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RDS2 présentera à compter de 22 h samedi le combat entre Vasyl Lomachenko et Guillermo Rigondeaux.

Il y a deux façons d’envisager le match de samedi soir entre Vasyl Lomachenko et Guillermo Rigondeaux. Ou bien ce sera un duel inoubliable ou bien ce sera un fiasco complet. Pour les optimistes, ce sera une bombe. Pour les pessimistes, ce sera plutôt un pétard mouillé.

Pourquoi? À cause du style des deux artistes. Lomachenko est un boxeur offensif et Rigondeaux, un spécialiste de la défensive. Quand il le veut, il peut se refermer sur lui-même comme une huître.

À la veille de leur affrontement pour le titre WBO des poids super-plumes, on sait déjà que l’Ukrainien est légèrement favori pour remporter la victoire. Il est plus jeune, plus gros et plus rapide que le Cubain.

Les deux sont des maîtres de la défensive et tous deux peuvent exceller en attaque. Mais si on se fie aux précédents combats de Rigondeaux, on constate que son style est celui qu’il a appris et maîtrisé à la perfection dans son pays natal de Cuba. Et souvent, chez les pros, il a oublié son style amateur au détriment du spectacle.

D’ailleurs, il a été mis en pénitence depuis ce fameux soir du 7 décembre 2013, au Boardwalk Hall d’Atlantic City, contre Joseph Agbeko. Oui, il avait remporté la victoire dans un match ennuyant au possible. Tellement ennuyant que plus de la moitié des amateurs présents avaient quitté le Hall avant la fin du combat. Même chose pour les abonnés de HBO.

Si Arturo voit ça!

Si Arturo Gatti a regardé cet affrontement, du haut de son nuage dans le ciel, je demeure convaincu qu’il a été tellement écœuré de la performance de Rigondeaux qu’il s’est absenté pendant quelques minutes pour aller faire la fête avec quelques amis au purgatoire.

Il faut vous dire qu’avant cette finale, où James Kirkland faisait les frais de la demi-finale contre Glen Tapia, ces deux-là s’étaient livré un vrai feu d’artifice, tellement que la foule se tenait debout et hurlait dès le début des hostilités. Cette foule avait été tellement chauffée à blanc dans ce duel en lice pour le combat de l’année qu’elle a hué Rigondeaux dès le début de son match contre Agbeko, tellement son style était ennuyant.

Est-ce la même stratégie que nous prépare Rigondeaux pour samedi soir? Celle de fermer hermétiquement son corps et d’accrocher quand les choses ne vont pas à son goût.
Pourtant, Rigondeaux est capable de boxer à l’américaine comme l’a si bien appris Lomachenko. Le Cubain présente une fiche de 7-0 en matchs de championnat, tandis que celle de l’Ukrainien est de 8-1.

Gagne et perd

Si jamais Rigondeaux remporte la victoire, la WBA lui accordera cinq jours pour se décider. Ou bien il continuera sa carrière chez les super-plumes ou bien il retournera chez les 122 livres. S’il perd, il sera déchu de son titre chez les super-coqs.

Le Cubain est loin d’être satisfait de cette entente. « Jamais ils ne feraient une chose semblable à Canelo, Floyd Mayweather ou bien encore Gennady Golovkin, a-t-il fait savoir sur son compte Twitter. Je suis déçu de cette entente. Souvenez-vous : on a permis à Kell Brook d’affronter GGG comme poids moyen et ensuite de retourner à son poids normal et ainsi défendre sa couronne IBF des mi-moyens. Pourquoi n’ai-je pas le même privilège? »
Chapeau

Il faut tout de même lever notre chapeau à Rigondeaux. Il monte de deux catégories de poids pour s’attaquer à celui que plusieurs croient le meilleur boxeur au monde « livre pour livre ». Faut le faire.

À 37 ans, ce double médaillé olympique n’est pas sans savoir que la fin approche. Depuis sa déconfiture, même victorieuse, dans le Temple d’Arturo Gatti, à Atlantic City, en 2013, il a livré cinq combats, dont trois à l’extérieur des États-Unis, en Chine, au Japon et au pays de Galles. Pourquoi cet exil? Tout simplement parce qu’il était boudé par les promoteurs. Ces derniers ne courent pas le risque de perdre de l’argent avec un boxeur qui ne plaît pas aux foules.

Par K.-O.

Lomachenko est catégorique. Il dit qu’il va passer le K.-O. à Rigondeaux. C’est beaucoup demander, mais personnellement, je crois qu’il en est capable, même si le Cubain présente une fiche vierge.

Il faut se souvenir que le 31 décembre 2014, à Oaska, au Japon, Rigondeaux avait remporté la victoire par retrait de son rival Hisashi Amagasa au 11e engagement, mais il avait chuté au tapis à deux occasions en 7e reprise.

Si Amagasa, un boxeur bien ordinaire dont la fiche est de 5-2 depuis sa défaite aux mains de Rigondeaux, a pu l’envoyer au tapis deux fois, imaginez ce que fera Lomachenko, auteur de 6 K.-O. à ses 6 derniers combats.

Lomachenko n’a peut-être pas le K.-O. facile d’un seul coup de poing, mais il frappe juste et il frappe souvent. D’ailleurs, c’est actuellement un des boxeurs avec la meilleure fiche de précision.

C’est justement là où les choses pourraient se gâter. Si jamais le Cubain se sent en difficulté, il pourrait alors se refermer comme une huître. Il prétend que non, mais chassez le naturel et il revient au galop.

Bon début

Le combat devrait être excitant, surtout dans les trois ou quatre premiers rounds. Lomachenko ne changera pas de tactique si jamais il éprouve des difficultés à percer la défensive adverse. Ce n’est pas le cas chez Rigondeaux. Il s’est habitué à prendre une confortable avance en début de match pour ensuite se replier sur sa fameuse défense et combattre en contre-attaque. Je doute qu’il puisse faire cela contre le double médaillé olympique d’Ukraine.

Je crois que Lomachenko sortira victorieux en moins de neuf assauts contre le meilleur boxeur défensif au monde.

Je vous rappelle que ce match de championnat vous sera présenté en direct sur RDS2, à compter de 22 h, samedi.

Bonne boxe!

Forces et faiblesses