Un de ces jours, il faudra bien se rendre à l’évidence!

Quatre de nos meilleurs boxeurs québécois sont des mi-lourds et pas les moindres. Et un jour, peut-être devront-ils se mesurer l’un à l’autre. Si tel est le cas, qui serait le grand gagnant?

Un est champion mondial. Un autre est un ex-monarque mondial et les deux autres sont des aspirants de haut calibre. Vous les avez reconnus? Qui est le meilleur pugiliste du groupe?

Le champion mondial, c’est Adonis Stevenson. Donc ça devrait être lui le meilleur. Mais attention avant de faire votre choix, notre brochette est de très grande qualité.

Prenez le cas de Jean Pascal. C’est un ex-champion mondial qui ne recule devant personne. Il n’a pas hésité à se mesurer à Sergey Kovalev dès que l’opportunité s’est présentée. C’est vrai… il a perdu, mais après la rencontre, Krusher a tenu à souligner que c’était lui qui lui avait offert la plus forte résistance depuis ses débuts professionnels. Et Pascal ne se cache pas pour dire à qui veut l’entendre qu’il veut un combat revanche contre Kovalev. Et vous savez quoi? Il va l’obtenir un de ces jours.

En très bonne forme

Pascal se tient en forme depuis le début de l’année. En mars, il a fait face à Kovalev et le 25 juillet prochain, au Mandalay Bay de Las Vegas, il s’attaquera à « El Diamante » Yunieski Gonzalez, un jeune prodige cubain qui détient une fiche de 16 victoires en autant de rencontres dont 12 se sont soldées par des mises hors de combat. Et juste pour vous donner une idée de sa puissance, il a passé le K.-O. à ses sept derniers opposants.

Pascal ne peut pas se permettre de perdre ce combat. S’il aspire affronter à nouveau Krusher, il lui faut une victoire, une étincelante. Et ce Gonzalez n’est pas un deux de pique. Il a plus de 350 combats amateurs derrière lui et il veut graduer chez les grands. Il est un des trois Cubains qui évoluent chez les mi-lourds. Les autres sont Sullivan Berrera et Humberto Savigne.

Et le roi Artur

Il y a aussi Artur Beterbiev qui fait les délices des amateurs de boxe québécois. Et dites-vous bien qu’il est tout près d’un match de championnat contre Sergey Kovalev qu’il a vaincu deux fois chez les amateurs.

Maintenant sous la tutelle d’Al Haymon, sans son ex-gérante Anna Reva, Beterviev a commencé l’année de brillante façon en assommant Gabriel Campillo dès le quatrième engagement. Ce vendredi, il s’attaque à un nouveau rival contre lequel il n’a eu que quelques jours d’entraînement.

Changement d'adversaire

Au début, on lui avait annoncé qu’il se battrait contre Doudou Ngumbu, un droitier. Maintenant, son adversaire est Alexander « The Great » Johnson, un gaucher qui n’a jamais perdu par K.-O. dans sa carrière. Ce même Johnson avait été vaincu par décision à Montréal par Eleider Alvarez en mai l’an dernier.

Cela ne semble pas trop déranger la stratégie du super cogneur québécois, puisque sa dernière victime était un gaucher. Et comme il le dit si bien.«  Je n’y vais pas pour le K.-O. S’il se réalise, tant mieux, mais je suis préparé à toute éventualité. »

Notre quatrième aspirant se nomme Eleider Alvarez. C’est un Colombien de 31 ans qui n’a toujours pas subi la défaite depuis son ascension chez les pros en 2009. Maintenant totalement remis d’une opération au coude gauche qui gênait énormément sa force de jab, il en sera à son premier combat depuis sept mois.

Son rival est un Ukrainien du nom d’Anatolly Dudchenko qui n’a pas boxé depuis un an. À son dernier combat, il avait été battu par K.-O. technique/7 par Nadjib Mohammedi, celui-là même qui affrontera Sergey Kovalev le 25 juillet prochain à Las Vegas.

Alvarez c.  Beterbiev

Si Alvarez se comporte aussi bien qu’à son dernier combat contre Ryno Liebenberg, qu’il avait battu par K.-O. au 7e round à Monte Carlo, Dudchenko n’est pas sorti du bois. Dans les coulisses secrètes de la boxe, on chuchote qu’il ne serait pas impossible qu’Alvarez se mesure à  Beterbiev avant la fin de l’année. Il s’agit d’une rumeur qui se veut persistante.

En somme, le seul qui manque à l’appel dans notre groupe sélect est Superman, mais ne vous en faites pas pour lui. Au cours des dernières semaines, un groupe de dirigeants de GYM s'est rendu à Haïti pour établir les bases d’un combat qui devrait avoir lieu en septembre prochain. Pour le moment, aucun nom de rival a été mentionné, mais en allant à la pêche, on retrouve les noms de Thomas Oosthuizen, qui vient de se coiffer du titre IBO des mi-lourds en l’emportant par décision sur Robert Berridge, et l’autre est Edwin Rodriguez, vainqueur de Craig Baker par K.-O. au 3e round à Boston le 23 mai dernier.

Maintenant, posons-nous la question : lequel des quatre est le meilleur? Mon choix va à Adonis Stevenson, puisqu’il est le champion. Mais je suis obligé d’admettre que j’aimerais le voir se battre plus souvent. C’est lui le champion donc, noblesse oblige.

Mon deuxième choix va à Jean Pascal. Et vous savez quoi? Dans un match contre Adonis Stevenson, je ne suis pas certain qui gagnerait. Pascal n’a pas la force de frappe d’Adonis, mais ce dernier compense par sa vitesse d’exécution.

Naturellement, le choix des plus jeunes ira à Beterbiev. Artur est comme une bête féroce que personne n’est parvenu à dompter jusqu’ici.

Personnellement, je n’ai jamais vu un pugiliste arriver sur la scène professionnelle avec un talent semblable. Il n’y a pas que sa force de frappe qui sort de l’ordinaire. Un peu comme Kovalev et Gennady Golovkin, il a un menton de granite.

J’ai comparé sa fiche avec celles de Sugar Ray Leonard et Floyd Mayweather, deux super vedettes. Après huit combats, les trois ont tous des fiches vierges, mais Beterbiev est en avance sur ces deux immortels de la boxe à cause des rivaux qu’il a vaincus jusqu’ici.

Un jour, Beterbiev sera le meilleur mi-lourds non seulement chez nous mais dans le monde entier. Il a toutes les qualités pour coiffer la couronne. Il est fort comme un bœuf et frappe comme une mule. Si je l’ai placé au troisième rang de mes aspirants, c’est tout simplement parce qu’il manque d’expérience. Mais contre les trois autres, je ne serais pas surpris s’il les assommait tous, un de ces jours.

Beterbiev et Alvarez se battent ce vendredi au UIC Pavillon de Chicago et c’est Erislandy Lara et Delvin Rodriguez qui font les frais de la finale. Le titre WBA des mi-moyens de Lara est en jeu.

Les autres

Dans les autres matchs à l’affiche cette fin de semaine, c’est à Birmingham, en Alabama, que Deontay Wilder défendra sa couronne WBC des poids lourds pour la première fois depuis qu’il l’a ravie a Bermane Stiverne. Normalement, Wilder ne devrait connaître aucune difficulté à vaincre son rival Eric Molina, un type qui a perdu deux combats en carrière.

Mais chaque fois, il a été mis K.-O. dès le premier engagement, la première fois à son premier combat pro en 2007 et la deuxième fois aux mains de Chris Arreola, en 2012.

Wilder prétend qu’il veut prendre la relève de Floyd Mayweather comme le darling des Américains. Si tel est le cas, il devra assommer Molina dès le premier engagement

Enfin, au Madison Square Garden, c’est Nicholas Walters qui défend sa couronne WBA des poids plumes face à Miguel Marriaga. Les deux pugilistes sont invaincus et possèdent une force de frappe qui sort de l’ordinaire pour des poids plumes. Marriaga a réussi 18 K.-O. jusqu’ici en 20 victoires, tandis que Walters en a 21 en 25 triomphes,.

Si jamais Walters parvient à conserver sa couronne, il est pratiquement assuré, selon Bob Arum, d’une confrontation avec nul autre que Vasyl Lomachenko. Walters devrait sortir victorieux de ce combat, mais il devra être sur ses gardes. Un fait demeure : le vainqueur gagnera par K.-O.

Mes choix pour ce vendredi 

Beterbiev par K.-O. au 3e round
Alvarez par K.-O. au 8e
Lara par décision

Bonne boxe!