Telle une brebis qu’on amène à l’autel pour être sacrifiée, Miguel Angel Espino s’est finalement essoufflé pour de bon en cinquième reprise, au moment où ses hommes de coin étaient sur le point de lancer la serviette.

Le très compétent arbitre Steve Smoger a mis fin au carnage avant que la serviette n’atteigne le tapis du ring.

Non pas que Espino n’a pas essayé par tous les moyens de bien paraitre face au champion WBC/WBO des poids moyens, inactif depuis le mois de février dernier à cause d’une infection à un doigt.

Espino avait tout pour bien faire paraitre le champion. Il venait de terminer le camp d’entrainement de Julio Cesar Chavez, fils, donc était en excellente forme physique. Il présentait une fiche impressionnante de 20 victoires, contre seulement 2 revers et n’avait jamais été passé KO. Il avait gagné ses onze derniers combats contre des boxeurs de deuxième ordre. Mais il n’avait jamais combattu dans un affrontement de 12 rounds et n’avait livré que trois combats au cours des 21 derniers mois.

Mais il ne montrait que 9 KO à sa fiche, donc le rival parfait, sans trop de force de frappe et un assez bon menton. En tout cas assez bon pour permettre au monarque de se réchauffer pleinement et de reprendre confiance en ses moyens.

Mais il n’avait jamais combattu dans un affrontement de 12 rounds et n’avait livré que trois combats au cours des 21 derniers mois

Sur le plan humain, il était aussi le candidat idéal. Sa mère est aveugle et il avait promis de lui téléphoner immédiatement après le combat pour la sécuriser.

Dès le premier son de cloche, il était évident que Pavlik était rouillé. D’ailleurs, il l’a avoué lui-même après le combat.

Espino s’est lancé en attaque dès les premiers instants et dans les corps à corps, il a assez bien fait jusqu’à ce que Pavlik, en vrai champion, trouve une faille dans son armure.

Le Fantôme n’avait aucune crainte d’ absorber les coups peu percutants de son rival et il s’en est donné à cœur-joie.

A compter du troisième engagement, le champion y est allé d’uppercutts de la droite à volonté et finalement, au cinquième engagement, ce qui devait arriver arriva.

Le combat inégal fut stoppé par l’arbitre.

ET MAINTENANT

Maintenant que Pavlik a goûté à la bagarre et qu’il a subi son anti-rouille, où le retrouverons-nous en 2010…?

C’est le promoteur Bob Arum qui a répondu à cette question. ¨Le contrat est sur la table… Que Paul Williams arrête de dire que Pavlik a peur de lui et qu’il appose sa signature. C’est aussi simple que cela.¨

Pavlik n’a pu affronter Williams une première fois à cause d’une blessure à un doigt. Donc, l’affrontement entre les deux hommes fut remis au 5 décembre. Cette fois là, Pavlik souffrait d’une vilaine infection à son doigt blessé et le combat fut annulé.

Williams a donc décidé de combattre contre Sergio Gabriel Martinez et il a dû se contenter d’une décision majoritaire.

Quant à Pavlik, une mise en demeure lui est parvenue dans laquelle on l’informait que s’il ne se battait pas avant la fin de l’année, ses titres de champion lui seraient retirés. Et c’est à ce moment que la brebis Espino fut sélectionnée pour être sacrifiée et ainsi permettre au roi des poids moyens de continuer à coiffer sa couronne.

CE NE SERA PAS BUTE

Je demeure convaincu que Pavlik ne fera pas d’autre incursion chez les poids moyens. La dernière fois qu’il a tenté l’expérience, il a été ridiculisé par le Grand Bernard Hopkins.

Donc, on peut aussi oublier Lucian Bute dans un avenir prochain, n’en déplaise au réseau HBO. D’ailleurs, je suis convaincu que Bute ne ferait qu’une bouchée de Pavlik et l’expédierait au pays des rêves pour la première fois de sa carrière.

Maintenant qu’il a remis les gants, qu’il a repris goût à a compétition, il ne lui reste plus qu’a refaire sa réputation vraiment amochée en 2009. Et la première chose à faire, c’est d’affronter Paul Williams au plus vite et régler son cas, ce que Sergio Gabriel Martinez est venu bien près de réussir il y a quelques semaines.