Le mot “parfait” a été employé après le combat par l‘entraîneur Stéphan Larouche pour qualifier le combat de son protégé Lucian Bute. Je n‘ai pas sursauté en entendant ces propos puisque j‘avais moi-même inscrit ce mot sur mon calepin de notes.

Mais qu‘est ce que la perfection sportive? J‘ai pensé à Nadia Comaneci, la compatriote Roumaine de Bute. J‘ai aussi pensé à un match parfait au baseball. En partant de cette comparaison et après y avoir repensé, j‘affirme que Bute a obtenu un match “sans point ni coup-sûr”!

Le combat n‘a pas été très excitant. Pour reprendre l‘analogie de baseball, ce n‘était pas un concours de coups de circuits. Bute a bien tenté le coup d‘éclat, mais Johnson a bien résisté. Il était d’ailleurs évident que Johnson ne baisserait pas pavillon, après voir encaissé en milieu de combat les nombreux puissants crochets à la tête de Bute. Le monarque de l’IBF a fait ce qu’il devait faire et encore plus. Avec son statut de champion il a été l’agresseur physique et n’a laissé AUCUN avantage à son rival sur la surface de 400 pieds carrés.

Lucian dit souvent avant les combats « Je n’y vais pas pour le k.-o. mais si l’occasion se présente je vais y aller.» Hier c’était ça. Il a gagné les 12 rounds. Les occasions de k.-o. ont été rares avec le résultat que l’on connaît. Johnson a peut-être offert une performance en deça des attentes, mais c’est son problème. Il demeurait une menace. Bute n’a pas joué avec le feu inutilement. Il ne faut rien lui enlever.

Bute signait hier une 30e victoire en 30 combats. C’était aussi sa 10e victoire en combat de championnat du monde.

Côté, l'avenir!

La vedette de la soirée a sans contredit été Pier-Olivier Côté. Interbox a réussi un coup de maître en le mettant sous contrat pour 3 ans. Au sein de la machine Interbox et bien entraîné par François Duguay, Côté peut envisager un avenir fort prometteur. On peut reprocher parfois une trop grande prudence à Interbox dans la gestion de la carrière de Bute, mais cette philosophie mènera Côté très loin.

J’aimerais avoir une boule de cristal pour voir dans l’avenir et savoir qui connaîtra la plus belle carrière entre Côté et David Lemieux. Leurs carrières sont gérées bien différemment. Lemieux est passé de Purnell Gates à Marco Antonio Rubio. Les échelons paraissent moins importants entre les adversaires de Côté, qui en plus a déjà l’expérience de se battre à l’étranger (Las Vegas et Roumanie).

Côté c’est notre Manny Pacquiao. Je ne dis pas qu’il va connaître la même carrière. Mais il y a des comparaisons à échelle moindre avec son dynamisme, son énergie contagieuse, ses explosions dans le ring, sa force de frappe et sa vie exemplaire à l’extérieur du ring. Et si Pacman est député aux Phillippines, Apou peut devenir maire de Québec!

Gauthier

J’avais le cœur fendu après la défaite par décision partagée de Sébastien Gauthier après un combat contre Steve Molitor qui a tenu les spectateurs en haleine du début à la fin. Ses principales préoccupations après le combat. 1- Est-ce que j’ai donné un bon show. 2- Je suis déçu pour mon équipe.

Ma principale préoccupation? Savoir s’il y aura un combat revanche. J’en ai parlé brièvement à Adam Harris, le promoteur de Molitor, qui paraissait préoccupé après ce combat, et il convenait qu’une revanche semblait inévitable.

Mais comme l’a mentionné Gauthier (qui n’est âgé que de 29 ans), ce combat aurait probablement lieu en Ontario, donc avantage supplémentaire sur la carte des juges au gaucher et ancien champion.

Demers

Demers a perdu contre Allan Green dans un combat qui a été déplacé après celui de Bute. Je n‘ai vu que quelques séquences du combat. Je suis toutefois heureux de constater que Demers se soit rendu à la limite. À première vue, le pointage de 100–90 accordé par juge semblait excessif, surtout après avoir vu la carte de Russ Anber qui accordait la majorité des rounds à Demers.

Chose certaine, le courageux boxeur de St-Hyacinthe a prouvé qu‘il avait encore sa place dans un ring.

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