Avant que le coq ne chante, tu m’auras renié trois fois…¨ Vous vous souvenez de cette phrase célèbre de l’Evangile. Eh bien c’est un peu ce qui est arrivé vendredi soir au Centre Bell quand Lucian Bute a réussi trois K.-O., mais est finalement parvenu à conserver sa couronne IBF des super-moyens en passant enfin la mise hors de combat à son rival Jesse Brinkley au neuvième engagement.

Si le combat s’est étiré aussi longtemps, c’est à cause de l’arbitre Sam Williams, un gars de Détroit qui semblait un peu perdu sur le ring pendant l’affrontement. On se serait cru dans le bon vieux temps avec des Jake Lamota, Rocky Graziano et des combats à l’emporte-pièce mais dont l’issue n’était pas toujours catholique… On aurait dit que l’arbitre voulait étirer le combat.

Vous avez déjà vu ça vous, un compte suspendu en plein milieu pour que l’on puisse réparer le diachilon du gant de la victime totalement étourdi et incapable de se défendre ? Moi, pas…

_*C’ÉTAIT FINI AU CINQUIÈME*_

Au cinquième engagement, Brinkley était totalement dans les nuages, il était KO, mais au lieu de mettre un terme à la bataille, l’arbitre a décidé d’arrêter le compte et de faire réparer le gant de Brinkley ce qui lui a permis de se remettre assez bien, et d’être ensuite sauvé par la cloche pendant que Lucian Bute riait dans sa barbe, sachant que ce n’était qu’une question de temps avant qu’on lève son bras en guise de victoire.

Je demeure convaincu que ce combat a duré quatre rounds de trop et l’arbitre Williams peut se compter chanceux que Brinkley n’ait pas subi de blessure majeure dans les quatre rounds qui ont suivi cet arrêt. Et après on vient critiquer nos officiels au Québec. Woa… Ce n’est pas parceque ça vient des Etats-Unis que c’est parfait. Oh que non.

Il reste que Bute a conservé sa couronne et sa fiche vierge tout en enregistrant son quatrième K.-O. de suite.

_*QUAND CA LUI TENTERAIT*_

Le combat n’a peut-être pas été son plus captivant, sachant qu’il pouvait venir à bout de Brinkley quand il le voudrait bien, mais dans l’ensemble, les gens ont gouté le spectacle qui, il faut l’admettre, a été spectaculaire.

Il faut tout de même féliciter ce Brinkley, totalement délaissé par les preneurs aux livres avant l’affrontement. Il a mieux fait que prévu. Et pour ceux qui seraient enclins à croire que Brinkley n’était pas de taille pour Bute, souvenez-vous qu’il était l’aspirant numéro un à la couronne du Québécois, suite à un combat éliminatoire gagné par décision en janvier dernier contre Curtis Stevens à Reno, au Nevada. Or noblesse oblige. Il faut absolument donner la chance à son aspirant logique, C’est la loi. Et c’est ce que Bute a fait sans trop suer.

Maintenant, il faut regarder vers l’avenir, vers un Kelly Pavlik, un des darlings de HBO, qui pourrait être le prochain aspirant à 166 livres. Le combat aurait lieu à Montréal en mars 2011.

_*DIACONU ÉTAIT PRÊT*_

Et que penser d’ Adrian Diaconu qui revenait à la compétition après une absence de dix mois. Il a été surpris dès le deuxieme round par un dur crochet d’Omar Sheika, et il s’est retrouvé sur les fesses. Par la suite, ce fut un combat enlevant où Diaconu a placé les meilleurs coups mais sans jamais ébranlé son rival qui avait gagné ses trois derniers combats par KO.

Ce fut un vrai combat pour hommes. Un combat qui a permis aux 11 682 spectateurs de se lever de leurs sièges à maintes occasions. Pour Diaconu, le test est donc passé. Victoire par décision après deux revers consécutifs aux mains de Jean Pascal.

Il avait déclaré avant le combat que s’il perdait, il songerait sérieusement à accrocher ses gants. Maintenant, on peut croire qu’il va redoubler d’ardeur pour remonter dans les classements et éventuellement se retrouver en championnat du monde d’ici un an ou deux tout au plus.

Enfin, quand à Benoit Gaudet et Jo Jo Dan, ils peuvent se féliciter d’avoir livré de bonnes batailles et d’avoir permis aux gens de s’amuser fermement au cours d’une bonne soirée de boxe de chez nous.

Bonne boxe