Ngoudjo a raté sa chance
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 19:01 mercredi, 19 mai 2010. 15:51Herman Ngoudjo avait la chance de sa vie vendredi soir, à Primm au Nevada. Personnellement, je m’étais tout endimanché pour vous présenter le combat en direct à la télévision de RDS. Ce n’est pas tous les jours que l’on décrit des combats en direct.
Je croyais sincèrement avant le combat que la Panthère Noire parviendrait à vaincre son rival, l’ex-champion mondial des super-légers, Julio Diaz.
Pourtant, tout avait assez bien commencé. Ngoudjo était l’agresseur et Diaz devait contre attaquer. Cette tactique a été profitable au Montréalais pour les cinq premiers rounds. A partir du sixième, ce fut une toute autre histoire. Le jab de Ngoudjo a cessé de travailler et sa défensive est devenue si poreuse qu’il avait parfois l’air d’un amateur devant les crochets de Diaz.
Personnellement, j’avais Ngoudjo en avance trois rounds à deux pour les cinq premiers engagements. A partir du sixième, j’ai opté pour Diaz à chaque occasion. Mon pointage final était de 97/93 pour Diaz. Même pointage que deux des juges du combat.
QUE FERA NGOUDJO?
Aujourd’hui, c’est le temps de se poser la question : Que fera Ngoudjo dans le futur? Continuera-t-il à boxer ? Si oui, contre qui pourrait-il bien s’attaquer?
S’il n’a pas été capable de vaincre Julio Diaz, que plusieurs croyaient au bout du rouleau, imaginez un peu ce qui surviendrait contre des Devon Alexander, Amir Khan, Tim Bradley, Paul Malignaggi , Victor Ortiz ou bien encore Nate Campbell, pour ne nommer que ceux là.
Après avoir subi trois défaites à ses six dernier combats, Ngoudjo avait la chance de remonter dans les classements et envisager un match de championnat dans les douze prochains mois. Mais non, rien n’a fonctionné pour lui.
J’avais lu quelque part qu’il était si bien entrainé qu’il pouvait ralentir son rythme cardiaque de 190 à 120 dans l’espace de soixante secondes. Pourtant, à partir du sixième engagement, il avait l’air de douter de ses capacités. Il a cessé de se porter en attaque et a laissé à Diaz le loisir de lui appliquer plusieurs droites.
ADIEU MATCH DE CHAMPIONNAT
Heureusement, Ngoudjo a un bon menton et il a pu encaisser les coups répétés de l’ex champion, mais à la fin, il était évident qu’il pompait l’huile.
Que réserve l’avenir à Ngoudjo ? J’ai posé la question à Yvon Michel, son promoteur et il ne savait même pas lui-même. On voyait qu’il était vraiment déçu de la tournure des événements. Avant le combat, il croyait dur comme fer que son poulain remporterait la victoire et envisageait même lui trouver des rivaux de classe pour l’amener au championnat. Inutile de dire que je n’ai pas poussé mon inquisition trop loin.
Une chose est certaine, il faudra une grosse victoire à Ngoudjo pour retrouver des bourses comparables à celles qu’il a obtenues pour ses combats contre Paul Malignaggi et Juan Urango.
C’EST LE TROISIÈME
Ngoudjo devient le troisième boxeur montréalais a montrer des signes de faiblesse. Joachim Alcine a été le premier à se remettre en question et à se prendre en mains lui-même.
C’est vrai qu’il a gagné ses deux derniers combats, mais on ne l’a pas revu à Montréal depuis le 5 décembre dernier et c’est maintenant le clan de Lou Duva qui s’occupe de lui trouver des adversaires.
Il y a aussi Adonis Stevenson qui a décidé de voler de ses propres ailes . Résultat : Il vient de se faire assommer dès le deuxième round d’un combat contre Darnell Boone. Comme première expérience aux Etats-Unis, c’en fut toute une car c’était sa première défaite en carrière.
Pourtant, si je me souviens bien, ce même Darnell Boone avait été une victime par décision relativement facile de Jean Pascal à Montréal, en 2006.
Je ne peux faire autrement que de souhaiter bonne chance à Herman Ngoudjo, un jeune père de famille très sympathique que l’on cotoie depuis près d’une dizaine d’années. Mais la cote sera difficile à remonter. Toutefois, l’ascension est possible à condition qu’on prenne les bouchées doubles à l’entrainement.
DERNIÈRE HEURE
En dernière heure après la composition de ce billet, j‘ai appris que Ngoudjo avait subi deux fractures à l‘issue de son combat contre Julio Diaz. La première à la mâchoire (une deuxième fois) et l‘autre à l‘os orbital du côté droit du visage.
Devant une telle éventualité, la décision est assez facile à prendre. Ce sont deux fractures qui pourraient éventuellement blesser sérieusement la Panthère Noire.
J‘ai donc l‘impression qu‘il ne reste plus que la retraite pour Ngoudjo, car par le temps qu‘il aura soigné ces deux blessures, il devra reprendre l‘entrainement et espérer retrouver ses moyens d‘antan, ce que je doute.