Pascal va envoyer Hopkins au Temple !
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 17:34 vendredi, 17 déc. 2010. 22:25Je ne veux rien enlever à Bernard Hopkins. Il a été une des figures dominantes dans le monde de la boxe depuis plus de vingt ans. Mais je crois sincèrement qu’il est rendu au bout du rouleau.
Je veux bien croire qu’à 45 ans, il soit toujours en grande forme, qu’il jouit d’une santé à toute épreuve et qu’il suit un régime de vie qui pourrait faire rougir un Jésuite.
Mais à 45 ans, il n’est pas différent des autres êtres humains. Même la glucosamine et toutes les autres sortes de vitamines ne sauraient rajeunir ses vieux muscles pour le pas dire ses vieux os.
Je sais qu’il est en superbe forme physique, mais bon dieu, il est humain comme vous et moi. Je ne veux rien lui enlever. À 45 ans, qu’il gagne ou qu’il perde, il s’en va droit au Temple de la renommée de la Boxe et il le mérite amplement.
Mais le soir de son affrontement contre Jean Pascal au Colisée de Québec le 18 décembre prochain, il aura quand même 45 ans, 11 mois et 18 jours. C’est l’âge où un boxeur se retrouve entre le démon du midi et la vieillesse.
LE GROS GEORGE
Même le gros et richissime George Foreman avait compris le message. Il avait 48 ans et 11 mois quand il a livré son dernier combat en carrière, perdant la décision contre Shannon Briggs. Mais retenez bien ceci. Un des juges avait opté pour un verdict nul 114–114.
On pourrait aussi comparer Hopkins au vieux Mangoose Archie Moore, l’ex-champion des mi-lourds qui fut un des seuls boxeurs à terrasser Rocky Marciano. Il avait 46 ans et trois mois quand il a livré son dernier combat, mais c’était contre un lutteur du nom de Mike DiBiase. Dois-je vous rappeler qu’il avait gagné par TKO au troisième engagement.
Or, la mère de Moore a toujours admis que son fils Archie avait trois ans de plus qu’il ne l’avouait. Or, si on se fie aux dires de sa mère, Moore avait 49 ans quand il a participé à sa dernière rencontre.
ASSEZ VIEUX POUR ETRE SON PÈRE
Mais passons. Ce qui nous intéresse ici, c’est qu’un jeune homme de 28 ans défende sa couronne des mi-lourds face à un rival assez vieux pour être son père.
Ce quadragénaire, du nom de Hopkins, a livré neuf combats de douze assauts de suite avant de se présenter avec sa tuque dans le vieille capitale. Et il n’a réussi aucun K.-O. depuis septembre 2004, alors qu’il avait battu le Golden Boy, Oscar DeLaHoya par K.-O. au neuvième engagement.
Le vieux s’est très bien tiré d’affaires depuis qu’il a franchi le cap des 40 ans. Il a gagné ses trois derniers combats. Il a servi une leçon de boxe à l’ex-champion des poids moyens, Kelly Pavlik. Il a vengé une défaite subie en 1993 aux mains du roi Roy Jones et on dira qu’il a perdu contre Joe Calzaghe, mais tout le monde a perdu contre Calzaghe.
MON HOMME, C’EST PASCAL
Je ne favorise pas Pascal pour mettre un terme à la brillante carrière de Bernard Hopkins parce qu’il demeure à Laval tout comme moi, ou encore parce qu’il est Québécois.
Non, je le choisis pour gagner parce qu’à ce stade-ci de sa carrière, il est un meilleur boxeur que Hopkins. Il est plus jeune, plus rapide et plus affamé que son vieux rival.
Il y a dix ans, je n’aurais pas évalué les chances de Pascal de la même façon. À ce moment, j’aurais opté pour Hopkins alors en pleine possession de ses moyens et de son talent.
Aujourd’hui, l’âge ayant fait son œuvre, j’opte pour Pascal. Par contre, je doute qu’il soit en mesure de passer le K.-O. à l’Exécuteur des hautes œuvres. Le quadragénaire est trop intelligent, trop expérimenté, trop astucieux pour cela.
LE MASQUE D’EXÉCUTEUR
Ce qui me chicote un peu, c’est la façon dont Hopkins fera son entrée sur le ring. Sera-t-il coiffé de son fameux masque d’exécuteur des hautes œuvres? Fera-t-il le fameux signe de l’exécuteur qui va envoyer sa victime dans l’au-delà? Pascal saura-t-il analyser ce geste comme un simple signe pour l’impressionner?
Souvenez-vous… Mike Tyson donnait la trouille à ses rivaux juste à les regarder avec ses yeux perçants avant même que le match ne commence.
À Montréal, Eddy Melo avait l’habitude de courir tout autour de l’arène, histoire de prouver à son adversaire qu’il était maitre des lieux.
Il faut toujours se souvenir que la psychologie fait partie intégrante de la boxe. Pascal est jeune et qui sait… Peut-être impressionnable.
Par contre, dans le match contre Chad Dawson, il a montré un calme à toute épreuve et pourtant, Dawson était reconnu comme un des meilleurs au monde.
MIEUX QUE DAWSON?
Croyez-vous vraiment que Hopkins soit meilleur que Chad Dawson? Vous vous souvenez ce que Pascal lui a fait subir récemment.
Là où les choses peuvent se compliquer, c’est au niveau de la stratégie. Hopkins est un maître dans l’art de la défensive. Il est difficile à toucher. Il est salaud dans les corps à corps. Il connait tous les petits trucs honnêtes et malhonnêtes. Donc, il faudra que Pascal soit prudent, surtout au tout début de l’affrontement alors que les deux hommes tenteront de prendre possession du ring, d’établir leur loi.
En somme, je retiens cette phrase de Bernard Barré, que j’ai toujours respecté comme une sommité dans le monde de la boxe.
“Ou bien Pascal va le dominer totalement ou bien Hopkins va continuellement l’embouteiller comme il lavait si bien fait lors de sa victoire contre Kelly Pavlik.”
LE VIEUX HOPKINS
Si jamais Hopkins devait enlever la couronne à Pascal, ce que je doute, il deviendrait alors le plus vieux boxeur à conquérir un championnat mondial reconnu à 45 ans 11 mois et 3 jours. Il battrait ainsi la marque de George Foreman qui avait enfilé la ceinture de champion des lourds autour de sa taille, mais alors qu’il était huit jours plus jeune que le Québécois.
Pascal roule sur l’or présentement. Depuis sa victoire sur Chad Dawson, non seulement est-il reconnu au Québec et au Canada, mais les Américains ont maintenant compris que ce Canadien d’outre frontière avait du talent à revendre et il est le rival idéal pour Hopkins.
On se souviendra qu’après s’être moqué de Kelly Pavlik qu’il avait totalement déclassé, Hopkins lui avait conseillé qu’il devrait suivre et imiter le style des boxeurs noirs américains s’il voulait vraiment connaitre le succès. On dirait que c’est une obsession chez lui, les boxeurs noirs américains,
LES BOXEURS NOIRS AMERICAINS
Hopkins est revenu à la charge il n’y a pas si longtemps, juste après le combat de Manny Pacquiao face à Antonio Margarito. Hopkins avait encore une fois prétendu que Pacquiao avait eu raison de boxeurs faits sur mesure pour lui, mais qu’il n’avait jamais battu un noir au style américain.
Et bien Jean Pascal est un boxeur noir. Un boxeur noir canadien. J’ai bien hâte de voir si Hopkins lui accordera toute l’admiration qu’il voue à ses compatriotes d’outre frontière.
Un autre fait qu’il faut souligner : C’est que si Jean Pascal parvient à remporter une victoire convaincante sur l’Américain, il pourrait bien se voir conférer le titre du boxeur de l’année 2010, ce que je lui souhaite de tout cœur.
Si samedi dernier, c’est George St-Pierre qui avait fait trembler un Centre Bell rempli à pleine capacité. C’est maintenant Jean Pascal qui fera salle comble et qui en mettra plein la vue aux quelque 16,000 personnes qui envahiront le Colisée de Québec et qui sauront bien encourager à leur manière, comme seules elles peuvent le faire, le pugiliste de chez nous.
Viva Québec…Le maire Labeaume, Le Bonhomme Carnaval, Josée Verner, les Nordiques, les Jeux olympiques, le nouvel amphithéâtre et les plaines d’Abraham.
Bonne boxe