L’Extra-terrestre est aussi un vieux renard, un ex-Exécuteur des hautes œuvres et un B-Hop. Samedi soir dernier il a réussi à faire tomber Karo Murat dans le panneau tout comme il l’avait fait lors du premier affrontement avec Jean Pascal.

Murat s’est élancé tête première et il croyait bien être en mesure de venir à bout du vieux renard de 48 ans et 15 jours. Il a assez bien fait pour que le juge montréalais Benoit Roussel lui alloue deux rounds pendant que les deux autres officiels y allaient de pointages de 119–108.

Que Hopkins ait défendu avec succès sa couronne IBF des mi-lourds ne surprend personne. Tous les connaisseurs avaient prédit qu’il sortirait victorieux. Certains même avaient cru qu’il gagnerait par K.-O.

Ce n’est pas qu’il n’a pas tenté l’expérience qui lui échappe depuis 2004 alors qu’il avait mis son partenaire d’affaires Oscar De La Hoya hors de combat au neuvième round avec un coup bien précis au foie.

Hopkins a établi une autre marque samedi soir à Atlantic City, où tout avait commencé pour lui en 1988, à moins d’un demi-mile de là.

Il est devenu le plus vieux boxeur à défendre sa couronne avec succès.

On dirait qu’il veut imiter l’Immortel du hockey, Gordie Howe, qui a joué jusqu’à l’âge vénérable de 52 ans dans l’uniforme des Red Wings de Detroit et des Whalers de Hartford.

L’AVENIR

Hopkins a enduré tout ce que Murat pouvait lui servir dans les premiers rounds du combat. Pendant les attaques de celui qui est assez jeune pour être son fils, Hopkins a souri, il a jasé, il a saigné, il a grimacé puis soudainement à la mi-combat, il a ouvert toute grande sa vieille machine. Sa défensive hermétique a totalement empêtré Murat.

Il était évident que Hopkins cherchait le K.-O. qui n’est jamais venu. Mais en aucun temps, le maître n’a été en danger.

En somme, c’est Jean Pascal qui a le mieux fait contre l’Extra-terrestre il y a quelques années en l’envoyant deux fois au tapis en début de combat. Mais on se souviendra que par la suite, Hopkins était parvenu à prendre le dessus sur son jeune adversaire.

Que réserve l’avenir à Hopkins? D’autres combats, c’est certain!

UN HOMME YO YO

Pour son affrontement contre Murat, B-Hop a fait osciller la balance à 172 livres au moment de monter sur le ring. Or, voilà qu’il prétend vouloir se mesurer à Floyd Mayweather à 160 livres.

Est-il possible qu’un homme qui soufflera 49 chandelles le 15 janvier prochain soit en mesure de varier son poids d’une quinzaine de livres comme il veut le faire?

Comme le disait notre champion Adonis Stevenson, qui admire Hopkins : « B-Hop est à l’entraînement tous les jours de la semaine, raconte Adonis. Il fait attention à sa diète et on ne le voit jamais dans des mauvaises situations. Si on suit cette consigne, on ne vieillit pas tellement vite. J’en sais quelque chose ».

Stevenson n’est pas sans savoir que Hopkins aimerait bien le rencontrer. D’ailleurs, les deux ont eu l’occasion de parler d’un combat éventuel l’an prochain.

« Hopkins m’a dit qu’il serait prêt à venir à Montréal ou à Québec pour m’affronter, poursuit-il. C’est un rêve que je caresse. »

Naturellement avant de se réjouir de cette affrontement, il faut se souvenir qu’Adonis est sous contrat avec HBO et Hopkins avec Showtime. Mais quand on connait le vieux B-Hop, tout est possible. C’est un négociateur hors-pair.

ET DEONTAY?

Le gros et grand poids lourd américain Deontay Wilder a livré samedi soir le plus long combat de sa carrière. Il lui a fallu quatre rounds pour vaincre un pied de céleri ou une cannette de tomate du nom de Nicolai Firtha. (21–10-1)

Je ne doute pas du talent de Wilder, celui qui est pressenti pour être l’espoir numéro un des États-Unis sur le plan mondial et éventuellement vaincre les Klitschko un de ces jours.

Si je me fie à mon confrère Russ Anber, Wilder est pressenti pour porter la couronne mondiale des lourds dans un prochain avenir.

Anber s’y connaît en boxe et rarement il erre dans ses prédictions. Mais j’aimerais bien voir Wilder s’attaquer à un vrai compétiteur de sa classe, tel le Canadien Bermane Stiverne, celui-là même qui a dégonflé la balloune du gros Chris Arreola et qui attend patiemment son match de championnat mondial.

C’est bien beau de mesurer 6‘7” et d’avoir 16 victoires par K.-O. au premier round, mais il faut savoir contre qui ces succès ont été enregistrés.

Pour le moment, je me fie à la parole de Russ, mais dans l’avenir il faudra bien que Deontay nous prouve qu’il est le prochain rêve américain chez les poids lourds.

Bonne boxe