Question de respirer un peu à propos du dossier Pascal/Bute, prenons le temps de raconter l‘histoire de Jo Jo Dan.

Après une absence de plus d‘une année hors du ring, le montréalais de 31 ans d‘origine Roumaine effectue mercredi son retour entre les câbles dans la région de New York. On parle d‘un retour discret contre Franklin Gonzalez qui a cumulé une fiche de 15 victoires et 11 défaites.

Jo Jo Dan, c‘est l‘histoire d‘un boxeur dont la carrière professionnelle est parsemée d‘embuches. Alors qu‘il s‘approchait des sommets, il a été victime d‘une décision locale en 2010 en Turquie face à Selcuk Aydin. Un an et demi plus tard, les deux boxeurs se sont retrouvés, toujours en Turquie. Le combat s‘est rendu à la limite des 12 rounds. Le montréalais a été envoyé au tapis au 1er round. Aydin lui a également fracturé la machoîre. Au bout du compte, Aydin s‘est imposé encore, par une courte majorité non contestée par le clan québécois.

On s‘est demandé si la carrière de Jo Jo Dan était terminée. Mais il faut croire que non. Le protégé de Pierre Bouchard, discrètement, est revenu s‘entraîner au sous-sol du Complexe sportif Claude-Robillard, à travers ses quarts de travail dans une entreprise d‘entretient.

Le combat de mercredi sera donc un test pour Jo Jo Dan et sa machoîre. On dit que certains boxeurs sont revenus plus forts d‘une blessure semblable. Pour ma part j‘ai en tête la triste fin prématurée de Hermann Ngoudjo.

Les Roumains

Toujours est-il que le Rêve Américain ou le Rêve Québécois de Jo Jo Dan ne se déroule pas comme celui de Lucian Bute, ni comme celui d‘Adrian Diaconu ou de Leonard Dorin, pionnier des boxeurs Roumains à avoir fait le choix de poursuivre leur carrière professionnelle au Québec, dans la famille d‘INTERBOX.

La population Roumaine n‘a pas les mêmes moyens que celle du Québec de supporter la boxe professionnelle. Leur pays a produit de très bons boxeurs amateurs, mais la marche vers la boxe pro paraît peut-être trop grande.

Les propos de Pascal

Loin de moi l‘idée de vouloir défendre Jean Pascal. Il est capable de le faire seul, avec un seul bras en prime. Ce n‘est pas mon ami, je ne le connais qu‘à des fins professionnelles. Ses propos étaient peut-être malhabiles, mais il ne faut pas les taxer de “racistes”.

Voici les propos parlant de Bute: «C’est un Roumain qui est venu s’établir au Québec pour faire de l’argent. Il a fait son argent, c’est grâce aux Québécois qu’il vit bien, alors je pense que ce serait la moindre des choses de donner aux Québécois ce qu’ils demandent.»

Parlant de moi, il aurait pu dire. "C’est un Saguenéen qui est venu s’établir à Montréal pour faire de l’argent." Et il aurait raison! En ce qui me concerne, c‘est la même chose. On est loin des propos d‘Elvis Gratton qui dit “Un autre qui s‘en vient voler nos jobs.”

Et j‘espère que Jean Bédard n‘est pas sérieux quand il affirme que ces propos pourraient nuire à un affrontement Pascal-Bute. Si oui, on peut croire qu‘Interbox cherche vraiment n‘importe quelle excuse pour ne pas opposer les deux meilleurs boxeurs québécois de leur époque.

Régis Lévesque

Une chose est sûre, même Régis Lévesque ne pourrait pas créer de controverses aussi grandes. À l‘époque, Monsieur Lévesque “promotait” ainsi: «Un noir contre un blanc. Un anglais contre un français.»

Je l‘ai rencontré il y a une dizaine de jours, juste avant qu‘Arturo Gatti soit admis au Temple de la Renommée de la Boxe. Voici mon reportage.

Vous pouvez aussi écouter l‘entrevue intégrale. Il croit encore en la boxe locale, en Davey Hilton âgé de 49 ans. Il aurait rêvé d‘opposer Hilton à Lucian Bute. Il parle aussi de Jean Pascal, pas vendeur, de Gatti, d‘Eddie Melo, que l‘on ne peut pas comparer à David Lemieux. Monsieur Lévesque âgé de 77 ans a tout le respect des anciens boxeurs dont il a fait la promotion.

Je vous invite aussi à regarder, si ce n‘est déjà fait, mon reportage avec Marc Ramsay. Je l‘ai suivi lors du gala de vendredi où il a encadré 5 boxeurs vers la victoire.