Les combats revanches : Pas faciles à organiser…
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:53 vendredi, 11 mai 2012. 13:34*Si je lis bien les critiques de certains amateurs de boxe, ils voudraient voir plus de combats revanches à la télévision.
C’est compréhensible… Lorsque deux pugilistes se livrent un combat enlevant, pourquoi ne pas en demander un autre?
Bien, ce n’est pas exactement comme ça que ça fonctionne dans le merveilleux monde de la boxe.*
Tout d’abord, il faut admettre que les meilleurs boxeurs ne livrent que deux et rarement trois combats dans l’année.
Regardez la liste; en 2011, Wladimir Klitschko n’a livré qu’un seul combat. Même chose pour Floyd Mayweather.
Plus tu es talentueux et efficace, moins tu te bats. Manny Pacquiao, Chad Dawson, Andre Ward, Timothy Bradley et Carl Froch, pour ne nommer que ceux-là, ne se sont battus qu’à deux reprises en 2011.
Chez nous, Jean Pascal n’a pas mis les gants depuis un an. Lucian Bute a livré trois combats. Or, on est loin du temps de Rocky Marciano. L’ex-titulaire des lourds a participé à cinq combats l’année précédant sa retraite.
LES RAISONS
Quelles sont les raisons qui, souvent empêchent les combats revanches?
(1) Les sommes astronomiques versées aux meilleurs boxeurs (Money Mayweather va recevoir plus de 50 millions $ pour sa dernière prestation contre Miguel Cotto.
(2) Le service de l’impôt qui est très gourmand un peu partout dans le monde. Sachez que les boxeurs doivent verser plus de 50% de leurs bourses pour la dîme du pays.
(3) Il y a aussi les trucs utilisés par les promoteurs qui empêchent ou encore retardent la confrontation entre certains boxeurs.
Selon Yvon Michel, le promoteur avec qui il fait des affaires le plus facilement n’est nul autre que Golden Boy Promotions.
« Tout est bien clair noir sur blanc, soutient Michel. Toutes les clauses des contrats sont bien expliquées et en plus sont respectées. »
PAS FACILE
Celui avec lequel il est le plus difficile de transiger n’est nul autre que le vénérable Don King. C’est un fin renard qu’il faut toujours surveiller du coin de l’œil.
Prenez le cas du prochain affrontement entre Jean Pascal et Tavoris Cloud. Pascal est géré par le groupe Gym et Cloud par celui du roi Don King.
Jusque-là, tout va assez bien merci. Les deux s’affronteront à Montréal ou à Québec le 11 août prochain et le réseau payant Showtime s’occupera de télédiffuser le match tant attendu. Mais attention, voici la courbe.
Showtime exigerait qu‘Adonis Stevenson fasse partie du gala. OK… Ça va… Mais monsieur King exigerait des options des prochains combats de Stevenson.
Croyez-vous que le Goupe Yvon Michel va accepter cet ajout au spectacle? Non! Moi non plus.
Il faudra donc renégocier l’entente avec le porte-étendard américain, Don King, et lui faire comprendre que si Adonis doit faire les frais de la demi-finale, il n‘est pas question qu‘il obtienne une partie des droits de Stevenson.
LES PETITS TRUCS
Tous les promoteurs ont des petits tours dans leur sac et ce sont eux, de connivence avec les réseaux de télévision payante qui ont le dernier mot quand vient le temps d’organiser des combats, notamment des combats revanches.
Wilfred Sauerland, le septuagénaire promoteur allemand est un autre à qui on ne peut donner le Bon Dieu sans confession.
Vous vous souvenez du combat entre Éric Lucas et Markus Beyer en Allemagne en 2003? La semaine qui a précédé l’affrontement, les dirigeants d’Interbox voulaient voir les locaux qu’occuperaient Lucas le soir du combat.
Sauerland a trouvé toutes sortes de raisons pour empêcher les Canadiens de visiter le vestiaire.
Le jour du combat, le chat est sorti du sac. En arrivant dans le vestiaire, Lucas et son entourage ont constaté que la chambre avait été peinte au complet la veille et la senteur de la peinture fraiche était pratiquement insupportable. 1–0 pour le promoteur.
LES CONTRATS REVANCHE
Il arrive de nos jours que des promoteurs exigent des contrats pour deux combats. Mais prenons le cas de Bernard Hopkins. Croyez-vous honnêtement que le réseau de télévision à péage HBO était aussi empressé de présenter la revanche contre Chad Dawson à son antenne?
Si jamais vous voulez faire des comparaisons, vous pouvez jeter un coup d’œil sur quelques vedettes de mon temps.
Par exemple, le darling de Montréal dans les années 50, Johnny Greco, a livré pas moins de 4 combats en 1954, l’année où il a perdu la vie, en décembre dans un accident de voiture.
Même le Grand Sugar Ray Robinson s’est exécuté pas moins de 14 fois au cours de l’année 1965, avant de finalement mettre un terme pour de bon à sa carrière.
Enfin, de nos jours, les meilleurs boxeurs peuvent difficilement se battre plus d’une fois ou deux par année à cause de l’impôt, des promoteurs qui veulent la plus grosse part du gâteau, des blessures qui se font de plus en plus nombreuses en vieillissant et finalement des bourses qui sont versées aux meilleurs.
Disons que c’est un peu comme quelqu’un qui vient de gagner 10 $ millions à la loto. Ça ne lui tente pas tellement d’aller travailler le lendemain.
Bonne boxe