Vegas, on a un problème… 

 Quand votre surnom est Hi-tech, il faut parler comme les génies de l’aéronautique.  Après tout, Las Vegas n’est qu’à 82 kilomètres du fameux Area-51, où supposément sont entreposés des véhicules extraterrestres, peut-être même des visiteurs d’autres planètes.

Quelques jours après la défaite de Vasyl Lomachenko aux mains du jeune Teófimo López, on apprend que l’ex double médaillé d’or des Jeux olympiques souffrait d’une blessure à la coiffe des rotateurs de l’épaule droite.

Surprise… Surprise…. C’est exactement la même blessure qu’avait cachée Manny Pacquiao jusqu’à ce qu’il s’avoue vaincu par décision face à Floyd Mayweather.

Attendez… Là ne s’arrête pas la similitude entre les deux perdants.

Deux jours après sa défaite, Loma a été opéré par le docteur Neal ElAttrache, le même orthopédiste qui avait opéré Pacquiao cinq ans plus tôt.

On se retrouve donc avec le même mal, la même épaule, le même docteur et la même décision. Et plusieurs se demandent… Si Lomachenko avait eu ses deux bras en bonne santé, aurait-il perdu ce match ?

Je pense que oui…. Bien que Loma ait montré son grand talent en 8e, 9e, 10e et 11e engagements.  C’était trop peu trop tard.

Cela jette une certaine douche d’eau froide sur la victoire de Teófimo López, mais il ne faut rien enlever au quadruple champion.  Il a été brillant sur toute la ligne et il  mérite de coiffer toutes les couronnes.

Au lieu de se lancer comme une poule sans  tête sur un rival talentueux, il a suivi son plan de match à la lettre.  Il n’a pas tenté le K.-O. comme  il l’avait prédit et il a boxé en vrai champion.

Pourquoi avoir attendu ?

Pourquoi Loma a-t-il attendu aussi longtemps avant de se mettre en marche ? Parce que son épaule le faisait souffrir. Deux fois, au cours de sa préparation le docteur ElAttrache avait dû lui faire des infiltrations pour apaiser la douleur.

Son père et son gérant lui ont conseillé de remettre le combat à plus tard, quand le mal serait guéri, mais Loma a refusé, menaçant même de se retirer de la boxe si jamais on mettait ce plan à exécution.

Aujourd’hui, on se demande si jamais il y aura un combat revanche.  Le match a été très populaire.  Pas moins de trois millions de téléspectateurs ont vu l’affrontement  sur ESPN et certainement quelques dizaines de milliers  sur RDS.

Maintenant la balle est dans le camp de López. Il n’est pas obligé d’accepter une revanche et on ne pourrait lui en  tenir rancune si jamais il refusait.  Il a bel et bien gagné ses lauriers.  Mais cette blessure à son rival laisse planer un doute.  

Pourquoi  López offrirait  un match revanche à Loma ?  S’il veut absolument une deuxième chance qu’il la mérite en battant les aspirants logiques à sa couronne. Rien de moins. Pas question de cadeau.

D’ailleurs, si on se fie aux monstruosités des innombrables couronnes de la boxe, c’est le gagnant entre Lee Selby et George Kambosos qui aura éventuellement  ce privilège. Cet affrontement sera disputé le 31 octobre prochain.

Quant à Teófimo, il veut se mesurer à Devin Haney ou à Yuriorkis Gamboa qui se rencontreront le 7 décembre prochain chez les 135 livres.

Selon les experts,  le seul 135 livres qui pourrait donner du fil à retorde à López est Gervonta Davis (23-0-0—22/K.-O.), le champion de la WBA.

C’est vrai que Davis cogne fort, mais il ne mesure que 5’5’’ contre 5’8’’ pour López. C’est là un net avantage pour le quadruple champion actuel.

Quant au promoteur Bob Arum, il pourrait aussi offrir Ryan Garcia (20-0-0—27/K.-O.) à López.

Jusqu’ici, Garcia a conservé une fiche parfaite et on aura une meilleure idée de son talent le 5 décembre prochain, alors qu’il affrontera Luke Campbell dans un match pour le titre intérimaire WBC des légers, à Indio en Californie.

Comme Little Red

Je souhaite à López de connaitre le même succès que Danny (Little Red) Lopez, (42-6-0—39K.-O.) (aucun lien de parenté) un ex-champion mondial chez les plumes dans les années 70.

Tout comme López, Little Red était un boxeur offensif, spectaculaire qui a remporté ses 23 premiers combats chez les pros.  Il a défendu sa couronne à 9 occasions et la cédée à Salvador Sanchez, en 1980.

En 1979, lors d’une défense de son titre contre Mike Ayala, il avait si bien fait en le mettant K.-O. au 15e engagement que le magazine Ring accorda le titre du match de l’année.

La similitude est frappante entre les deux hommes. Little Red mesure 5’7 1/2’’ et Téofimo 5’8.  Après 13 combats, Little Red montrait une fiche  parfaite semblable à celle de López avec 13 K.-O. comparativement à 11 pour notre quadruple champion.

Little Red s’est retiré en 1980 après avoir subi deux défaites par K.-O. aux mains de Salvador Sánchez.  Il a tenté un retour en 1992, mais a de nouveau perdu par mise hors de combat au deuxième engagement contre un certain Jorge Rodriguez.

119/109 jamais

Juste un petit mot sur la carte de la juge Julie Lederman 119/109 en faveur de López.  C’est donc dire qu’elle n’a donné qu’un seul round à Lomachenko.  Disons que c’est difficile à digérer. En somme, elle n’a accordé que le onzième round à Loma.

Yvon Michel et moi avions un pointage de 116/112, tout comme le juge Tim Cheatham.  J’accepte aussi le score de Steve Weisfeld 117/111. Mais j’ai de la difficulté avec celui de Julie Lederman.

D’habitude, la fille du regretté Harold Lederman montre qu’elle a toutes les qualités pour être juge de boxe. Tout comme chacun d’entre nous, elle a droit à une mauvaise soirée à l’occasion.

Son score n’est certainement pas pire que celui de l’ex-champion Andre Ward 114/114.

La chance de sa vie

Enfin, Custio Clayton (18-0-0—12/K.-O.) aura la chance de coiffer une couronne mondiale comme l’ont fait 18 autres Canadiens  et Canadienne avant lui.  Mais auparavant, il lui faudra vaincre l’ex-champion mondial Sergey Lipinets (16-1-0—12/K.-O.) dans un match intérimaire de l’IBF. 

 Il aura la chance d’être encouragé par des milliers de ses fans puisque son match sera retransmis samedi soir à compter de 21 h00, sur RDS,  en direct  du Mohegan Sun Casino, à Uncasville, au  Connecticut.

Jusqu’ici, Clayton a tout balayé sur son passage.  Il s’est même payé le luxe d’une victoire par K.-O./8 sur Diego Ramirez, le 28 janvier dernier, devenant ainsi le seul homme à avoir vaincu ce dernier par mise hors de combat.

Mais cette victoire est-elle suffisante pour favoriser Clayton ? Je ne le crois pas.  Le combat sera intéressant, mais ce Sergey Lipinets est un très bon boxeur ayant perdu une seule fois en carrière et c’était contre Mikey Garcia, l’ex-champion mondial IBF des super légers.

Clayton n’a jamais eu cette expérience d’un match contre un champion.

Bien qu’il savait depuis quatre ou cinq semaines qu’il avait des chances d’affronter Lipinets ce n’est que le 14 octobre dernier qu’il  a appris  avoir été choisi pour remplacer  Kudratillo Abdukakhorov, refusé d’entrée aux États-Unis.

Clayton n’a pas boxé depuis neuf mois, soit depuis sa victoire sur Ramirez.  C’est donc dire qu’il aura eu à peine deux semaines pour  vraiment se préparer pour Lipinets.

Par contre, Clayton est confiant de gagner puisqu’il est invaincu  que parmi ses victimes, on retrouve Ramirez, DeMarcus Corley et Stephen Danyo, des pugilistes qui peuvent se comparer aux rivaux de Lipinets.

Prédiction : Lipinets par décision

Rivas oublié

Si je me fie à une déclaration du promoteur Bob Arum, pas plus tard que mercredi dernier, ce sont les poids lourds Agit Kabayel (20-0-0—13/K.-O.) et Carlos Takam (39-5-1—28/K.-O.) qui ont le plus de chance d’affronter le champion Tyson Fury.

Pourquoi Kayabel et Takam plutôt qu’Oscar Rivas 26-1-0—18/K.-O.) ?

Selon le promoteur Bob Arum : « J’ai parlé avec les dirigeants de Rivas, a-t-il souligné.  Mais il est trop petit et pas assez lourd pour Fury. »

Je ne veux rien enlever à l’octogénaire qu’est Bob Arum, mais je crois que Rivas pourrait vaincre Kabayel et Takam. En tout cas, il est de leur calibre.

Selon les chiffres de Box Rec : Rivas fait 6’0 ½’’, Takam, 6’1 ½’’, et Kabayel, 6’3’’.

Admettez avec moi que la différence n’est pas tellement grande entre les trois.Par contre, si je me fie au classement de BoxRec, Rivas est le meilleur des trois aspirants au titre de Fury.  Rivas est 13e suivi de Takam, 25e et Kabayel, 34e.

Je crois que le choix ira à Kabayel.  À 6’3’’ il est le plus grand, mais c’est aussi celui qui cogne le moins fort des trois.  Il est aussi moins expérimenté que Rivas et Takam.

Bonne boxe