Cet arbitre-là porte bien son nom : Luis Pabon.

Sa performance à titre de troisième homme sur le ring à Moscou lors du combat entre Wladimir Klitschko et Alexander Povetkin était d’une médiocrité évidente.

Vous me direz que Wlad s’est totalement moqué du promoteur qui a payé 23 millions de dollars pour présenter cet affrontement à Moscou ainsi que du réseau de télévision HBO et quoi encore?

Il a accroché, enlacé, poussé, pour ne pas dire caressé son rival tout au long de la soirée pour finalement sortir victorieux et ainsi inscrire sa 61e victoire en carrière. Il y a eu assez d’étreintes dans cette bagarre pour faire rougir Roméo et Juliette sur leur balcon à Vérone.

Les trois juges du combat ont été unanimes sur toute la ligne 119–104 en faveur du champion. Si la fiche n’est pas parfaite, c’est que le Pa Bon a enlevé un point à Klitschko en onzième reprise.

Le spectacle que j’ai vu samedi soir sur HBO n’avait rien des performances de Joe Louis ou bien de Rocky Marciano qui ont dû virer dans leurs tombes.

À QUI LA FAUTE?

À qui la faute pour un tel spectacle…?

À l’arbitre, personne d’autre. S’il avait sévi contre le triple champion dès le début des hostilités, le spectacle aurait été meilleur. Mais non… Il s’est contenté de séparer les deux hommes chaque fois que Wladimir se couchait pratiquement sur Povetkin.

Officiellement, Povetkin s’est retrouvé au tapis à quatre reprises selon l’arbitre qui lui a donné le compte à chaque fois. Il était évident qu’à deux occasions, c’est Klitscko qui l’avait poussé.

Malheureusement, Luis Pabon avait fait à peu près la même chose le 25 février dernier en Allemagne quand Povetkin s’en était tiré avec une décision douteuse aux dépens de Marco Huck.

Je ne veux pas dire ici que Klitschko ne méritait pas la victoire. J’ai toujours cru qu’il était un meilleur boxeur que Povetkin. Je savais aussi que Wlad détestait se faire frapper au visage. Or, sa stratégie a été bien simple. Un jab et une caresse… Un jab et une caresse. Au diable de spectacle. Et l’arbitre lui a donné raison.

PAS D’AMÉRICAIN

Vous savez maintenant pourquoi vous ne voyez jamais les combats de Wladimir en direct à la télévision américaine. Ses sorties deviennent de plus en plus ennuyantes. Il boxe pour gagner en utilisant sa taille, sa force physique et sa crainte d’être frappé. Et le pire, c’est que je ne vois pas d’amélioration en vue. En tout cas, pas en sol américain.

Il y a bien le géant Deontay Wilder (la coqueluche de Russ Anber), Johnaton Banks, Bryant Jennings et Seth Mitchell et quelques autres qui montrent des signes encourageants, mais Wilder est encore un bébé dans ce monde des super lourds et les autres comme Chris Arreola ont des croûtes à manger.

COTTO RIDES AGAIN

Il fallait une victoire, une victime pour Miguel Cotto et Delvin Rodriguez était la brebis toute désignée. Or, samedi soir dans le royaume de Mickey Mouse, l’ex-super-champion s’est exécuté de façon magistrale.

Dès le premier son de cloche, il était évident que Rodriguez n’était pas du même calibre que Cotto. Il n’a fallu que trois rounds avant que l’arbitre Frank Santore vienne à la rescousse de Rodriguez.

Cotto se devait absolument de gagner après avoir subi des revers consécutifs contre Floyd Mayweather et Austin Trout. Maintenant, c’est fait.

Cotto est un boxeur très spectaculaire que les amateurs de boxe aiment voir à l’œuvre. En Delvin Rodriguez, il a battu un bon pugiliste. mais pas plus. En tout cas, certainement pas de la classe de Mayweather et Pacquiao.

Je souhaite bonne chance à Cotto, qui aura 33 ans le 29 octobre prochain. Dans son cas, c’est un vieux 33 ans, car il a été cogné solidement au cours de sa brillante carrière. Un peu à la Arturo Gatti. Ces deux-là ont toujours livré des combats à l’emporte-pièce, mais à quel prix?

Bonne boxe.