MONTRÉAL - Après être devenu champion du monde des poids mi-lourds du WBC et avoir ensuite défendu son titre quatre fois, Adonis Stevenson est prêt pour une nouvelle étape.

À l’image des Muhammad Ali, Sugar Ray Leonard et Mike Tyson, le Québécois ambitionne maintenant de devenir une vedette populaire qui sera en mesure de transcender son sport.

C’est exactement la chance que la série Premier Boxing Champions lui offrira, puisque son combat contre l’Australien Sakio Bika, prévu le 4 avril au Colisée Pepsi, sera télédiffusé sur les ondes de CBS, un réseau généraliste accessible dans tous les foyers américains.

« CBS, c’est 10, 20, 30 et même 100 millions de personnes qui pourraient me voir, s’est imaginé Stevenson en conférence de presse vendredi. C’est une grosse différence par rapport au million de gens qui pouvaient me voir (auparavant sur Showtime). C’est vraiment plus intéressant. »

Mais qui dit davantage de visibilité dit également une certaine obligation à en donner plus afin de rallier de nouvelles personnes à sa cause. Malgré tout, le champion ne ressent absolument pas ce poids sur ses épaules, car il a continuellement à faire ses preuves à chaque combat.

« Je suis un vieux vétéran. Je sais exactement ce que j’ai à faire, explique le gaucher. Je suis très bien entraîné, et après tout, c’est moi qui suis assis sur le trône. Je ne ressens pas de pression. »

Comme il l’avait fait avec ses deux adversaires précédents - Andrzej Fonfara et Dmitry Sukhotsky -, Stevenson voue un certain respect à Bika. Il a d’abord été l’un de ses partenaires d’entraînement et l’ancien champion des super-moyens du WBC est loin d’être un néophyte.

Le boxeur d’origine camerounaise s’est en effet déjà incliné devant Joe Calzaghe, Lucian Bute, Andre Ward et Anthony Dirrell et ne s’est surtout jamais fait passer le knock-out en 41 combats depuis le début de sa carrière. Il totalise 250 rounds d’expérience contre 110 pour Stevenson.

« Je m’attends à un combat vraiment rude et tough, parce que Bika est un gars tough, analyse le Blainvillois. Je sais qu’il ne viendra pas en touriste. Et c’est un gars qui est brave et fonceur. »

« Je ne suis pas venu pour parader, confirme Bika. Je ne me soucie pas tellement de sa force de frappe, car je suis certain que je peux prendre ses coups. Mais peut-il prendre les miens? Si oui, alors que le meilleur gagne! Reste qu’il est un grand champion et un excellent boxeur. »

À ceux et celles qui pourraient être tentés de croire que Bika s’avérera une cible facile étant donné que Bute l’a battu par décision unanime des juges en juin 2007, il rappelle que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis et qu’il ne s’en était pas si mal tiré contre Bute à l’époque.

« J’étais très jeune à ce moment-là. Et je me dis encore aujourd’hui que j’avais gagné le combat. Mais il était présenté au Canada et j’ai fini par accepter la défaite, avoue l’aspirant. Maintenant, je possède beaucoup plus d’expérience et j’ai pu profiter d’un très bon encadrement depuis. »

D’ici au 4 avril, les deux boxeurs retrouveront leur camp d’entraînement qui est déjà commencé depuis quelques semaines. Bika sera du côté de Saint Louis au Missouri, tandis que Stevenson restera à Montréal pour la première fois depuis qu’il est sous la férule de Javan « Sugar » Hill.

Stevenson a précisé que ce changement s’explique par son désir de ne pas s’entraîner deux fois au même endroit, ce qui le motive davantage. À noter qu’Aaron Pryor fils, à qui il a passé le knock-out en décembre 2011 à Montréal, figure au nombre de ses partenaires d’entraînement.