. Contre Quillin, je ne me suis vraiment pas battu pour les bonnes raisons. Tout ça est maintenant derrière moi. Je suis passé à autre chose. »

Alvarez veut reconquérir son public

Après avoir disputé des combats extrêmement émotifs contre son compatriote Edison Miranda et son ancien partenaire d’entraînement Andrew Gardiner, Eleider Alvarez risque d’être nettement moins à fleur de peau lorsqu’il se mesurera à Alexander Johnson samedi soir.

Tout comme Lemieux, Alvarez (14-0, 8 K.-O.) aura la chance de se faire valoir sur Showtime pour la première fois et il entend profiter de cette nouvelle tribune afin de prouver qu’il appartient à l’élite mondiale de la division des mi-lourds. « Je veux faire mieux qu’à mes deux derniers combats », a mentionné le Montréalais d’origine colombienne, qui avait quitté le ring sous les huées après son duel face à Gardiner. « Les partisans au Québec méritent au moins ça. »

« Eleider devra bien paraître s’il veut continuer d’obtenir ce genre de combat-là et les bourses qui viennent avec », a conclu Ramsay. « Nous souhaitons une prestation spectaculaire. Rien de moins! »