QUÉBEC - Déjà une année s’est écoulée depuis le dernier combat de Mikaël Zewski au Québec. Mais cela ne veut pas dire que le prometteur espoir de Trois-Rivières s’est traîné les pieds pour autant.

Zewski (21-0, 16 K.-O.) a remporté les quatre duels qu’il a disputés jusqu’à maintenant en 2013 et tentera de demeurer invaincu face à Ryan Davis (24-11-3, 9 K.-O.), samedi soir au Colisée Pepsi. Les amateurs risquent cependant de revoir un boxeur transformé depuis sa victoire en seulement 37 secondes aux dépens de Cesar Chavez en décembre 2012 au Centre Bell.

« Je démontre un peu plus de patience qu’en début de carrière », a avoué Zewski, jeudi matin, en marge de la conférence de presse faisant la promotion de la sous-carte du choc qui opposera le champion des poids mi-lourds du WBC Adonis Stevenson à Tony Bellew. « Dans le passé, j’avais des adversaires qui craquaient lorsque je leur mettais beaucoup de pression. »

« Maintenant, les adversaires sont coriaces et ne se laissent plus impressionner par ça. Je dois gagner les rounds et enlever les atouts de mes adversaires petit peu à petit peu. »

Les victoires par knock-out aux dépens de rivaux qui tombent au premier coup de poing ne sont plus légion, mais cela ne dérange pas le moins du monde Zewski. Il est en effet l’un des rares boxeurs de son âge à respecter son plan de match, peu importe les circonstances. Le boxeur de 24 ans admet cependant qu’il est difficile de ne pas succomber au moment présent.

« Le meilleur exemple, ce serait mon avant-dernier combat contre Damian Frias. C’est un gars solide qui n’était jamais allé au sol », a rappelé Zewski. « Mais dès le premier round, je l’ai envoyé au tapis. J’ai ensuite tout donné pour lui passer le knock-out dans les trois premiers rounds. J’avais encore de l’énergie, mais je me suis fait mal à la main droite. Ça m’a sorti de mon plan. »

« C’est pourquoi je fais de la visualisation avant chacun de mes combats. J’essaie de prévoir toutes ces choses-là. À mon dernier combat contre Alberto Herrera, je me suis arrangé pour lui enlever tranquillement ses outils et il a fini par abandonner après le cinquième round. »

Les succès de Zewski sont cependant loin de faire l’unanimité. Une poignée d’amateurs n’hésitent pas à critiquer la façon dont sa carrière est menée sur les médias sociaux. Ces amateurs aimeraient notamment le voir augmenter son niveau d’adversité.

« Tu ne peux pas te tromper en prenant ton temps », a répondu Zewski. « La boxe, c’est toute ma vie, c’est ce que j’ai de plus cher. Il n’est pas question que je mette ma carrière en danger quand ce n’est pas le temps. Cela dit, je pense que je suis prêt pour de grandes choses. »

« Aussitôt que l’opportunité va se présenter, mon gérant (Cameron Dunkin) va la saisir. Il ne faut pas oublier que mon gérant et mon écurie (Top Rank) sont reconnus pour ça. Mon gérant a aidé plus de 20 boxeurs à devenir champions. Il sait où il s’en va. Je lui fais complètement confiance. »

Zewski espère toujours faire son entrée dans les classements mondiaux et se battre pour un titre nord-américain dans un avenir rapproché, mais il est également conscient de toute la besogne qu’il a encore à accomplir d’ici les prochaines années.

« Tout est à peaufiner. Tout est à repenser après chaque combat », a conclu Zewski. « Il n’y a pas d’étape où je vais penser que je suis le meilleur et qu’il n’y a rien à améliorer. Il n’y a pas un combat où je sors du ring et que je me dis que j’ai été parfait. »

« À mon dernier combat, j’ai été capable de faire des rounds, de rester calme, de gagner des rounds et d’établir mon jab. Samedi, je veux être explosif et enchaîner les combinaisons. Au final, je sais que je suis choyé de faire partie de cet événement. »