Alors que les terrasses montréalaises regorgent de clients, que l’ouest de la ville est envahi par des touristes qui nous viennent des quatre coins de la planète et que les pilotes de F1 se préparent à sauter en piste, les amateurs de boxe ont les yeux tournés vers le stade Uniprix, où l’assommeur David Lemieux fera les frais de son premier gala à titre de finaliste.

Cette fois, Lemieux tentera de conquérir la couronne Internationale WBC chez les poids moyens en livrant bataille à Elvin Ayala, un boxeur américain qui a déjà réussi à faire 12 rounds contre le Roi Arthur Abraham. Maintenant, il s’agit de savoir si Lemieux, qui totalise pas moins de 20 KO en 21 victoires, dont 18 avant le troisième assaut, sera capable de faire mieux que le Roi Arthur.

J’ai toujours considéré les trois meilleurs boxeurs au Québec de cette façon : (1) Le meilleur : Lucian Bute. (2) Le plus spectaculaire : Jean Pascal. (3) Le plus prometteur : David Lemieux. Et je ne serais pas surpris qu’un jour, ces trois là s’affrontent mutuellement.

Quant à Ayala, c’est vrai qu’il a perdu et annulé contre deux ex-champions mondiaux. Un verdict nul en 10 rounds contre Sergio Mora, ex-monarque WBC des supers mi-moyens et par KO/12 contre Arthur Abraham, l’ex champion IBF des poids moyens.

Dans le fond, ce qu’il faut retenir, c’est qu’à chaque occasion, Ayala a amené ses deux ex-monarques à la limite des affrontements, cédant devant le Roi Arthur à 38 secondes de la fin des hostilités.

Contre Abraham, Ayala a visité le tapis à deux occasions. Un fois au 5e engagement sur un direct du droit et la deuxième fois par KO au 12e sur un crochet de la gauche.

NAUGLER, LA SEULE EXCEPTION

Naturellement, Ayala est plus expérimenté que Lemieux, du moins sur le plan de ses rivaux. Lemieux, lui, n’a jamais affronté d’ex-champions mondiaux, mais à l’exception de Jason Naugler, il a passé le KO à tous ses adversaires. Cette fois, disons qu’il monte de qualité d’adverdsaire. En somme, ce combat est une sorte de baromètre pour savoir où Lemieux est rendu dans sa progression.

Jusqu’ici, Lemieux a été très sérieux dans son cheminement. Pour ce combat contre Ayala, il est allé s’entrainer en République Dominicaine, à Santa Domingo, avec l’équipe nationale de la République. Il est en grande forme et n’est inactif que depuis deux mois, soit depuis sa victoire par KO/2 sur Walid Smitchet.

Ayala est inactif depuis octobre, soit depuis 8 mois et n’a pas connu la victoire depuis maintenant un an. Sa fiche pour les cinq derniers combats est de deux victoires, deux défaites et un verdict nul.

Lemieux est un jeune homme de 21 ans très sérieux dont le rêve est devenir champion mondial. Une victoire sur Ayala le propulserait automatiquement au dixième rang chez les aspirants à un titre mondial et si ce triomphe devait être acquis par un KO spectaculaire, cela vaudrait des bourses encore plus alléchantes et des invitations sur ESPN, HBO et quoi encore.

Personnellement, j’opte pour une victoire de Lemieux, ce jeune célibataire qui vit chez ses parents et qui maitrise pas moins de cinq langues : Le français, l’anglais, l’arménien, le Libanais et l’espagnol. Ce n’est donc pas seulement sur le ring que Lemieux est un surdoué, mais aussi dans la vie de tous les jours.

Pour revenir à la victoire, je la vois par décision car Ayala a tout de même un assez bon menton et son expérience lui servira à souhait si jamais les choses se gâtent.

DE l’ESPOIR POUR DEMERS

Un autre qui devrait donner un bon spectacle au cours du gala de vendredi est Sébastien Demers, classé dans trois associations différentes : (8/wbc), (14/wba). Et 11/wbo). Cette fois, il se mesure à Brian Vera, un boxeur qui a perdu ses trois derniers combats, dont celui de 2008 contre James Kirkland.

Kirkland vient de se voir libérer de prison pour possession d’arme et envoyé dans une maison de transition où on lui permet de s’entrainer en vue d’un retour sur le ring en octobre, alors que la sentence sera complétée.

Disons que depuis novembre 2008, Vera n’a livré que trois combats. Par contre, il faut se souvenir que c’est lui qui a été le premier à souiller la fiche d’Andy Lee.

Vera a été le seul boxeur à vaincre Lee, qui a gagné ses six derniers combats depuis ce revers. La fiche des rivaux de Vera à ses six derniers combats n’est peut être pas la plus reluisante, mais ses six rivaux totalisaient pas moins de 98 victoires contre seulement deux revers. C’est donc dire que Vera ne se préoccupe pas tellement contre qui il met les gants. Pour lui, ce qui compte c’est de boxer.

Encore là,. j’opte pour une victoire de Demers par décision, bien que la défensive de Vera est très poreuse et j’ignore si je suis le seul à penser ainsi, mais il me semble que depuis quelques combats Demers a augmenté quelque peu sa force de frappe. Malgré tout, j’opte pour la décision en faveur de Double Trouble.

Bonne boxe