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Maintenant qu’Andre Ward a décidé de se retirer en laissant derrière lui  trois couronnes, celles de la WBA, la WBO et l’IBF, la seule ceinture qui lui manquait, c’est celle du WBC qu’il n’a jamais voulu disputer à Adonis Stevenson.

Donc, sur les rangs comme successeurs, il y a Sergey Kovalev, l’ex-triple champion, Artur Beterbiev, toujours invaincu, Dmitry Bivol, une autre coqueluche de Russie, fort d’une carrière amateur de 265 victoires contre 15 défaites. Et que penser d’Oleksandr Gvozdyk, un médaillé d’argent des Jeux olympiques de Londres, en 2012. Il y a aussi Sullivan Barrera, qui n’est pas piqué des verts. Il n’a subi qu’un seul revers en 21 combats et cette défaite est survenue contre Andre Ward. Enfin, il y a Adonis Stevenson, le seul monarque détenteur de sa couronne depuis les départs de Ward et de Badou Jack.

De ce groupe sélect, qui peut bien être le meilleur?

Le plus expérimenté est Kovalev (30-2-1, 26 K.-O.). Il a déjà été couronné triple champion et c’est Ward qui lui a ravi toutes ses couronnes. Si le premier affrontement entre les deux hommes a été critiqué, le deuxième a réglé le cas.

Il est sous la tutelle de Main Events et Kathy Duva est convaincue qu’il redeviendra champion du monde. On devrait en avoir la preuve le 25 novembre prochain, alors qu’il affrontera Vyacheslav Shabranskyy, une victime par knock-out au 7e round de Sullivan Barrera.

« Superman »

Après Kovalev, le plus expérimenté est Adonis Stevenson (29-1, 24 K.-O.). « Superman » devrait affronter son aspirant numéro un, Eleider Alvarez, à Québec d’ici quelques mois. Ensuite, on verra bien. Il vient de souffler ses 40 chandelles le 22 septembre dernier. Stevenson n’est pas tellement actif, mais il se dit encore loin de sa fin de carrière. Il en sera à son troisième combat en deux ans.

Stevenson aurait bien voulu affronter Jack, qui l’avait défié à maintes reprises, mais maintenant que Jack a décidé de remettre sa couronne WBA, les choses ont changé. D’ailleurs, si Jack avait poursuivi sa carrière, il n’aurait pas été en mesure d’affronter Superman, du moins à brève échéance, puisque le premier aspirant du champion du WBC, Alvarez, ne voulait absolument pas se tasser, et avec raison, de son match pour le titre.

Il y a Barrera qui défie tout le monde. Supposément qu’il n’a peur de personne. C’est peut-être vrai. Après tout, il a été couronné champion national de Cuba et médaillé d’or au championnat du monde chez les amateurs.

Il a 35 ans et son dernier combat remonte au mois de juillet dernier alors qu’il avait remporté la victoire sur Joe Smith fils. Mais souvenez-vous qu’il avait visité le tapis en tout début de combat. J’aime son style, mais je me pose des questions sur son menton.

Gvozdyk est un autre qui est classé dans les quatre associations. Pourtant, sa fiche est encore jeune : 14-0, 12 K.-O. Il possède une bonne force de frappe et il a assommé les huit derniers adversaires qui se sont présentés derrière lui.

La chance de sa vie

Artur Beterbiev voit enfin la chance de sa vie s’ouvrir devant lui. Son combat qu’il doit livrer à l’Allemand Enrico Kölling, le 11 novembre prochain, sera pour le titre IBF.  Cet affrontement sera présenté sur les ondes du réseau américain ESPN, vu l’importance de la situation.

Une première tentative d’obtenir un visa d’entrée aux États-Unis lui avait été refusée, mais cette fois, tout est en règle et il peut traverser la frontière sans crainte.

Beterbiev n’a que 11 combats derrière lui, mais il les a tous gagnés par K.-O. Quant à Enrico Kölling, il présente une fiche de 23-1, 6 K.-O. et il peut se compter chanceux de se retrouver en championnat du monde. Sa seule défaite remonte au mois de février 2015, alors qu’il avait perdu une décision contre Mirco Ricci. Depuis ce jour, il a remporté sept victoires de suite, mais toutes contre des nobodies. Enfin, il y a Dmitry Bivol, un autre Russe doté d’une super force de frappe. Sa fiche est de 11-0, 9 K.-O.

Un autre assommeur

Plusieurs experts prétendent que Bivol est un blue chip, un diamant à l’état brut. C’est vrai qu’il n’a livré que 11 combats chez les professionnels, mais il a été impliqué dans 283 matchs amateurs.
   
On aura une meilleure idée de son talent le 6 novembre prochain, alors qu’il affrontera Trent Broadhurst (20-0-1, 12 K.-O.) à Monte-Carlo. Ce dernier n’a subi qu’une seule défaite en carrière et elle remonte à 2011. Depuis ce jour, il a collé 13 victoires de suite, mais ne vous fiez pas trop à son palmarès.
    
Maintenant, faisons un choix...
     
Le mien s’arrête sur Kovalev. Pourquoi? À cause surtout de son expérience. Je demeure convaincu qu’il a beaucoup appris dans ses deux défaites contre Ward. C’est vrai qu’il a une tête dure, mais quand on sent l’argent, la tête ramollie assez rapidement.
    
Là où j’ai une certaine appréhension, c’est que Kovalev est sans entraîneur pour le moment. Supposément que ce problème sera réglé prochainement, mais on connaît le caractère exécrable de cet ex-champion.

Deuxième choix
   
Mon deuxième choix va à Stevenson. Pourquoi? À cause de son expérience et de sa force de frappe. Il a 40 ans, mais c’est un jeune 40 ans. Souvenez-vous qu’un boxeur quadragénaire peut voir ses jambes le laisser. Son énergie peut lui manquer. Sa stratégie peut déroger à la règle. Mais sa force de frappe est un cadeau du ciel qui dure même après la retraite. Et Superman l’a cette force de frappe.

Troisième choix
   
Mon troisième choix va, avec réserve, à Beterbiev. C’est vrai qu’il est un excellent boxeur doté d’une force de frappe qui sort de l’ordinaire. Mais si jamais, et je le crois vraiment, il vient à bout de Kölling dans ce match pour le championnat du monde IBF, les adversaires ne seront plus les mêmes ensuite. Et c’est justement contre ces futurs aspirants que nous connaîtrons la vraie valeur de Beterbiev, tout comme pour Bivol et Gvozdyk. Le talent est là. Reste maintenant à acquérir l’expérience nécessaire.

J’ai fait mes choix... Maintenant à votre tour!

La Super série mondiale
   
La Super série de boxe se poursuit ce samedi dans la capitale de la Lettonie, la ville natale de Mairis Briedis, qui met son titre WBC des lourds-légers en jeu contre le Cubain Mike Perez.
   
Il ne faut pas trop s’en faire avec ce match, car je doute que ni l’un ni l’autre ne soit du calibre des autres participants. On sait que le gagnant de cet affrontement passera en demi-finale contre Oleksandr Usyk, celui-là même qui a battu Marco Huck par arrêt de l’arbitre au 10e round.
   
Briedis présente une fiche vierge de 22-0, 18 K.-O. Mais un coup d’œil rapide montre qu’il n’a pas battu des boxeurs de qualité. Son plus grand fait d’armes est d’avoir vaincu Huck par décision à son dernier combat en avril dernier s’adjugeant ainsi le titre vacant du WBC.

Bonne boxe!