J'ai toujours cru que la tactique du court et frappe excellait surtout au baseball. Eh bien croyez-moi, elle vaut aussi son pesant d'or à la boxe, excepté qu'il faut faire l'inverse. C'est le frappe et court.

C'est exactement ce qu'a fait à volonté Manny Pacquiao contre Oscar de La Hoya samedi soir dernier dans la ville de
Sodome et Gomorrhe des temps modernes, mieux connue sous le nom de Las Vegas.

Vraiment le Golden Boy faisait pitié à voir et c'est sur les conseils de ses hommes de coin, du médecin et de l'arbitre qu'il a finalement accepté de rester sur son siège au neuvième engagement. D'ailleurs, un seul juge lui concédait un round victorieux durant la bataille.

Totalement vidé, son beau visage tuméfié et ne pouvant plus répondre aux attaques du meilleur boxeur au monde livre pour livre, de La Hoya a finalement abdiqué, mais il n'a pas voulu dire après la défaite que c'était son dernier combat.

J'espère qu'il fera un examen de conscience et que, finalement, il accrochera ses gants pour de bon. Il est encore en bonne santé, il a une belle famille, et il est archi-riche, donc pourquoi diable voudrait-il continuer à s'accrocher?

Quant au Pacman, il a changé le combat de rêve que tous prévoyaient pour le cauchemar de l'ex-médaillé olympique. Et après l'affrontement, il a dit à Oscar : ¨Tu es toujours mon idole…¨ Et de La Hoya de répondre : ¨Non, maintenant, c'est toi mon idole...¨

Incroyable mais vrai, c'est Pacquiao qui est entré sur le ring à 148 livres et demi, soit une livre et demi de plus que de La Hoya.

Or, Pacman a été capable de bien contrôler son augmentation de poids, tandis que de La Hoya n'a jamais paru à son aise à 147 livres.

Le génie dans tout cela a été le gérant de Pacquiao, l'ex-entraineur de de La Hoya, Freddie Roach. Il a tapé sur les nerfs du Golden Boy tout au long de la semaine, se plaignant de ses bandages sur les mains et son protecteur plastique qu'il utilisait sur son pouce de la main droite. Et tout au long des jours, Roach déclarait à qui voulait l'entendre que de La Hoya ne l'avait plus et qu'éventuellement son nouveau poulain l'aurait à l'usure aux alentours du huitième ou neuvième assaut. Tel un devin, c'est exactement ce qu'il avait prédit qui est arrivé.

Après le combat, Oscar s'est approché de Roach et lui a confié : ¨Tu as raison, je ne l'ai plus…¨

Durant le combat à sens unique, Pacquiao a lancé 585 coups contre seulement 402 pour de La Hoya. Et à l'exception du cinquième round où il a attrapé le corps et la tête du vainqueur à quelques reprises, le promoteur-boxeur n'a jamais été dans le coup.

Personnellement, de La Hoya a toujours été un, sinon mon boxeur favori. Comment oublier ses performances olympiques et ses victoires professionnelles sur Julio Cesar Chavez, Pernell Whitaker, Hector Camacho et Fernando Vargas… Un tel phénomène nait qu'une fois par vingt ans et encore.

Aujourd'hui, il est temps d'accrocher avant qu'un accident grave ne lui arrive. Malheureusement pour les champions déchus, il y a souvent un combat de trop et cet affrontement contre Pacquiao était de trop. Assez, c'est assez…

Bonne boxe!