Il n’y a pas si longtemps, la boxe québécoise se produisait plus souvent qu’autrement sur la rue Beaubien, coin Pie-1X. Vous vous souvenez… C’était le Centre Paul Sauvé, ainsi nommé pour commémorer la mémoire d’un ex-premier ministre du Québec dont le règne n’a duré que quelques mois.

Et c’était nul autre que le promoteur Régis Lévesque qui organisait, payait, publicisait et donnait son spectacle, souvent bien réussi avec les quelques outils du bord.

Aujourd’hui, c’est une toute autre histoire. La boxe québécoise est reconnue un peu partout sur la planète. Prenez le cas des dix derniers jours.

Antonin Décarie se trouvait en France pour y affronter Souleyman M’Baye. Yvon Michel était à Magog, à la pêche, tout en préparant la prochaine bagarre de Joachim Alcine, en Californie.

Troy Ross, qui doit affronter Steve Cunningham pour le match de championnat IBF des lourds légers, était déjà rendu en Allemagne pour y parfaire son entrainement en vue du combat.

Et ce n’est pas tout… Lucian Bute se trouvait à Puerto Rico pour y être honoré par les membres de l’IBF, suite à ses trois défenses fructueuses.

J’aurais aimé qu’en compagnie de Bute, on ait aussi souligné le superbe travail de son entraineur Stéphane Larouche. Il a été admirable dans ses conseils pour le combat contre Edison Miranda et il a été vraiment papa gâteau envers Eric Lucas dans son affrontement contre Librado Andrade.

Dans ce match ultime pour Lucas, Larouche a prouvé qu’il était non seulement un bon entraineur, mais aussi un ami et un professionnel dévoué où la santé de son protégé prime avant tout.

Je serai retraité et je me souviendrai toujours des paroles de Stéphane au moment où Eric éprouvait des difficultés majeures durant son affrontement contre Andrade. ¨Tu n’as pas besoin de cela. Gagne ou perdre , ça n’a pas de différence. Si tu veux, on arrête tout… Faut commencer à penser…¨

Je vous affirme que je n’ai pas entendu de tels conseils venant d’un entraineur au cours de mes quelques 50 ans dans la boxe.

C’est ce que j’appelle un entraineur de haut de game, une sorte de Gucci de la boxe. Le boxeur avant tout, la performance ensuite et l’argent en troisième place.

J’espère juste qu’un jour, Stéphane Larouche soit reconnu à sa juste valeur à titre d’entraineur. Si Freddie Roach est la clé des succès de Manny Pacquiao, pourquoi Stéphane Larouche ne serait-il pas son égal pour les magnifiques performances de Lucian Bute ?

EN ALLEMAGNE

Vous ne connaissez peut-être pas Troy Ross trop intimement. Oh certes, vous êtes au courant qu’il a déjà gagné le titre de la série télévisée ¨The Contenter¨. Qu’il a aussi interprété le rôle du champion mi-lourds John Henry Lewis, dans le film : ¨The Cinderella Man¨ et qu’il a participé aux Jeux Olympiques à deux occasions.

Ross fait partie de l’écurie Gym et n’a pas perdu un combat depuis le 5 mars 2005, et ce fut par décision partagée contre un dénommér Willie Herring., à Greensboro, aux Etats-Unis .
Le titre IBF des lourds légers est vacant et le combat aura lieu en Allemagne, bien que Ross soit Canadien et Cunningham, Américain. Pour Ross, se battre ailleurs que chez lui est chose courante. Il a déjà évolué au Canada, aux Etats-Unis, au Royaume Uni, et à Singapore. Or, un pays de plus ou de moins, cela ne le dérange pas tellement.

Ce qu’il faut retenir dans tout cela, c’est que Cuningham est le premier aspirant à la couronne vacante des Lourds légers. Son dernier combat remonte au 11 juillet dernier alors qu’il avait remporté la décision sur Wayne Braithwaite.

Tout comme Ross, Cunningham n’a jamais perdu par KO. Il a subi une défaite par décision partagée contre Krzyztof Wlodarczyk, en Pologne, en 2006, une décision locale, car six mois plus tard, Cunningham a racheté ce revers contre ce même Wlodarczyk. L’autre défaite est une autre décision partagée contre Tomasz Adamek en 2008. C’est ce même Adamek qui vient de graduer chez les lourds avec un triomphe sur l’Américain Chris Arreola.

AU YANKEE STADIUM

Malheureusement on ne peut plus dire que le Yankee Stadium est la maison qu’a bâtie Babe Ruth. C’est un tout nouveau stade où se produisent les puissants Yankees de New York. Cette fois, c’est un Porto-Ricain et un Israélien qui se disputeront la vedette de la soirée sur le ring qui a connu jadis Joe Louis et Max Schmelling, Rocky Marciano et Ezzard Charles (2 fois) Muhammad Ali et Ken Norton, Carmen Basilio et Sugar Ray Robinson et combien d’autres.

Une chose est certaine, on attend plus de 35,000 personnes pour cet affrontement de fin de semaine entre le Rabbin, Yuri Foreman et le Puerto Ricain, Miguel Cotto.

Cotto a des choses à se faire pardonner. Ou bien il reprend le chemin de la victoire ou bien il accroche ses gants. Sa performance de novembre dernier contre Manny Pacquiao donne encore des hauts de coeur. Non seulement a-t-il été vaincu, mais il a été totalement déclassé.

Quant au Rabbin, il a totalement éclipsé Daniel Santos à sa dernière sortie et il est établi favori pour faire subir à Cotto une deuxième défaite de suite.

L’enjeu est grand pour les deux pugilistes. Mais c’est Cotto qui est le plus sur la sellette. Certes la foule israélite sera favorable à Foreman, mais la grande population de puertoricaine dans New York pourrait devenir le troisième homme dans le coin de Cotto.

J’ignore pourquoi, mais quelque chose me dit que Cotto va redoubler d’ardeur devant les siens et livrer la performance de sa vie. Je le favorise dont pour remporter la victoire, mais il devra faire beaucoup mieux que lors de son dernier affrontement contre le Pacman.