Après 42 rondes moins une seconde de boxe entre eux, le rêve est à l’eau. On ne peut plus espérer voir à l’œuvre Floyd Mayweather contre Manny Pacquiao. Ainsi en a décidé le Mexicain Juan Manuel Marquez.

D’ailleurs, si j’étais Manny Pacquiao, je songerais sérieusement à me retirer de la boxe et à me dévouer entièrement à mon rôle de politicien. C’est tellement payant, surtout au Québec.

Pour la poursuite de sa carrière, j’ignore totalement les intentions du Pacman, bien qu’il ait laissé filtrer le désir de reprendre le collier.

Je venais à peine de descendre de l’avion qui me ramenait du Mexique pour m’installer devant mon téléviseur et enfin assister au quatrième affrontement entre le Mexicain et le Philippin.

Maintenant, le sort est jeté et j’ose croire qu’on ne nous prépare pas un cinquième affrontement entre les deux hommes. Donc, après 42 rounds de boxe, on doit savoir lequel des deux est le meilleur.

La dernière vraie défaite du Pacman remontait au 10 septembre 2005 alors qu’il s’était avoué vaincu par décision unanime face à un autre Mexicain de Tijuana, Erik Morales.

Depuis ce jour, Pacquiao avait collé 15 victoires avant de se faire voler une décision qui fait encore jaser face à Timothy Bradley.

UN VRAI K.-O.

Le problème n’appartient pas tellement à Manny Pacquiao. Lui, on sait qu’il commençait à montrer des signes de vieillissement.

Sa force de frappe n’était plus comparable à celle de ses meilleures années et il se faisait cogner un peu trop sur son menton qui a finalement cédé. Bref, disons qu’il est mûr pour la retraite.

Selon la revue Forbes, il est riche comme Crésus. Avant d’affronter Dinamita, il avait totalisé des revenus de 62 millions de dollars, sans compter les quelque 25 millions $ pour sa dernière performance.

Il vient au deuxième rang des athlètes les mieux payés. Seul, Floyd Mayweather avec ses 85 $ millions le surpassait.

Or, avant de remonter sur un ring, il lui faut penser à son épouse et ses quatre enfants.

D’ailleurs, le réseau HBO ne s’est pas gêné pour nous montrer madame Pacquiao toute émue et en pleurs en voyant que son mari gisait toujours sur le tapis du ring après le fameux percutant coup de poing.

UN SEUL COUP DE POING


Connaissez-vous plusieurs boxeurs qui se font endormir d’un seul coup de poing? Parfois c’est un signe que le menton n’est plus ce qu’il était, surtout quand le boxeur tombe face première.

Après tout, c’était un beau direct de la droite, mais j’ai déjà vu des coups beaucoup plus percutants.

Après sa défaite et ses entrevues, le Pacman s’est rendu à l’hôpital pour y subir une tomodensitométrie (C.T. Scan). Une heure plus tard, on lui avait dit que tout était bien normal dans son cerveau et il était de retour à son hôtel.

Heureusement qu’il n’était pas au Québec sinon il serait encore à l’hôpital au triage à réciter les noms de son père, de sa mère, de montrer sa carte soleil et tout le tralala. C’est donc dire qu’à part son orgueil, la blessure n’est pas tellement grave.

Si jamais Pacquiao revient à la compétition, contre qui se mesurera-t-il? Et quel sera son pouvoir de négociation? Il faut maintenant oublier un affrontement contre Money. D’ailleurs, je suis certain que Mayweather n’est pas plus intéressé que cela à livrer combat au Pacman.

Il y a toujours Timothy Bradley, mais que vaudrait un combat revanche contre lui?

ET MARQUEZ

Dans le cas de Marquez, son sort est pratiquement réglé. Il a 39 ans et il avoue lui-même qu’il veut se retirer dans la gloire. Et il ne pourra jamais dépasser son dernier exploit.

Dans son cas, il est toujours possible qu’il affronte une autre fois Floyd Mayweather, mais cela servirait à quoi? Leur dernier affrontement de 2009 a été une vraie dégelée pour Dinamita. C’est à peine s’il avait gagné un seul round au cours de cette rencontre.

Contrairement à Pacquiao, Marquez ne peut pas se rabattre sur une carrière d’acteur ou bien encore de chanteur. Donc, c’est la boxe ou rien, et à 39 ans, j’espère qu’il optera pour… rien.

Enfin, disons qu’il y a eu deux bons combats au cours de la soirée. Ceux de Yuriorkis Gamboa c. Michael Farenas et Pacquiao c. Marquez.

Les deux premiers ont été tellement ennuyants que c’est lors de l’affrontement entre Gamboa et Farenas que l’analyste Larry Merchant s’est exclamé : (Lights, camera and finally action) Lumières, caméras et enfin de l’action.

J’avais l’intention de formuler une plainte à HBO pour obtenir au moins la moitié des 69 $ que j’ai payés pour voir le gala car les deux premiers combats ne valaient pas un traître sou. Mais ce serait peine perdue.

ET LE MEILLEUR BOXEUR AU MONDE

Aujourd’hui, on se fiche pas mal du titre du meilleur boxeur au monde livre pour livre. C’est pour dire que dans le monde de la boxe, tu es toujours aussi bon que ton dernier combat.

Ce titre va maintenant de droit à Floyd Mayweather et son plus sérieux rival est nul autre que Sergio Martinez. Mais Money n’a pas à s’en faire.

Son titre est en sécurité.

Donc après 42 rondes moins une seconde de boxe, on sait qui est le meilleur des deux. Plusieurs prétendaient que Marquez aurait dû être crédité de deux victoires contre le Pacman et en regardant à nouveau les bandes vidéos de ces trois précédents affrontements, on convient que les contestataires avaient peut-être raison.

Enfin, je suis content de voir que mon avion soit arrivé en temps à Montréal et m’ait permis de voir à l’œuvre deux pugilistes qui en étaient peut-être à leur dernière sortie sur un ring et qui verront peut-être leur performance remporter les honneurs du combat de l’année.

En tout cas, un bravo tout spécial à Juan Manuel Marquez pour son triomphe. Il l’a réussi en vrai champion.

Bonne boxe.