Il parait que le président directeur-général de Golden Boy Promotion, Richard Schaefer n’est pas content du tout du résultat du combat nul entre son poulain Bernard Hopkins et Jean Pascal, samedi soir dernier à Québec.

Si tel est le cas, pourquoi a-t-il fallu arrêter hier un enregistrement en studio à RDS d’un autre combat de boxe alors que Monsieur Schaefer tentait de rejoindre Yvon Michel de toute urgence? De quoi ont-ils parlé ? Je l’ignore, mais je suppose que ce n’était pas de la neige qui recouvre actuellement les Plaines d’Abraham. Et je sais aussi que ce ne fut pas le seul appel de Monsieur Schaefer à Monsieur michel depuis le gala de Québec.

Je veux bien comprendre que Monsieur Schaefer est déçu du résultat. Mais pourquoi s’en prendre à l’arbitre et aux trois juges du combat. D’ailleurs, avant d’aller plus loin, soulignons que des trois juges assis autour du ring à Québec, un seul était Québécois. Il s’agit de Claude Paquette et il a remis une carte de pointage de 113/113, soit le même verdict nul que le juge Belge Daniel VanDeWiele (114/114).

Si je me fie à Monsieur Schaefer, seul le juge américain, Steve Morrow avait vu juste avec sa carte de pointage de 114/112 en faveur de l’Executionner.

Personnellement, j’avais Hopkins gagnant par 114/112, mais vous ne me voyez pas crier au vol sur tous les toits. Lorsqu’un combat se termine avec seul point de différence entre deux individus il est tout à fait normal que les deux se croient victorieux. Mais de là à crier au vol, il y a une marge.

PAS LE MEILLEUR DE PASCAL

Comme la plupart d’entre vous, je ne crois pas que Jean Pascal ait livré son meilleur match en carrière. Je crois qu’il a perdu ce combat, mais avec un peu plus de chance, il aurait pu tout aussi bien gagner. Bien souvent il était hors d’équilibre, son jab ne fonctionnait pas et à compter du sixième round, il semblait manquer d’énergie. On aurait dit que c’était lui le quadragénaire, pas Hopkins.

En tout cas, il a toujours mieux fait que Roy Jones, la dernière victime de Hopkins.

Pendant ce temps, le quadragénaire, victime de deux chutes au tapis et accusant un retard de cinq point après trois rounds, retrouvait lentement mais surement son deuxième souffle. Si bien que Pascal avait de la difficulté à le suivre à compter du sixième engagement.

Mais encore là… Était-ce Pascal qui manquait d’énergie ou bien si le vieux vétéran de 45 ans a sorti quelques petits lapins de son sac ? Avant le match, je croyais sincèrement que Pascal enverrait BH au Temple, mais le Vieux a encore du carburant dans son réservoir et je ne vois même pas le jour où il va décider d’accrocher ses gants pour de bon. Pour lui, le record de George Foreman n’est que partie remise.

Ce que je retiens surtout, ce n’est pas ma carte de pointage en faveur de Hopkins, mais plutôt le spectacle qui en valait vraiment la peine. Tellement qu’il sera en lice parmi les meilleurs combats de l’année 2010. Je ne crois pas que ce combat soit choisi le combat de l’année, mais il sera parmi les meilleurs, croyez-moi…

LES PHRASES CÉLÈBRES

J’ai retenu quelques phrases célèbres à l’issue de ce combat dans le vieux Colisée Pepsi de Québec.

Lorsqu’on a demandé à BH s’il croyait avoir remporté la victoire : il a répondu du tic au tac : ¨Voyez-vous des gens fêter dans le coin de Jean Pascal ! Ils savent qui a gagné et leurs visages me donnent raison.¨

Très bonne observation de sa part.

Il y a aussi cette phrase célèbre du maire Régis Labeaume qui m’a frappé quand il a dit : ¨ Jamais j’ai fait un investissement aussi payant que cela dans ma vie. Et s’ils veulent une revanche à Québec, je suis ouvert à toutes propositions.¨

À Québec, ce combat a été un événement d’envergure. Tout le monde, à partir du maire, s’est défoncé pour faire de cet événement un gala d’envergure et je leur dis : Bravo.

S’il avait été présenté à Montréal, je doute que la ville se soit autant impliquée. Ici on aurait retrouvé quelques petites voitures rouges et des échalottes surveillant les parcomètres et distribuant des billets de stationnement autour du centre Bell, histoire d’écoeurer les gens.

Pour revenir à notre combat et nos trois juges, Monsieur Schaefer pourrait s’en prendre au juge VanDeWiele au lieu de pourfendre les officiels du Québec.

Alors que Steve Morrow et Claude Paquette scoraient et avec raison, le premier round 10–8 suite à la chute de Hopkins, VanDeWiele scorait 10–9 pour Pascal, ce qui est erroné. Le Règlement stipule que si un boxeur va au tapis, l’autre automatiquement est

crédité du score de 10–8.

VanDeWiele a aussi donné un verdict nul de 10–10 au dixième engagement alors que les deux autres juges y allaient d’un 10–9 en faveur de Hopkins. Ce n’est pas illégal, mais on demande aux juges de trouver un gagnant le plus possible. Encore là, il n’y a pas de Québécois en cause.

ET L’AVENIR

Bernard Hopkins soutient qu’il ne reviendra jamais au Québec, ni même au Canada. A Niagara Falls, peut-être, mais du côté américain.

Encore là, de la foutaise. Hopkins ira où l’argent l’amènera. C’est du moins ce que prétend Yvon Michel, le grand patron de Gym, dont le cahier de commandes ferait rougir les plus gros concessionnaires automobiles de chez nous.

Imaginez, l’année 2011 n’est pas encore commencée que déjà il négocie la revanche contre Chad Dawson. ¨Nous sommes engagés par contrat à bâcler un combat contre Dawson, de dire Yvon. C’est le réseau HBO qui a le premier choix. On doit nous promettre au moins le même montant que lors du premier combat. Si HBO refuse, nous pourrons alors négocier avec Showtime.

Et si jamais on ne s’entend pas là non plus, eh bien on va y aller avec notre deuxième choix, soit la revanche Pascal/Hopkins. Et que la ville de Québec revienne dans le portrait comme site du deuxième combat, croyez-moi, Hopkins va revenir en courant. Hopkins adore l’argent et si l’argent est à Québec, BH y sera surement¨.

Dans les plans de Gym, il y a aussi un affrontement avec Carl Froch qui vient de dégonfler la baloune du roi Arthur Abraham. Il y a aussi André Ward qui pourrait se retrouver dans le portrait. Et enfin, il y a toujours cet affrontement possible entre Lucian Bute et Jean Pascal. Ce combat n’aura peut-être pas lieu en 2011, mais en 2012, c’est possible.

Et dans les coulisses, il y a toujours le jeune David Lemieux qui devrait se mesurer à Marco Antonio Rubio en mars prochain dans un combat éliminatoire. Voilà un autre milllionnaire en puissance.

Enfin, je reste sur mes positions : Pour moi, Hopkins a gagné mais j’accepte un combat nul.

C’est un des meilleurs combats de l’année qu’on vient de voir à Québec.

Déjà, pour les événements canadiens, je donne mon vote pour le gala de boxe de l’année à la ville de Québec et à tous ses organisateurs.

ENTRE LES CABLES

C’est Michael Griffin qui a été l’arbitre du combat et je n’ai rien à dire sur les deux comptes qu’il a donné contre Bernard Hopkins au premier et troisième engagements. Hopkins méritait d’être débité de deux chutes au tapis, même s’il prétend que dans le premier cas, il a été frappé derrière la tête. Regardez la reprise et vous verrez que Hopkins, en voulant éviter le coup s’est tourné la tête soudainement.

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Parlant de reprise, je donne mon vote pour qu’on fasse la même chose qu’au football et que les reprises videos soient permises à la boxe. La seule chose qui me chicotte, c’est comment s’y prendre pour le temps d’arrêt. D’Habitude on ne doit pas dépasser une minute de repos entre les rounds. Or, si on accepte le visionnement des bandes videos, un des deux pugilistes pourrait être favorisé. Or, je travaille là-dessus et j‘aimerais avoir votre opinion.

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Je me suis laissé dire que Gerry Bolen aurait remis sa démission comme arbitre de boxe. D’ailleurs, on ne l’a pas vu officier un combat à Québec, bien qu’il ait été présent. C’est lui qui s’occupait de surveiller la chambre de Bernard Hopkins.

Il semblerait que Bolen demeurerait avec la Régie, dans un poste d’inspecteur.

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L’arbitre Michael Griffin a été impliqué dans les trois derniers combats de Jean Pascal contre Chad Dawson et Bernard Hopkins et Adrian Diaconu II. C’est peut-têtre un peu trop et ouvert à la critique.

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Un petit imbroglio est survenu avant même l’affrontement Pascal/Hopkins. On sait que Pascal possède trois ceintures de champions. Or, quand il s’est présenté pour monter sur le ring, un de ses trois porteurs s’est vu refuser le droit de le suivre, vu qu’il n’avait pas sa carte d’identité de la Régie. Pascal a donc dit au représentant de la Régie: ¨¨S’il ne peut me rejoindre sur le ring, je ne monte pas moi non plus.¨

C’est le président Michel Hamelin qui a mis fin à l’affrontement et finalement, les trois porteurs ont été acceptés sur le ring, comme on le fait un peu partout dans le monde quand un champion possède autant de ceintures.

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Bonne boxe