Lorsque Gennady Golovkin a décidé de vivre son rêve américain il y a trois ans, il ne s’attendait visiblement pas à devoir attendre aussi longtemps avant d’avoir la chance de démontrer toute l’étendue de son talent contre un rival unanimement reconnu par la critique et les partisans.

C’est pourtant précisément ce qui est arrivé, alors que le Kazakh a dû se contenter de défendre ses ceintures face à des boxeurs que tout le monde savait à sa portée, tandis que les Miguel Cotto et Sergio Martinez de ce monde détournaient le regard dès que leur nom était prononcé.

Quand David Lemieux a accepté de l’affronter immédiatement après être devenu champion des poids moyens de la IBF au lieu de s’offrir une défense optionnelle facile, Golovkin a compris qu’il aura l’occasion unique de devenir l’un des incontournables du sport s’il parvient à l’emporter avec éclat dans un Madison Square Garden qui sera rempli à craquer le 17 octobre prochain.

« C’est un grand combat pour la boxe, a acquiescé Golovkin en conférence téléphonique mercredi. Mon promoteur a fait de l’excellent travail et c’est un bon marché pour nous. »

« Nous sommes chanceux de pouvoir compter sur un promoteur comme Tom (Loeffler), a ajouté l’entraîneur Abel Sanchez. Les amateurs de boxe en auront pour leur argent, car ils verront deux boxeurs agressifs et puissants. Les amateurs réclament ce genre de combat. »

« C’est le genre de combat qui va permettre à Gennady d’obtenir la reconnaissance des amateurs de sports, mais également du public en général, a renchéri Loeffler. Il a fait salle comble à sa dernière visite au StubHub Center - contre Marco Antonio Rubio -, alors il n’y aura plus d’excuses pour ceux qui l’évitaient en prétextant qu’il n’était pas assez vendeur. »

Les billets du combat qui sera présenté à la télévision à la carte se sont envolés comme des petits pains chauds et un record de prévente a même été établi pour un duel tenu au Madison Square Garden, qui a accueilli presque toutes les grandes étoiles du noble art au fil du temps.

Parti pour la gloire

Nul doute, Golovkin et son équipe regorgent de confiance à l’approche du jour J. Mais qui ne le serait pas lorsqu’un boxeur est invaincu en 33 combats depuis le début de sa carrière et qu’il a remporté ses 20 derniers avant la limite? Sans oublier ses 345 victoires dans les rangs amateurs.

Et comme si ce n’était pas assez, « GGG » est clairement avantagé au jeu des comparaisons. Son gain sur Gabriel Rosado a été plus expéditif que celui de Lemieux, tandis qu’il a liquidé Rubio en moins de deux rounds et que le Québécois a dû abandonner au septième contre le Mexicain.

« Lemieux n’était âgé que de 22 ans et Rubio était déjà très expérimenté à ce moment-là, a tenu à rappeler Sanchez. Depuis que Lemieux a changé d’entraîneur, il est sur une formidable lancée. Il a notamment battu plusieurs bons boxeurs qui ont accompli de belles choses dans le passé.

« Si Gennady n’est pas prêt, Lemieux va lui faire mal. Nous nous attendons à ce que (son entraîneur) Marc (Ramsay) le prépare de la meilleure des façons. Les deux boxeurs possèdent la force de frappe et la vitesse. Le combat se jouera sur qui aura la meilleure intelligence dans le ring. Et il ne faut pas sous-estimer la défense de Gennady, elle est meilleure qu’il n’y paraît. »

Lemieux ne recule devant rien

Même s’ils ont louangé à plusieurs reprises les qualités de Lemieux, Golovkin, Sanchez et Loeffler n’ont pas pu s’empêcher de rêver aux possibilités qui s’offriraient au boxeur au cours des prochaines années. C’est que de lucratifs affrontements sont plus que jamais dans l’air.

Saul « Canelo » Alvarez et Miguel Cotto croiseront en effet le fer le 21 novembre au Mandalay Bay de Las Vegas, et puisque la ceinture intérimaire du WBC sera à l’enjeu lors du choc Golovkin-Lemieux, une rencontre au sommet entre les deux vainqueurs est certainement envisageable.

« Il s’agit d’une situation vraiment intéressante, a reconnu Golovkin. Tout ce que je veux, c’est unifier les titres. Je sais ultimement que c’est entre les mains de mon promoteur et je sais également qu’il n’y a pas de presse, car je n’ai que 33 ans! Bernard Hopkins l’a prouvé! »

Golovkin est décidément parti pour la gloire, mais il aura devant lui un boxeur qui possède tout le potentiel et surtout la détermination pour devenir le prochain golden boy de la division.

« Je suis ici pour écrire l'histoire »
« Quatre ceintures à l'enjeu »