Ce sont de véritables guerriers. Des boxeurs au coeur et à la volonté immense. Malheureusement, souvent le talent n‘égale pas ces qualités vertueuses.

Vous avez peut-être vu mon reportage tourné vendredi sur Stéphane "Brutus" Tessier. Le voici…

Mon collègue de l'excellent service des sports de Radio-Canada, Antoine Deshaies, a aussi réalisé un reportage sensiblement sur le même sujet, cette fois avec Martin Desjardins en vedette.

Plusieurs amateurs, journalistes, et aussi j‘imagine plusieurs boxeurs regardent de haut ces boxeurs. Pourtant la boxe ne serait pas ce qu‘elle est sans leur présence. Et le gala de vendredi aurait été plus maigre encore si Brutus avait renoncé remplacer à la dernière minute un boxeur qui a échoué un examen médical. Avec ses 6 rounds contre “Kaboom“, “Brutus” a peut-être sauvé la soirée! Ces boxeurs donnent tous ce qu‘ils ont à chaque combat. Et bien souvent, cela sert principalement au bénifice de l‘adversaire, ciblé comme l‘étoile montante. Rôle ingrat dans un sport ingrat.

Le pire, ce sont les commentaires du genre: «tel boxeur affronte un jambon.» Toutefois les vrais connaisseurs de boxe savent reconnaître la valeur de l'effort sportif. Pendant le combat de Stéphane Tessier j'étais tout près d'une table et j'entendais les commentaires positifs à l'endroit de celui qui a été appelé à la dernière minute pour affronter Oscar Rivas, un boxeur qui est appuyé par toute la machine du Groupe Yvon Michel. Car Tessier sait boxer, et il s‘est tenu pendant 18 minutes devant un gars pas mal plus fort que lui.

Le directeur des la Régie québécoise des sports de combat, Michel Hamelin, m‘assurait que des examens poussés sont effectués auprès de ces boxeurs qui encaissent plusieurs coups à chaque combat.

Sauf que tout guerrier doit savoir se reposer et je me dis que le corps (et la tête) doit avoir ses limites. Vendredi soir, Desjardins et Tessier ont été au tapis. Les deux se sont relevés. Dans le cas de Desjardins, j'aurais compris qu'il ne se relève pas après avoir été durement frappé au 3e round par Shiller Hyppolite. «Merci, bonsoir, j'ai fait ma part, j'encaisse mon chèque, je l'ai mérité.» Non, Desjardins s‘est relevé, et le pire, c‘est qu‘il a été menaçant pour Hyppolite au 4e et dernier round avant de perdre par décision unanime.

Merci messieurs pour le spectacle. Mais j‘espère que vous aurez la sagesse de vous retirer à temps!

Les lourds

Mais on risque de revoir Stéphane Tessier à nouveau. Peut-être contre Didier Bence? Il y a aussi Eric Barrack qui a livré tout un spectacle. Après une entrée flamboyante, Barrack s'est jeté comme un fauve sur Sandy Pembrooke à qui il a passé le k.-o. au 2e round comme il me l‘avait promis jeudi avant la pesée.

Je crois que Barrack veut maintenant se mesurer à Eric Martel Bahoeli, avec l'espoir de mettre la main sur le titre Canadien des poids lourds. Mercredi à Calgary, "Hammer" Martel affrontera Raymond Olubowale pour le titre vacant.

Chapeau Michael Griffin

J'ai ré-écouté avec attention la fin du combat entre Noe Gonzalez et Adonis Stevenson, et je suis renforcé dans ma conviction que l‘arbitre Griffin est intervenu au bon moment. Cela faisait exactement 26 secondes que Gonzalez était terrassé par le Québécois. Griffin, tout près de l‘action, était parfaitement placé pour voir les coups ainsi que la réaction de Gonzalez.

Gonzalez a plié les genoux après avoir reçu une gauche au visage. Il a alors quitté le coin pour longer les câbles. Le déluge s‘est poursuivi sur Noe et après une droite nette au visage, Griffin a agrippé les 2 bras du mitrailleur.

Je vous rappelle que même le coin Gonzalez était en accord avec l‘arrêt de l‘arbitre, alors pourquoi pas certains d‘entre vous?