MONTRÉAL - Après avoir dû mettre sa carrière en veilleuse en raison de problèmes de consommation d’alcool et de jeu compulsif, Dierry Jean est prêt à remonter dans le ring.

Jean sera la tête d’affiche de la sous-carte du gala qui mettra en vedette Jean Pascal et Sergey Kovalev le 14 mars prochain au Centre Bell. L’identité de son adversaire est encore inconnue.

À la suite de sa défaite devant le champion des poids super-légers de l’IBF Lamont Peterson en janvier 2014, Jean a poursuivi sa carrière chez les légers en enregistrant des victoires en juin et septembre. Il a cependant entrepris son combat le plus difficile en carrière en novembre dernier en acceptant de séjourner à la Maison Jean Lapointe afin de se débarrasser de ses dépendances.

« Depuis mon dernier combat, ç’a été un mois de débauche, un mois de thérapie et deux mois d’entraînement. Ça fait maintenant 108 jours d’abstinence, a fièrement lancé Jean mardi. Je me sens en bonne forme. Je suis prêt à me donner à 100 pour cent pour réaliser mes rêves.

« Si j’avais décidé d’être abstinent auparavant, j’aurais joué avec Peterson. J’espère un jour l’affronter encore. Ce serait un combat complètement différent. J’ai confiance en ma forme physique et je possède beaucoup plus d’expérience. Ça m’a fait du bien d’aller en thérapie!

« La confiance est là dans tous les domaines. Même mon entraîneur (Mike Moffa) n’en revient pas. Il se demande ce que la Maison Jean Lapointe a bien pu me faire. Ç’a marché! »

Extrêmement conscient que ce ne sont pas tous les boxeurs qui peuvent profiter d’une telle deuxième chance, Jean n’entend pas perdre son temps avec des combats de remise en forme. Il souhaite ainsi se mesurer à l’élite de sa division le plus rapidement possible.

« Je veux un adversaire qui peut offrir une opposition. Je veux prouver qu’il y a une différence entre le gars que j’étais avant et le gars que je suis devenu aujourd’hui, a expliqué Jean. Je ne veux vraiment pas d’un adversaire qui fait juste courir avant de se coucher après trois rounds. »

Le nom de l’Américain Henry Lundy a été mentionné au cours des dernières semaines, mais comme cela avait déjà été le cas dans le passé, les négociations avec son promoteur ont achoppé. Chose certaine, le nom de l’heureux élu devrait être connu d’ici la fin de la semaine.

Un mandat clair de Jean Bédard

En plus de Jean, Bogdan Dinu, David Théroux et Yves Ulysse fils seront les autres combattants locaux en action le 14 mars. Théroux affrontera le Polonais Lukasz Janik, tandis qu’Ulysse se mesurera au Barbadien Miguel Antoine. Dinu connaîtra quant à lui son rival prochainement.

Janik s’est déjà incliné devant Jo Jo Dan, Steven Butler et Ulysse dans le passé, alors qu’Antoine pourrait obliger Ulysse à se lancer dans une vraie guerre s’il souhaite se sauver avec la victoire.

Chose certaine, le président d’InterBox Jean Bédard a donné un mandat clair à ses hommes de boxe : celui de ne pas revivre le cauchemar du 6 décembre dernier, alors que l’Argentin Roberto Bolonti s’est couché au deuxième round après avoir reçu un coup anodin de Jean Pascal.

« Jean (Bédard) était frustré, a avoué l’entraîneur Stéphan Larouche. Ma peur dans ce temps-là, c’est que les gens d’affaires lâchent le monde de la boxe pour des affaires de même. Ils mettent beaucoup d’énergie là-dedans, et pourtant, ils n’ont pas besoin de ça pour vivre du tout. »