QUÉBEC - À sa dernière visite au Colisée Pepsi en décembre 2011, Kevin Bizier avait lancé sa carrière nord-américaine en battant Lanardo Tyner pour s’emparer de son premier titre mineur.

Près de deux ans plus tard, le boxeur originaire de Saint-Émile est de retour chez lui avec comme objectif de se faire un nom sur la scène internationale. Mais pour y arriver, il devra prendre la mesure du Montréalais d’origine roumaine Jo Jo Dan, dans un duel pour la position de deuxième aspirant au titre des poids mi-moyens de la IBF qui sera présenté samedi soir au Colisée.

« C’est un combat majeur », a lancé Bizier, jeudi matin, pendant la conférence de presse faisant la promotion de la sous-carte du choc qui opposera le champion des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson à Tony Bellew. Avec une victoire, Bizier (21-0, 14 K.-O.) s’assurerait au minimum d’un combat éliminatoire pour devenir aspirant obligatoire à Devon Alexander.

Bizier se considère d’ailleurs extrêmement chanceux de pouvoir relever le plus important défi de sa jeune carrière devant les siens. Ce sera la cinquième fois seulement qu’il y combattra.

« Avoir la foule de son côté, c’est vraiment un avantage marqué », a expliqué Bizier. « Ça peut influencer les juges, car tes partisans crient même si tu passes dans le beurre en frappant! »

Devant un adversaire expérimenté comme Dan (31-2, 17 K.-O.), le sympathique cogneur n’a pas chômé à l’entraînement. Son entraîneur Marc Ramsay lui en a fait voir de toutes les couleurs.

« J’ai mis les gants avec des gauchers qui bougeaient très bien », a ajouté Bizier. « Ç’a été difficile au début, mais j’ai été capable de m’ajuster. J’ai hâte de montrer à quel point je me suis amélioré au cours des derniers mois. J’ai également hâte de montrer mon jeu de jambes! »

Car même si Bizier n’a disputé qu’un seul combat significatif - contre l’ancien champion unifié des légers Nate Campbell - depuis sa victoire sur Tyner, il ne considère pas du tout avoir perdu son temps à préparer ses duels face à Patryk Litkiewicz, Doel Carrasquillo ou Giuseppe Lauri.

« Si tu te mets à l’ouvrage à l’entraînement, c’est là que ça paye le soir du combat », a précisé Bizier. « Même Campbell ne frappait pas assez fort pour que je le respecte. Dan, ça fait déjà des mois qu’il se prépare pour le combat. Je suis convaincu qu’il sera totalement prêt. »

« Et ce n’est pas n’importe qui. En le battant, je prouverais que je fais partie de l’élite mondiale de par mon style ou ma force de frappe. Je n’ai d’ailleurs pas peur de faire des rounds avec lui samedi. Je sais très bien que ça finirait par me servir un jour ou l’autre dans un autre combat. »

Un retour au Québec pour Dan

Même s’il s’entraîne toujours à Montréal en compagnie de Pierre Bouchard, le dernier combat de Dan en sol québécois remonte à février 2011, alors qu’il avait battu Steve Forbes.

Il avait précédemment disputé deux duels pour la ceinture d’argent des mi-moyens du WBC contre Selçuk Aydin en Turquie, subissant deux défaites, dont une controversée par décision partagée des juges à l’occasion de leur premier face à face en juin 2010.

« C’est évident que mon expérience va m’aider, mais je ne dois pas compter que là-dessus pour l’emporter », a reconnu Dan. « Bizier est un bon boxeur et je le respecte énormément. »

« Il y aura plusieurs choses à surveiller pendant le combat, mais je suis en pleine forme pour arriver à mes fins. Je suis très confiant et j’entends bien me battre comme un champion. »

Un cogneur colombien pour Lemieux

Également en sous-carte samedi, David Lemieux poursuivra sa série de combats préparatoires avant de se mesurer à l’élite de la division des moyens en croisant le fer avec le Colombien Jose Miguel Torres, le frère de l’ancien champion des super-légers Ricardo Torres.

Lemieux (30-2, 28 K.-O.) a remporté son dernier duel par décision unanime des juges - une première en trois ans et demi -, tandis que Torres (27-5, 24 K.-O.) n’a jamais été arrêté avant la limite. En raison de leurs fiches respectives, Lemieux s’attend à un combat difficile.

Jose Miguel Torres et David Lemieux« C’est un gars solide qui vient ici pas seulement pour se battre, mais pour gagner », a-t-il analysé. « Au moins, je sais que je n’aurai pas à courir après lui, il aime se battre à l’intérieur. »

Disputant un sixième combat depuis ses défaites aux dépens de Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine en 2011, Lemieux est content de la tangente que sa carrière a prise.

« La boxe n’est pas un sport facile », a ajouté le pugiliste qui célèbrera ses 25 ans en décembre. « Tu ne peux pas arriver au sommet de la montagne sans avoir d’obstacle. J’ai un plan pour rester champion, pas seulement pour le devenir. Mon plan est à long terme. »

Présentement classé 15e au WBC, 15e à la IBF et 11e à la WBO, Lemieux améliorera assurément son positionnement sur l’échiquier mondial en cas de victoire, puisque Torres pointe au 11e rang à la IBF.